Wall Street : le Nasdaq reste sous pression, le DJ tente un sursaut
Wall Street est resté sous pression jeudi, malgré un petit sursaut de 0,17% du DJ à 34...

Wall Street est resté sous pression jeudi, malgré un petit sursaut de 0,17% du DJ à 34.500 points, alors qu'Apple et Nvidia ont plombé le Nasdaq qui perd 0,89% à 13.748 pts, tandis que le S&P 500 abandonne 0,32% à 4.451 pts. La veille, les indices américains avaient déjà corrigé, victimes de prises de bénéfices, avec les craintes liées à l'inflation et dans la foulée d'un indice ISM américain des services bien trop solide pour le scénario de ralentissement joué jusqu'alors par les investisseurs... Une économie américaine trop résiliente repousserait en effet le 'pic de taux' tant espéré. De plus, les cours du brut, avec un WTI à près de 87$ le baril, restent trop élevés et font craindre une persistance de l'inflation sur la durée...
Les données économiques sont ressorties contrastées. L'indice PMI composite américain s'est affiché relativement faible en août, mais l'ISM des services a quant à lui nettement dépassé les attentes (54,5 contre 52,3 attendu), en territoire de forte expansion, ce qui a ravivé les craintes d'une politique monétaire austère durable.
Le Livre Beige de la Fed a quant à lui fourni l'image d'une économie en ralentissement et montré des signaux d'apaisement de l'inflation, ce qui a permis aux indices boursiers américains de limiter la casse, sans plus... Il faut dire qu'à ces considérations purement macroéconomiques s'ajoutent les tensions sino-américaines, Pékin semblant particulièrement agressif vis-à-vis d'Apple. Il s'agit désormais de savoir si ces inquiétudes vont se vérifier, et à quels secteurs pourraient s'étendre les restrictions chinoises. Les dossiers les plus surveillés sont évidemment les géants technologiques de la cote, notamment Tesla et Nvidia.
Pour en revenir à l'actualité économique, les opérateurs ont aussi pris connaissance d'inscriptions US au chômage moins élevées que prévu pour la semaine passée. Le Département américain au Travail a annoncé, pour la semaine close au 3 septembre, des inscriptions au chômage en baisse de 13.000, à 216.000. Le consensus était positionné à 233.000. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour la bourse, dans la mesure où la Fed attend toujours la confirmation d'une faiblesse du marché de l'emploi pour valider son scénario de ralentissement permettant de mieux contenir l'inflation... La moyenne à quatre semaines s'établit à 229.250, en recul de 8.500. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 26 août ressort à 1,679 million, en baisse de 40.000 sur sept jours (1,719 million de consensus).
La productivité américaine non-agricole finale du deuxième trimestre s'est affichée en croissance sur un rythme de 3,5%, contre 3,4% pour le consensus FactSet et 3,7% pour l'estimation antérieure. Les coûts unitaires du travail ont augmenté quant à eux sur un rythme de 2,2%, contre 1,6% de consensus et 1,6% également pour l'évaluation antérieure.
Ailleurs dans le monde, l'excédent commercial chinois d'août est ressorti comme attendu à 68,4 milliards de dollars, avec un recul de 8,8% des exports en glissement annuel et un déclin de 7,3% des imports... En Europe, la production industrielle allemande de juillet a décliné de 0,8% en comparaison du mois antérieur, une baisse plus prononcée que prévu. L'activité économique dans la zone euro a affiché une croissance réduite au deuxième trimestre, selon les données révisées publiées par Eurostat. Ainsi, le PIB de la zone euro corrigé des variations saisonnières est ressorti en hausse de 0,1% en lecture finale sur la période d'avril à juin, en comparaison du trimestre antérieur. Le consensus était de 0,3%. Sur un an, le PIB européen affiche une croissance de 0,5%, contre 0,6% de consensus FactSet.
Les valeurs
Apple cède encore 2,9% à Wall Street, au lendemain d'une chute de 3,6%. La présentation tant attendue du 12 septembre et le fameux iPhone 15 sont éclipsés par l'actualité chinoise. Ainsi, Pékin entendrait étendre son interdiction de l'usage de l'iPhone dans les départements sensibles aux agences soutenues par le gouvernement et aux compagnies d'Etat, selon Bloomberg, qui évoque fort logiquement des challenges accrus pour le Californien de Cupertino. La Chine étant le premier marché étranger d'Apple et restant sa base mondiale de production, l'affaire commence à peser durement sur la première capitalisation de Wall Street. De plus, ces tensions sino-américaines plombent d'autres gros dossiers technologiques de la place, dont Nvidia (-1,7%).
Bloomberg explique que plusieurs agences chinoises ont commencé à informer leur personnel qu'il ne pouvait plus apporter d'iPhone au travail. Les sources familières de la question de l'agence confirment donc les indications antérieures du Wall Street Journal, qui avait secoué la valeur Apple hier. En outre, la Chine entendrait étendre encore les restrictions à de nombreuses entreprises contrôlées par l'Etat et des organisations diverses. Ces actions de Pékin, qui réduit également sa dépendance vis-à-vis des logiciels et technologies américaines, menacent selon Bloomberg d'éroder la position d'Apple sur un marché représentant environ un cinquième de ses revenus et sur lequel il conçoit la majeure partie de ses iPhones. Bloomberg n'est pas en mesure de déterminer combien de compagnies ou d'agences seraient concernées par ces interdictions et adopteraient ainsi des restrictions sur les appareils personnels, et il n'y aurait pas encore eu d'injonction formelle ou écrite.
UiPath (+11,4%), qui se présente comme le leader de la RPA et de l'automatisation et met l'accent sur ses activités liées à l'intelligence artificielle, a publié hier soir à Wall Street des résultats supérieurs aux attentes. Pour son deuxième trimestre, le groupe a dégagé un bénéfice ajusté par action de 9 cents, contre 3 cents de consensus et 2 cents de perte par action un an plus tôt. Les revenus trimestriels ont totalisé 287,3 millions de dollars, 2% de plus que le consensus, alors qu'ils se situaient à 242 millions de dollars un an plus tôt. Ainsi, les revenus ont progressé de 19%. Le cash flow des opérations atteint 44 millions de dollars et le free cash flow ajusté 47 millions de dollars. Le groupe de Rob Enslin et Daniel Dines affichait une situation de cash et équivalents de 1,8 milliard de dollars en fin de période, et annonce aussi un programme de rachats d'actions de 500 millions de dollars. Pour l'exercice fiscal 2024 en cours, les revenus sont attendus entre 1,273 et 1,278 milliard.
GameStop (+0,7%). L'ex-meme stock vedette de la cote américaine a pourtant très fortement réduit ses pertes sur le trimestre clos et affiche une activité en légère hausse, dépassant les anticipations de marché. Le groupe a profité d'une forte demande en jeux vidéo et de la réduction des coûts. Sur une base ajustée, la perte trimestrielle par action a été de 3 cents, alors que les analystes craignaient un déficit bien plus conséquent. Les revenus se sont améliorés quant à eux de 2% en glissement annuel à 1,16 milliard de dollars, sur ce trimestre clos fin juillet, alors que le consensus se situait à 1,14 milliard de dollars. Expliquant ses résultats, le groupe évoque aussi "une sortie software significative", sans fournir plus de détails. Les résultats montrent quoi qu'il en soit une transformation en bonne voie pour le groupe, sous l'impulsion de Ryan Cohen, président exécutif et principal actionnaire, qui a en particulier développé les activités en ligne afin de redresser la chaîne.
American Eagle Outfitters (-2,5%), la chaîne américaine de vêtements a rehaussé hier soir ses prévisions de revenus, profitant d'une demande robuste. Le groupe table désormais, pour l'exercice, sur des revenus en croissance 'à un chiffre bas', alors qu'il envisageait auparavant une stabilité des ventes ou une baisse 'à un chiffre bas'. Sur le trimestre clos, le bénéfice ajusté par action a représenté 25 cents, dépassant nettement le consensus de marché. Les revenus se sont affichés conformes aux attentes, au niveau record de 1,2 milliard de dollars, en légère progression en comparaison de l'an dernier. Le profit d'exploitation a augmenté significativement à 65 millions de dollars. Les stocks ont reculé quant à eux de 7% en glissement annuel. Le management se dit encouragé par la poursuite de tendances positives sur le troisième trimestre, sur ses marques et canaux. Ainsi, le groupe anticipe toujours une amélioration séquentielle des tendances de revenus.
BlackBerry chute de 15,5% à Wall Street, alors que le groupe canadien, ex-star des assistants personnels a prévenu d'un recul de 21,4% des revenus pour son deuxième trimestre avec la faiblesse de son segment de cybersécurité. Ainsi, les comptes préliminaires dévoilés font ressortir des revenus voisins de 132 millions de dollars, contre 168 millions un an avant et 157 millions de consensus. John Chen, PDG de l'affaire, évoque le mix produit et les délais de closing de certains gros deals. Les revenus de l'unité de cybersécurité chuteraient à 80 millions de dollars, contre 111 millions un an auparavant...
CymaBay s'envole de 8,5%. CymaBay Therapeutics, société biopharmaceutique axée sur des thérapies innovantes pour les patients atteints de maladies hépatiques et d'autres maladies chroniques, a annoncé en effet aujourd'hui les premiers résultats positifs de son étude pivot de phase 3 RESPONSE. L'étude a évalué l'innocuité et l'efficacité du seladelpar, actif par voie orale, en cours de développement pour le traitement des patients adultes atteints de cholangite biliaire primitive (CBP). L'essai d'enregistrement a atteint les critères d'évaluation principaux et secondaires et soutient l'avancement des discussions réglementaires et le dépôt d'une demande d'approbation réglementaire auprès de la Food & Drug Administration (FDA), de l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) et de l'Agence européenne des médicaments (EMA), juge le laboratoire.
C3.ai décroche de 12,2%. La start-up d'intelligence artificielle a indiqué un chemin plus long vers la rentabilité, ce qui fait désordre sur ce dossier qui avait grandement profité ces derniers mois de l'euphorie autour de l'IA. Ainsi, le concepteur de logiciels IA d'entreprise n'anticipe plus de profitabilité d'ici la fin de l'année. Notons tout de même que les comptes du trimestre clos ont battu le consensus, mais le management a retiré sa guidance de rentabilité non-GAAP pour la fin de l'exercice fiscal. Les revenus du premier trimestre ont augmenté de 10% à 72 millions de dollars, alors que la perte par action est ressortie à 9 cents, contre 12 cents un an plus tôt. Le groupe californien prévoit des ventes annuelles allant de 295 à 320 millions de dollars, soit une guidance inchangée...
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