Wall Street hésite après une première salve de résultats d'entreprises, mais le Nasdaq progresse
Quelques inquiétudes sur les taux...
Wall Street a évolué timidement dans le rouge mardi, pénalisée par la vigueur des taux alors que les investisseurs commencent à remettre en doute leur scénario de baisse agressive du loyer de l'argent de la part de la Fed. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans se stabilise autour de 4,2%, après avoir franchi lundi ce niveau pour la première fois depuis juillet... L'impact inflationniste d'une éventuelle victoire présidentielle de Donald Trump pèse également sur la tendance, étant donné que ses promesses de baisses d'impôts et de droits de douane pourraient à terme entraîner des taux plus élevés. Le Dow Jones recule de 0,02% à 42.924 points, tandis que le S&P 500 se replie de 0,05% à 5.851 pts. Le Nasdaq gagne de son côté 0,18% à 18.573 pts.
"Cela est très clairement lié à l'idée d'une victoire des républicains - et donc à un programme qui serait beaucoup plus inflationniste que celui des démocrates. Nous sommes dans un marché qui parie sur Trump", a déclaré à 'Bloomberg' Christopher Dembik, conseiller en investissement senior chez Pictet Asset Management. "La hausse des rendements commence à menacer les marchés boursiers".
En l'absence d'indicateurs économiques majeurs, les opérateurs surveillent une nouvelle série de publications d'entreprises. Des résultats globalement meilleurs que prévu pour le moment et marqués par une vague de révisions haussières des perspectives annuelles. GE Aerospace, Danaher, Philip Morris, Verizon, Texas Instruments, RTX, Lockheed Martin, Fiserv, Sherwin-Williams, Moody's, Spotify, 3M, Paccar, Norfolk Southern, General Motors, Kimberly-Clark, Baker Hughes, PulteGroup ou encore Seagate, publient notamment leurs comptes.
Sur le front "macro", l'indice manufacturier régional de la Fed de Richmond pour le mois d'octobre est ressorti à -14, à comparer à un consensus de -19 et un niveau de -21 un mois auparavant. L'indice signale donc toujours une nette contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée. Demain mercredi, les investisseurs suivront les reventes de logements existants de septembre (16h, consensus 3,9 millions), l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta (16h), ainsi que le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains et le Livre Beige économique de la Fed (20h).
Sur le Nymex, le baril de brut WTI reprend 1,5% à 71,70$ après avoir chuté de près de 8% la semaine dernière. L'once d'or gagne encore 1,7% à 2.751$, toujours recherché avec les tensions croissantes au Moyen-Orient. L'indice dollar recule timidement de 0,1% face à un panier de devises de référence et l'euro reprend sa tendance baissière face au billet vert à 1,0808$. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans recule de 0,4 point de base à 4,192%. Enfin, le Bitcoin consolide de 0,5% autour des 67.000$.
Les valeurs
* Philip Morris gagne 10,4% ! Le fabricant de Marlboro a relevé sa guidance annuelle, dopé par une demande croissante pour ses sachets de nicotine Zyn aux États-Unis alors que les consommateurs adoptent de plus en plus les alternatives sans fumée aux cigarettes combustibles traditionnelles et aux produits de tabac à chiquer aux États-Unis. Le groupe anticipe désormais un bpa ajusté compris entre 6,45 et 6,51$, contre une prévision précédente entre 6,33$ et 6,45$. Au troisième trimestre, la firme a dégagé un bpa ajusté de 1,91$ contre 1,82$ de consensus pour un chiffre d'affaires de 9,91 Mds$, contre 9,69 Mds$ attendus. Les expéditions de produits oraux ont augmenté de 32,3% au troisième trimestre, principalement grâce aux sachets ZYN aux États-Unis. Les ventes des seuls sachets de Zyn, qui contiennent de la nicotine et sont pris par voie orale en les fourrant sous la lèvre supérieure, ont bondit de 41%. La popularité croissante de Zyn outre-Atlantique a entraîné des contraintes d'approvisionnement, même si elles commencent maintenant à s'atténuer. La société a déclaré en juillet qu'elle dépenserait 600 millions de dollars pour une nouvelle usine de fabrication dans le pays.
* General Motors bondit de 9,8%. Solide troisième trimestre pour GM qui relève le bas de la fourchette de sa guidance de bénéfice. Le constructeur automobile originaire de Detroit, qui bénéficie d'une forte demande américaine pour ses véhicules à plus forte marge, même si le marché dans son ensemble s'affaiblit, vise désormais un bénéfice opérationnel ajusté compris entre 14 et 15 milliards de dollars contre une guidance antérieure de 13 à 15 Mds$. Le flux de trésorerie disponible ajusté pour la branche automobile est de son côté anticipé entre 12,5 et 13,5 Mds$ contre 9,5 à 11,5 Mds$ précédemment. "Le consommateur a remarquablement bien tenu le coup pour nous", a indiqué le directeur financier Paul Jacobson, ajoutant que des baisses de taux d'intérêt devraient stimuler la demande l'année prochaine. "Nous avons pu accroître notre part de marché au détail avec des prix supérieurs à la moyenne, des incitations inférieures à la moyenne et des stocks bien gérés. Cela nous a permis de mettre à jour nos prévisions une fois de plus", a ajouté le dirigeant. Sur le troisième trimestre, le géant de l'automobile a affiché bénéfice net stable à 3 milliards de dollars, soit 2,96 dollars par action sur une base ajustée, contre 2,28$ il y a un an et 2,45$ de consensus. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 48,8 milliards de dollars (+10%), contre 44,6 Mds$ attendus.
Mary Barra, directrice générale, avait déclaré plus tôt en octobre que le bénéfice enregistré par GM l'année prochaine devrait être en ligne avec celui de 2024, mettant l'accent sur la stabilité et tempérant les inquiétudes sur le déclin potentiel de l'industrie automobile américaine. Le groupe reste néanmoins vulnérable en Chine, où il a affiché une perte de 137 millions de dollars au troisième trimestre, contre un bénéfice de 192 M$ il y a un an. L'entreprise a perdu près de 350 M$ en Chine depuis le début de l'année, sur trois trimestres consécutifs de déficit.
* Freeport-McMoRan (+1,2%) a dépassé les attentes du marché au troisième trimestre, aidé par la hausse des prix du cuivre. Sur une base ajustée, la société a gagné 38 cents par action sur la période contre 35 cents de consensus.
* Lockheed Martin (-6,1%) revoit également à la hausse ses prévisions annuelles, porté par une forte demande d'équipements militaires dans un contexte de tensions mondiales croissantes. Le plus grand sous-traitant militaire au monde s'attend désormais à un bénéfice par action de 26,65$ pour 2024, contre une prévision antérieure de 26,10 à 26,60$. La société basée à Bethesda, dans le Maryland, a dégagé un bénéfice net de 1,6 milliard de dollars, soit 6,80 dollars par action au troisième trimestre, contre un profit de 1,7 Md$ et 6,73$ par action un an auparavant. Le bpa ajusté a atteint 6,84$ contre 6,44$ de consensus. Les revenus ont augmenté de 1,3% à 17,1 milliards de dollars (17,38 Mds$ de consensus). Le carnet de commandes atteint le niveau record de plus de 165 milliards de dollars (+6,2%). "Compte tenu de notre confiance dans la capacité de l'entreprise à atteindre ces objectifs, notre conseil d'administration a également approuvé une augmentation de cinq cent de notre dividende trimestriel, soit la 22e année consécutive d'augmentation".
* Verizon Communications recule de 5% alors que l'opérateur télécoms a dévoilé des comptes trimestriels assez mitigés. Sur la période, le groupe enregistre un bénéfice par action de 1,19$ contre 1,22$ un an plus tôt pour un chiffre d'affaires total stable de 33,3 milliards de dollars. Le consensus tablait sur un bpa de 1,18$ pour des revenus de 33,43 Mds$. Le bénéfice net est tombé à 3,4 milliards de dollars contre 4,9 Mds$ il y a un an, affecté par des charges exceptionnelles de 1,7 Md$ provenant d'un programme de départ volontaire et d'autres initiatives de réduction des effectifs. La société a recruté 239.000 abonnés nets dans la téléphonie mobile sur le trimestre. "Nous sommes en bonne voie pour atteindre nos prévisions financières pour l'ensemble de l'année 2024, avec des revenus des services sans fil et un EBITDA ajusté se situant au niveau ou au-dessus du point médian de la fourchette prévue", a déclaré le DG Hans Vestberg.
* Moody's (-3,9%) relève aussi ses objectifs annuels. L'agence de notation table désormais sur un bpa ajusté de 11,9 à 12,1$ contre 11 à 11,4$ précédemment avec une marge opérationnelle ajustée de 40 à 41% contre environ 39% précédemment. Le groupe, qui bénéficie d'une forte demande pour ses produits de recherche et d'analyse, a enregistré au troisième trimestre un profit opérationnel de 738 M$ (+38%), soit une marge de 40,7% contre 39,1% de consensus. Le bpa ajusté s'est établi à 3,21$ contre 2,43$ un an plus tôt et 2,88$ attendus, pour des revenus en hausse de 23% à 1,81 Md$.
* 3M cède 2,3% malgré le nouveau relèvement de ses objectifs annuels après un solide troisième trimestre. Le fabricant de Post-it et du ruban adhésif Scotch a fait état d'un bénéfice ajusté trimestriel de 1,98$ par action contre 1,91$ de consensus et 1,68$ un an plus tôt pour des revenus de 6,29 Mds$. La marge bénéficiaire opérationnelle ajustée - un indicateur clé pour les investisseurs - s'est établie à 23%, contre 22,4% attendus par les analystes. Le free cash-flow ajusté a atteint 1,5 Md$. Une hausse de la demande en produits électroniques utilisés dans les véhicules et les téléphones portables a stimulé les résultats de l'entreprise, qui était aux prises avec un ralentissement alors que la forte inflation poussait les consommateurs à reporter leurs achats importants. Le groupe industriel s'attend désormais à ce que son bénéfice ajusté par action pour l'ensemble de l'année se situe entre 7,20 et 7,30 dollars, contre une prévision précédente de 7 à 7,30$ par titre. Dans une interview accordée à 'Bloomberg, Bill Brown a attribué la majeure partie de l'augmentation des prévisions aux améliorations de la productivité au sein des usines de 3M, l'une de ses principales priorités. Les réductions de dépenses et l'effet des rachats d'actions ont également aidé le groupe à dépasser les attentes du marché.
* Target (-1,1%) va réduire les prix de plus de 2.000 articles dans le but d'attirer les acheteurs à la recherche de bonnes affaires pendant la période des fêtes. Les réductions de prix concerneront les marques nationales et les marques de Target, notamment les aliments et les boissons, les produits de première nécessité et les cadeaux de Noël. Son concurrent Walmart s'efforce également de maintenir les prix des produits de première nécessité à un niveau bas, car de nombreux Américains se tournent vers les achats à prix réduits dans un contexte d'inflation persistante. En mai, Target a baissé les prix d'au moins 5.000 produits fréquemment achetés. L'entreprise a déclaré ce mardi qu'elle était en passe de baisser les tarifs de plus de 10.000 articles d'ici la fin de la période des fêtes...
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote