Wall Street grimpe, soutenu par Nvidia et Tesla
Wall Street s'affiche en nette progression ce mardi, suite aux chiffres rassurants de l'inflation des prix à la production...
Wall Street s'affiche en nette progression ce mardi, suite aux chiffres rassurants de l'inflation des prix à la production. Le S&P 500 gagne 0,96% à 5.396 pts, le Dow Jones 0,41% à 39.516 pts et le Nasdaq 1,62% à 17.051 pts. Nvidia se distingue encore, soutenant le Nasdaq pour la deuxième journée consécutive avec un bond de près de 5% supplémentaires, porté par des commentaires de brokers. Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 1,3% à 79$. L'once d'or avance de 0,3% à 2.511$. L'indice dollar recule de 0,2% face à un panier de devises de référence.
La semaine sera marquée par les chiffres de l'inflation aux États-Unis. Les opérateurs seront également très attentifs aux autres statistiques de conjoncture, guettant les signes potentiels d'un ralentissement plus profond.
L'indice des prix à la production aux États-Unis pour le mois de juillet a agréablement surpris. Il ressort en faible hausse de 0,1% d'un mois sur l'autre et de 2,2% sur un an, contre respectivement +0,2% et +2,3% de consensus FactSet. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix à la production est même ressorti stable par rapport au mois de juin, alors que les économistes tablaient sur une hausse de 0,2%. Ainsi, sa hausse hors éléments volatils s'établit à 2,4% sur un an contre 2,6% de consensus.
Demain, l'indice des prix à la consommation du mois de juillet sera communiqué à 14h30 (consensus +0,2% par rapport à juin ou +3% sur un an, +0,2% et hors alimentaire et énergie ou +3,2% en glissement annuel).
La journée de jeudi sera assez animée, avec les traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 10 août (14h30, consensus 233.000), ainsi que les ventes de détail du mois de juillet (14h30, consensus +0,3% par rapport à juin, +0,1% hors automobile ou +0,2% hors automobile et essence). L'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie pour le mois d'août sera connu lui aussi à 14h30 (consensus FactSet +5), tout comme l'indice Empire State de la Fed de New York (consensus -5). Les prix à l'import et à l'export du mois de juillet seront révélés à la même heure (consensus -0,1% en comparaison du mois antérieur pour les prix à l'import). Les chiffres de la production industrielle américaine du mois de juillet seront annoncés à 15h15 (consensus -0,3% d'un mois sur l'autre, -0,2% pour la production manufacturière et 78,4% de taux d'utilisation des capacités). Les stocks et ventes des entreprises du mois de juin seront dévoilés à 16 heures (consensus +0,3% sur les stocks). Enfin, l'indice du marché immobilier américain du mois d'août sera publié lui aussi à 16h (consensus 42,5).
Vendredi, les mises en chantier de logements et permis de construire du mois de juillet seront annoncés à 14h30 (consensus 1,35 million pour les mises en chantier et 1,43 million pour les permis). L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains du mois d'août sera révélé à 16 heures (consensus 67).
Plusieurs interventions de responsables de la Fed sont aussi attendues durant la semaine. Patrick Harker et Alberto Musalem prennent la parole jeudi, Austan Goolsbee vendredi... Selon l'outil FedWatch du CME Group, la Fed devrait procéder le 18 septembre, à l'issue de sa prochaine réunion monétaire, à un assouplissement monétaire de 25 points de base ('proba' de 45,5%) ou même de 50 points de base (54,5% de probabilité). L'outil montre une probabilité de 45% que les taux terminent l'année entre 4,25 et 4,50%, en baisse de 100 pb par rapport au niveau actuel, et une probabilité de 28% qu'ils finissent entre 4 et 4,25%.
Soutenus par les craintes d'embrasement au Moyen-Orient, les cours pétroliers se maintiennent. L'OPEP vient pourtant de réduire ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour cette année et 2025. Dans son rapport mensuel, le cartel a en effet abaissé ses projections de croissance de la consommation mondiale d'or noir pour 2024 de 135.000 barils par jour. Il s'agit du premier changement significatif par rapport à une prévision qui reste considérablement plus élevée que le reste de l'industrie pétrolière, souligne 'Bloomberg'... L'Agence internationale de l'énergie a quant à elle maintenu ce jour sa prévision de croissance de la demande en pétrole mondiale sur l'année 2024, mais a abaissé ses estimations 2025 du fait notamment du ralentissement de la demande chinoise. L'AIE table sur une croissance de la demande de 970.000 barils par jour en 2024 et de 950.000 barils par jour en 2025.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Rumble a publié hier soir, alors que les firmes Home Depot et Tencent Music ont annoncé ce jour. Cisco (après bourse) et Cardinal Health seront de la partie mercredi, tandis que Walmart, Alibaba, Applied Materials, Deere, Ross Stores, JD.com, Tapestry ou H&R Block, annonceront jeudi.
Les valeurs
Nvidia (+4,9%) poursuit son rebond, après son gros accès de faiblesse du mois de juillet et du début du mois d'août. Les analystes ne semblent pas paniqués à l'idée d'un potentiel retard de lancement des nouvelles puces d'IA de la série Blackwell, alors que la demande en produits Nvidia apparaît toujours très forte. Bank of America juge que le dossier constitue l'un des meilleurs choix "de rebond" et anticipe donc une reprise du secteur des semi-conducteurs en fin d'année.
Nvidia a refusé de commenter la semaine dernière les rumeurs concernant de possibles problèmes d'ingénierie sur la série Blackwell. Le géant des puces graphiques et d'IA a indiqué qu'il avait commencé à envoyer des échantillons de produits Blackwell à de nombreux clients et que la demande pour sa génération Hopper restait quant à elle forte. Le groupe a aussi affirmé concernant Blackwell que la production était en passe d'augmenter au second semestre. 'The Information' avait précédemment fait état d'un report de trois mois ou plus du lancement de la nouvelle génération de puces d'IA du groupe, qui impacterait des clients majeurs tels que Microsoft, Google ou Meta. Pas de quoi faire paniquer les spécialistes, qui notent qu'il s'agirait tout au plus d'un problème de timing et non pas de demande... UBS a maintenu une recommandation d'achat assortie d'un objectif de cours de 150$, tablant sur des résultats soutenus par l'activité centres de données. Dan Ives de Wedbush, qui mise toujours sur la révolution de l'IA, affirme que les résultats de Nvidia Le 28 août verront les investisseurs entendre le "parrain de l'IA" Jensen Huang évoquer la trajectoire de la demande massive de puces IA jusqu'en 2025...
Notons tout de même ce jour que selon le Wall Street Journal, le groupe chinois Huawei Technologies serait proche de l'introduction d'une nouvelle puce d'IA qui pourrait concurrencer Nvidia en Chine, sur fond de restrictions américaines. Le WSJ cite à ce sujet des sources proches de la question. La puce "Ascend 910C" a ainsi été testée par des sociétés chinoises d'Internet et de télécommunications ces dernières semaines. Huawei aurait déclaré à des clients potentiels que la puce était comparable au H100 de Nvidia.
Home Depot (+0,4%), le plus grand détaillant de "rénovation domiciliaire" au monde, a réduit ses prévisions financières. Sur son deuxième trimestre, Home Depot a affiché des revenus de 43,2 milliards de dollars, contre 42,9 milliards pour la période correspondante de l'an dernier et 42,6 milliards de consensus. Le trimestre a bénéficié de l'acquisition pour 18 milliards de dollars de SRS Distribution, qui a contribué aux ventes à hauteur de 1,3 milliard de dollars. A magasins comparables, l'activité a néanmoins reculé de 3,3% en glissement annuel et même de 3,6% aux États-Unis. Hors éléments, le bénéfice trimestriel ajusté par action a été de 4,67$ contre environ 4,5$ de consensus.
Home Depot ajuste ses prévisions et s'attend désormais à ce que les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an diminuent de 3 à 4% en 2024, contre une guidance antérieure de -1%. Le bénéfice par action pour l'ensemble de l'année devrait quant à lui reculer de 2 à 4%. Auparavant, le groupe tablait sur une croissance du bénéfice par action d'environ 1%. Les ventes totales pour l'année devraient augmenter de 2,5 à 3,5%. Le management indique que durant le trimestre, les taux plus élevés et l'incertitude macroéconomique accrue ont pesé sur la demande des consommateurs plus largement, ce qui s'est traduit par des dépenses plus faibles en projets de rénovation domiciliaire. "Les fondamentaux sous-jacents à long terme qui soutiennent la demande de rénovation domiciliaire sont solides", affirme néanmoins le PDG Ted Decker.
Starbucks (+21% !) bondit à Wall Street, alors que la chaîne américaine de cafés a recruté le directeur général de Chipotle Mexican Grill, Brian Niccol. La nomination en tant que PDG prendra effet début septembre. Chipotle, qui plonge pour sa part de 12%, a nommé Scott Boatwright, actuel directeur des opérations, en tant que directeur général à titre intérimaire.
Brian Niccol rejoindra donc Starbucks le 9 septembre 2024 aux fonctions de président du conseil et directeur général. Mellody Hobson sera la principale administratrice indépendante. Laxman Narasimhan quitte quant à lui ses fonctions de DG et d'administrateur avec effet immédiat. Rachel Ruggeri occupera enfin le poste de DG par intérim, détaille Starbucks. Niccol est actuellement président-directeur général de Chipotle. Depuis qu'il est devenu DG en 2018, Niccol a transformé Chipotle. "Son attention portée aux personnes et à la culture, à la marque, à l'innovation des menus, à l'excellence opérationnelle et à la transformation numérique a établi de nouvelles normes dans l'industrie et a entraîné une croissance et une création de valeur significatives. Les revenus ont presque doublé, les bénéfices ont été multipliés par sept et le cours de l'action a augmenté de près de 800% sous sa direction, tout en augmentant les salaires des membres de l'équipe de vente au détail, en élargissant les avantages sociaux et en renforçant la culture", indique Starbucks à propos de sa recrue.
Tencent Music Entertainment chute de 16% à Wall Street, alors que le groupe a publié pour son deuxième trimestre 2024 des revenus totaux de 7,16 milliards de yuans, environ 985 millions de dollars, représentant une décroissance de 1,7% en glissement annuel, principalement en raison d'une baisse des revenus provenant des services de divertissement social et autres, qui a été partiellement compensée par une forte croissance d'une année sur l'autre des revenus provenant des services de musique en ligne. Les revenus des abonnements musicaux se sont élevés à 3,74 milliards de yuans (515 millions de dollars américains), soit une croissance de 29,4%. Le nombre d'utilisateurs payants a augmenté de 17,7% sur un an pour atteindre 117 millions.
Le bénéfice net s'est élevé à 1,79 milliard de yuans, soit une croissance de 33,1%. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est élevé à 1,68 milliard de yuans (+29,6%). Le bénéfice net non-IFRS attribuable aux actionnaires s'est élevé à 1,87 milliard de yuans (258 millions de dollars), soit une croissance de 22,5%. Le bénéfice dilué par ADS s'est affiché à 1,07 yuan (0,15$). Le consensus était de 16 cents de bénéfice trimestriel ajusté par action pour 997 millions de dollars de revenus. Le total de la trésorerie, des équivalents de trésorerie, des dépôts à terme et des placements à court terme au 30 juin 2024 s'élevait à 35 milliards de yuans, ou environ 4,82 milliards de dollars.
Rumble (+4%), la plateforme de partage de vidéos, a publié hier soir pour son deuxième trimestre fiscal des revenus de 22,5 millions de dollars en croissance séquentielle de 27%, mais en recul en comparaison des 25 millions de dollars de l'an dernier. Le groupe de Floride a affiché un revenu moyen par utilisateur en augmentation de 19% d'un trimestre sur l'autre. A fin juin, le groupe affichait un niveau de cash et équivalents de plus de 154 millions de dollars. La perte ajustée par action s'est affichée à 18 cents, un peu plus lourde que prévu, contre 16 cents un an auparavant. Le management estime que si les accords de parrainage avec les annonceurs continuent de fonctionner comme prévu et si la publicité politique s'intensifie à mesure que le cycle électoral progresse, l'amélioration séquentielle des revenus devrait se poursuivre tout au long de 2024.
Trump Media & Technology Group perd encore 6% à Wall Street, alors que l'ancien président Donald Trump a fait en effet son retour sur X, l'ex-Twitter, juste avant sa "conversation" sur le réseau social média avec le multimilliardaire Elon Musk. Trump n'avait plus envoyé de message sur X depuis août 2023. Trump Media & Technology est la maison-mère de la plateforme Truth Social de Donald Trump. Le dossier pèse près de 5 milliards de dollars sur le Nasdaq, une valorisation qui repose essentiellement sur "l'effet Trump", alors que concrètement, les résultats financiers de l'entreprise sont peu enthousiasmants. Pour le deuxième trimestre, le groupe avait ainsi dévoilé une perte nette de plus de 16 millions de dollars, pour des revenus de... 837.000$ (-30%).
Tesla (+4,5%) grimpe à Wall Street au lendemain de la conversation entre Trump et Musk sur X. Le candidat républicain et ancien président a fait l'éloge du constructeur texan de véhicules électriques, ajoutant que tout le monde n'avait cependant pas besoin d'une automobile électrique. Elon Musk a souligné que le monde aura besoin de combustibles fossiles pendant des décennies, tout en minimisant les impacts du changement climatique. Notons par ailleurs que le syndicat de l'industrie, l'United Auto Workers, représentant les travailleurs de l'automobile, a déclaré ce mardi avoir déposé une plainte au niveau fédéral contre Donald Trump et Elon Musk, qui auraient selon les accusations tenté de menacer et d'intimider les travailleurs.
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