Wall Street : du vert, mais attention à Jerome Powell
Suite au rebond notable d'hier mené par les valeurs financières et le Nasdaq, Wall Street pointe timidement dans le vert en début de journée ce...

Suite au rebond notable d'hier mené par les valeurs financières et le Nasdaq, Wall Street pointe timidement dans le vert en début de journée ce mercredi. Le S&P 500 prend 0,22% à 4.012 pts, le Dow Jones 0,09% à 32.589 pts et le Nasdaq 0,2% à 11.883 pts. Les opérateurs demeurent hésitants, alors que la Fed devra probablement justifier ce soir une politique un peu moins dure, malgré l'inflation toujours pressante. Sur le Nymex, le baril de brut WTI remonte de 0,5% à 69,9$. L'once d'or avance de 0,4% à 1.948$. L'indice dollar rend 0,1% face à un panier de devises.
Les cours pétroliers se redressent après des données contrastées sur les réserves d'or noir aux États-Unis pour la semaine passée. D'après le Département américain à l'Énergie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont augmenté de 1,1 million de barils sur la semaine close le 17 mars, à 481,2 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 1,6 mb. En revanche, les stocks d'essence ont eux diminué de 6,4 mb (-1,7 mb attendu), et ceux de produits distillés ont reculé de 3,3 millions de barils (-1,5 mb de consensus).
Le verdict monétaire de la 'Federal Reserve' sera donc connu ce soir à 19 heures. Suivra la conférence de presse de Jerome Powell, patron de la digne institution monétaire, à 19h30. Il s'agira pour le leader de la Fed de manier la nuance, alors que la banque centrale américaine se trouve confrontée à une situation particulièrement délicate, puisque l'économie et la planète financière commencent à craquer, alors même que l'inflation est très loin d'être résorbée. Selon l'outil FactSet du CME Group, la probabilité dominante (86%) est actuellement celle d'une hausse de taux d'un quart de point ce soir, qui porterait le taux des 'fed funds' entre 4,75 et 5%. La probabilité d'un statu quo n'est que de 14%, malgré la crise bancaire toute récente. Parmi les brokers de Wall Street, les avis sont très divers, Goldman Sachs anticipant un statu quo et Nomura une baisse d'un quart de point, tandis que d'autres, tels que JP Morgan ou Morgan Stanley, prévoient un relèvement de 25 points de base.
Concernant la réunion suivante, des 2 et 3 mai, l'outil FedWatch donne une probabilité de plus de 54% d'une fourchette allant de 5 à 5,25%, contre 41% de probabilité pour la fourchette 4,75 à 5%. Le "pivot" monétaire interviendrait en juin ou juillet d'après FedWatch, dont les données sont toutefois très volatiles depuis quelques jours avec la crise bancaire...
Dans le même temps, les chiffres de l'inflation à travers le monde ne donnent pas de signal clair d'apaisement. Au contraire, l'indice britannique des prix à la consommation publié ce matin a affiché en données harmonisées européennes une augmentation de 1,1% en février en comparaison du mois antérieur, soit une progression de 10,4% sur un an contre 9,8% de consensus FactSet.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Nike et GameStop publiaient hier soir leurs trimestriels, avec une déception sur les marges de Nike et un profit surprise pour GameStop. Ce mercredi, Chewy et KB Home annoncent leurs derniers résultats financiers trimestriels.
Les valeurs
GameStop s'enflamme de 45% à Wall Street, suite à la publication de comptes trimestriels nettement supérieurs aux attentes, marqués par un bénéfice inattendu. La situation semble donc se normaliser pour le 'meme stock' vedette des petits porteurs américains, qui vient d'afficher son premier bénéfice en deux ans avec les réductions de coûts. Sur le quatrième trimestre fiscal, les revenus ont totalisé 2,23 milliards de dollars contre 2,25 milliards un an plus tôt. Le bénéfice net ressort à 48 millions de dollars, contre une perte de 147 millions de dollars un an auparavant. Le niveau des stocks se situait à 683 millions de dollars en fin de période contre 915 millions un an plus tôt. Le niveau de cash et équivalents était de 1,39 milliard de dollars. Le bénéfice par action, de 16 cents, se compare à une perte de 49 cents un an avant. Le groupe n'a pas fourni de prévisions pour 2023.
Nike cède 1% à Wall Street. Pourtant, le géant américain des chaussures et accessoires de sport a nettement dépassé le consensus des analystes de la place pour son troisième trimestre fiscal. Les revenus ont atteint 12,4 milliards de dollars sur la période contre 11,5 milliards de consensus, tandis que le bénéfice par action a été de 79 cents contre 55 cents attendus. Nike a par ailleurs relevé ses estimations de ventes annuelles. Néanmoins, le groupe a aussi prévenu de pressions sur les marges, alors qu'il se débarrasse de son excès de stock en procédant à des promotions importantes. Sur le trimestre clos, la marge brute a été de 43,3%, légèrement inférieure aux anticipations des spécialistes. Le groupe entend terminer l'exercice 2023 avec un niveau de stock "sain".
Nike prévoit maintenant des revenus annuels en augmentation de 6-9%, contre une guidance antérieure voisine de 5%. Le groupe évoque "des démarques plus élevées" pour liquider les stocks, affectant la marge brute, ainsi que des coûts plus élevés pour ses matériaux et son fret. Nike voit sa marge brute baisser de 250 points de base sur l'exercice en cours, par rapport à des perspectives antérieures d'une baisse de 200 à 250 points de base. Les pressions sur la rentabilité devraient, selon le management, s'atténuer au cours du prochain exercice, qui commence en juin. La firme surveille également de près la pression croissante sur la confiance des consommateurs.
Nio (stable). Le constructeur chinois de véhicules électriques s'est estimé très confiant concernant ses objectifs de ventes. Le groupe ambitionne de doubler ses ventes à 250.000 unités cette année. Le directeur financier de Nio, Steven Feng, a indiqué que le management était donc très confiant dans l'atteinte des objectifs 2023, à l'occasion d'une interview accordée à Bloomberg TV. Le groupe mise sur les nouveaux modèles et l'expansion du réseau de recharge. Il entend aussi "débloquer des technologies de conduite autonome". Nio a livré 122.486 véhicules l'année dernière, en croissance de 34%, mais ces chiffres étaient ressortis inférieurs aux attentes de marché du fait des restrictions anti-covid chinoises.
Manchester United (+1%), le club anglais coté à Wall Street, s'attend à des offres supérieures à 5 milliards de livres sterling cette fois, indique le London Times. Des sources ont indiqué au Times londonien que le groupe de Jim Ratcliffe avait impressionné les responsables de MANU la semaine dernière. Le Times rapporte que le groupe de Ratcliffe pourrait s'associer à d'autres soumissionnaires pour renforcer sa position. L'article indique néanmoins que le groupe du cheikh Jassim bin Hamad al-Thani resterait le favori pour l'emporter. Selon l'article, au moins deux des six offres potentielles attendues avant la date limite de ce soir seraient portées à plus de 5 milliards de livres sterling, contre des offres d'ouverture de 4,5 milliards de livres sterling lancées le mois dernier.
Marvell Technology (stable) va supprimer 320 emplois selon Bloomberg. Le groupe rationalise ainsi son organisation pour s'assurer que sa main-d'oeuvre soit en mesure de tirer parti de ses opportunités les plus prometteuses, à la fois maintenant et lorsqu'elle sortira du cycle de ralentissement actuel de l'industrie. Plus précisément, l'entreprise a examiné de près la répartition de ses équipes sur plusieurs sites et la manière dont elles étaient gérées pour garantir leur performance optimale. Les suppressions d'emplois toucheront 4% des effectifs de l'entreprise, ajoute l'agence Bloomberg.
First Republic Bank (+3%), l'une des banques régionales américaines les plus attaquées ces derniers jours à Wall Street, qui a perdu une grande partie de ses déposants suite aux effondrements de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank et a ensuite reçu le soutien de 11 grandes banques américaines menées par JP Morgan Chase, qui ont apporté 30 milliards de dollars de dépôts, étudie ses options. First Republic a ainsi fait appel à Lazard pour l'aider à examiner les possibilités, d'après Reuters. Par ailleurs, des sources de Bloomberg indiquent que les patrons de firmes de Wall Street et les responsables américains envisageaient la possibilité d'un soutien du gouvernement pour rendre la banque fragilisée plus attrayante pour les investisseurs potentiels ou un acquéreur, le gouvernement étant susceptible de prendre en charge des actifs ayant plombé le bilan de l'établissement, offrant une protection supplémentaire, appliquant des règles de capital de manière plus flexible ou assouplissant les limites sur les participations.
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