Wall Street : Dow Jones et Nasdaq dans le vert, alors que Powell insiste
Wall Street repasse dans le vert ce jeudi, digérant la dernière intervention de Jerome Powell, qui a maintenu globalement son discours récent,...

Wall Street repasse dans le vert ce jeudi, digérant la dernière intervention de Jerome Powell, qui a maintenu globalement son discours récent, déterminé face à l'inflation et malgré les risques économiques. Le S&P 500 prend 0,4% à 3.996 pts, alors que le Nasdaq avance de 0,41% à 11.840 pts. Le Dow Jones progresse de 0,35% à 31.691 pts. Le baril de brut WTI prend 1,5% sur le Nymex à 83,2$. L'once d'or perd 0,6% à 1.717$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence, alors que la BCE vient d'annoncer une hausse de taux de 75 points de base.
Jerome Powell, patron de la Fed, intervient ce jour à l'occasion de la 40e conférence de politique monétaire du Cato Institute. Il affirme encore l'engagement de la banque centrale américaine à faire le nécessaire pour ramener l'inflation vers son objectif. Il indique également que "nous n'aurions pas vu une telle inflation sans le Covid". La pandémie a provoqué selon lui un détournement des services vers les biens. L'épidémie a aussi contribué à une offre restreinte et à une réduction de taille de la force de travail.
Powell a aussi confirmé que la Fed allait poursuivre son action "jusqu'à ce que le travail soit fait". Cette détermination du leader de la Federal Reserve ne semble pour l'heure pas trop plaire à Wall Street, qui s'enfonce dans le rouge. Powell avait déjà prévenu, lors du symposium de Jackson Hole, que la Fed allait maintenir le cap, au risque d'une "certaine souffrance économique". Ce jeudi, il réaffirme que la banque centrale doit agir fortement contre l'inflation, qui ne doit pas rester trop longtemps au-dessus de l'objectif. Il constate par ailleurs la bonne tenue du marché du travail, qui fournit un argument supplémentaire pour une poursuite du durcissement monétaire. Il s'agit, selon le responsable, d'éviter un scénario d'inflation tel que celui des années 80...
Dans un autre registre, Powell affirme également que la politique fiscale fédérale américaine "n'est pas sur une voie soutenable".
Ainsi, la Fed demeure "fortement déterminée" à maîtriser l'inflation. Elle espère y parvenir sans "coût social très élevé", a déclaré Powell, faisant référence à la lutte contre l'inflation menée sous son prédécesseur Paul Volcker au début des années 1980, pendant lesquelles la Fed avait déclenché une récession et le taux de chômage avait dépassé 10%. "Mes collègues et moi sommes fortement déterminés à faire baisser l'inflation", a ajouté Powell, qui pense "pouvoir éviter le type de coût social très élevé auquel Paul Volcker et la Fed ont dû recourir".
Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité actuelle d'une nouvelle hausse des taux de 75 points de base de la Fed le 21 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, se situe à 84%, contre 16% de chances pour une hausse de taux de 50 points de base. La fourchette actuelle sur le taux des fonds fédéraux est logée entre 2,25 et 2,5%, après deux hausses consécutives de 75 points de base.
Les inscriptions au chômage sont encore une fois ressorties moins élevées qu'anticipé la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail vient en effet d'annoncer, pour la semaine close au 3 septembre, que les inscriptions au chômage ont atteint un niveau de 222.000, en recul de 6.000 par rapport au niveau révisé à la baisse de la semaine antérieure. Le consensus tablait sur 235.000 nouvelles inscriptions.
Les marchés attendent la publication mardi prochain de l'IPC (indice des prix à la consommation) américain d'août pour mieux évaluer le choix de la Fed du 21 septembre, entre une augmentation des taux de 50 ou 75 points de base. Cependant, les 75 points de base sont considérés comme les plus probables compte tenu du contexte.
S'exprimant lors de la conférence du Clearing House & Bank Policy Institute à New York, la vice-présidente de la Fed, Lael Brainard, a déclaré qu'à un moment donné du cycle de resserrement, les risques deviendraient trop disproportionnés et qu'il existe des risques associés à un resserrement excessif. Cependant, Brainard a également déclaré que si l'histoire était un guide, il était important d'éviter "de se retirer trop tôt". Brainard a également noté que la politique devrait être restrictive pendant un certain temps pour s'assurer que l'inflation descende vers l'objectif, et que la Fed maintienne sa politique dure aussi longtemps que nécessaire pour faire baisser l'inflation.
Les commentaires de Brainard étaient peut-être moins belliciste que le récent discours de la Fed, bien qu'elle ait continué à repousser l'idée du 'pivot accommodant'. Loretta Mester, patronne de la Fed de Cleveland (membre votant), avait déclaré hier que davantage de hausses de taux étaient nécessaires pour resserrer les conditions financières, même si elle a également averti que les risques de récession avaient augmenté récemment. Thomas Barkin de la Fed de Richmond (non-votant) a également déclaré au Financial Times plus tôt que la Fed devait continuer à relever les taux à un niveau qui restreint l'activité économique et les y maintenir jusqu'à ce que la Fed soit convaincue que l'inflation baisse.
Le dernier Livre Beige de la Fed indique que l'activité économique est restée inchangée depuis fin juillet, cinq districts signalant une croissance légère à modeste et cinq signalant un ralentissement léger à modeste. Les perspectives de croissance économique future sont restées généralement faibles, avec un nouvel assouplissement des attentes de la demande au cours des six à douze prochains mois. Les niveaux de prix sont restés très élevés, mais neuf districts ont enregistré une certaine modération du taux d'augmentation. L'emploi a également augmenté à un rythme modeste à modéré dans la plupart des districts, les conditions du marché du travail restant tendues. Les salaires ont également augmenté dans tous les districts, bien que certains aient connu un rythme de croissance plus lent et que les attentes salariales se soient modérées.
Les valeurs
Tesla (+1%) a vendu 76 965 véhicules fabriqués en Chine en août, pratiquement trois fois plus qu'il y a un mois, le groupe d'Elon Musk accélérant les livraisons après avoir augmenté la production de son usine de Shanghai. Le constructeur automobile américain a exporté 42 463 Model 3 et Model Y de Chine le mois dernier, a indiqué la China Passenger Car Association (CPCA). En juillet, Tesla avait vendu 28 217 véhicules et en avait exporté 19 756. Après qu'une mise à niveau prévue a perturbé la majeure partie de la production en juillet, Tesla a augmenté la production de l'usine de Shanghai en août, défiant les vagues de chaleur et les restrictions Covid qui ont frappé ses fournisseurs dans la région du sud-ouest.
GameStop bondit de 9% à Wall Street, après des résultats financiers pourtant assez mitigés, marqués notamment par un bénéfice inférieur aux attentes. Le détaillant spécialisé a tout de même annoncé un partenariat avec la plateforme d'échange de cryptomonnaies FTX US, ce qui semble suffire pour faire diversion. Sur le trimestre clos, les ventes ont baissé de 4% à 1,14 milliard de dollars, alors que la perte nette consolidée a presque doublé à 109 millions de dollars. Le détaillant en jeux vidéo, grande star de la période des 'meme stocks' à Wall Street, n'a pas été rentable depuis la fin de l'année dernière. Ryan Cohen, patron du groupe et fondateur du site de e-commerce Chewy pour animaux de compagnie, affiche désormais, chez GameStop, une stratégie tournée vers les NFT. Le groupe va collaborer avec FTX sur de nouvelles initiatives dans le commerce en ligne et le marketing, mais aussi en magasins. Les termes financiers du deal n'ont pas été révélés.
Twitter (+1%). L'ancien directeur général de Walt Disney, Bob Iger, a confié hier que le géant américain du divertissement avait déjà remarqué qu'une "partie substantielle" des utilisateurs du réseau social média n'étaient "pas réels". Disney avait fait ce constat dès 2016, lorsque le groupe avait envisagé l'acquisition de Twitter. Cette anecdote tombe à point nommé pour Elon Musk, patron de Tesla et SpaceX, qui tente de faire machine arrière après avoir proposé 44 milliards de dollars pour l'acquisition du réseau social. "Intéressant", s'est d'ailleurs amusé Musk en réaction à cette histoire relative à Disney.
Bilibili, le groupe chinois de partage de vidéos coté à Wall Street, dévisse de 13%. Le groupe vient de faire état d'une perte trimestrielle creusée, plus lourde que prévu. Les prévisions de revenus sont quant à elles sans relief, le groupe évoquant les "immenses challenges" de l'environnement économique et les fermetures liées au covid. La perte nette trimestrielle s'est creusée à 2,01 milliards de yuans, 288 millions de dollars, contre, 1,12 milliard de yuans un an plus tôt. La perte ajustée par action a été de 4,98 yuans, contre 4,42 yuans de consensus FactSet. Les revenus se sont améliorés de 9,2% à 4,91 milliards de yuans, contre 4,89 milliards de yuans de consensus. Le nombre d'utilisateurs actifs mensuels a tout de même grimpé de 29% à 305,7 millions. Pour son troisième trimestre fiscal, Bilibili prévoit des revenus allant de 5,6 à 5,8 milliards de yuan, inférieurs au consensus FactSet. Le groupe espère toutefois retrouver du levier et améliorer ses marges au deuxième semestre.
Apple (stable). Trois nouveaux produits pour cette rentrée... Lors de sa traditionnelle keynote, Apple a dévoilé mercredi son nouveau smartphone, l'iPhone 14, et de nouveaux modèles de montres connectées, mais aussi des AirPod. Parmi les nouveautés concernant les nouveaux modèles d'iPhone, ils sont équipés d'une connexion satellite pour envoyer des messages d'urgence, un service qui sera offert pendant deux ans. L'encoche noire de l'iPhone 14, qui abrite l'appareil photo de façade ainsi que les capteurs de reconnaissance faciale Face ID, est désormais dynamique et peut se transformer au gré des notifications. Concernant les prix, l'iPhone 14 sera vendu au prix de base de 799 dollars aux Etats-Unis (1.019 euros en Europe), l'iPhone Plus se vendra 899 dollars (1.169 euros), l'iPhone Pro 999 dollars (1.329 euros) et l'iPhone Pro max à partir de 1.099 dollars (1.479 euros).
Rivian bondit de 5% à Wall Street, alors que le groupe vient de signer un Memorandum of Understanding avec Mercedes-Benz pour un partenariat stratégique et la production commune de vans électriques, avec l'objectif d'établir un standard dans le transport durable et tout-électrique. La joint venture programmée doit produire des vans électriques pour les deux groupes. Les deux partenaires prévoient des investissements et coûts partagés, et rechercheront des synergies opérationnelles pour rapidement faire monter en puissance cette production.
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