Wall Street dans le vert, après de très solides chiffres de l'emploi
Wall Street poursuit son "rally" de la veille, avant bourse ce vendredi, stimulé par l'adoption au Sénat américain du texte relatif au plafond de la...

Wall Street poursuit son "rally" de la veille, avant bourse ce vendredi, stimulé par l'adoption au Sénat américain du texte relatif au plafond de la dette. Les opérateurs viennent aussi de prendre connaissance de solides chiffres de l'emploi américain pour le mois de mai, avec des créations de postes non-agricoles pratiquement deux fois plus élevées que prévu. Le S&P 500 gagne encore 0,6%, le Dow Jones 0,6% également et le Nasdaq 0,4%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 2,5% à 71,8$. L'once d'or fléchit de 0,3% à 1.990$. L'indice dollar cède 0,1% face à un panier de devises de référence.
Le marché américain du travail surprend une fois encore par sa vigueur. Selon le rapport du Département américain au Travail ce vendredi, les créations de postes non-agricoles pour le mois de mai 2023 sont ressorties au nombre de 339.000, contre un consensus voisin de 187.000 et un niveau révisé en hausse à 294.000 pour le mois antérieur - contre 253.000 précédemment estimé.
Le taux de chômage remonte néanmoins à 3,7%, contre 3,5% de consensus et 3,4% un mois plus tôt. Les créations de postes dans le privé se sont établies au nombre de 283.000, contre 177.500 de consensus FactSet et 253.000 pour la lecture révisée du mois précédent (230.000 précédemment évalué en avril). Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3% en comparaison du mois antérieur et de 4,3% sur un an, ce qui ressort proche des attentes. Le taux de participation à la force de travail a été de 62,6% en mai, en ligne avec le consensus Bloomberg et le niveau du mois antérieur.
Les investisseurs ne réagissent pas vraiment pour l'heure à ces chiffres. Ils espéraient tout de même que le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis montre suffisamment de modération dans le rythme des embauches pour permettre à la Fed de suspendre son cycle de resserrement.
Par un vote à 63 voix contre 36, le Sénat a adopté hier jeudi la législation sur le plafond de la dette, l'envoyant au président Biden pour signature quelques jours seulement avant la 'date X' évaluée au 5 juin. Il s'agit d'un calendrier plus rapide que celui qui avait été anticipé cette semaine après que le chef de la majorité Chuck Schumer eut dit à ses collègues d'être prêts pour un vote le week-end. Schumer et le chef de la minorité Mitch McConnell ont ainsi convenu d'accélérer le processus. Le projet de loi a finalement été adopté avec une majorité confortable après avoir déjà franchi l'étape de la Chambre des représentants mercredi lors d'un vote à 314 voix contre 117. Dans un clin d'oeil aux faucons de la défense préoccupés par les dépenses militaires, Schumer a clairement indiqué que le Sénat pourrait contourner les plafonds de dépenses pour la défense en s'appropriant des fonds supplémentaires d'urgence... Cette adoption au Congrès écarte donc pour les États-Unis la menace du défaut de paiement. Bien sûr, les marchés s'y attendaient et n'avaient pas vraiment cédé à la panique, malgré les commentaires alarmants de Janet Yellen ou de certains grands patrons de l'industrie financière.
Du côté de la Fed, le ton semble un peu plus hésitant, alors que les opérateurs anticipent maintenant un maintien des taux le 14 juin à l'issue de la prochaine réunion monétaire, dans une fourchette de 5-5,25% (probabilité de 69% selon FedWatch contre 31% pour une hausse d'un quart de point).
Dans un discours hier, le gouverneur de la Fed Philip Jefferson a déclaré qu'une pause lors de la prochaine réunion ne signifiait pas que les taux soient au plus haut, même si cela donnerait plus de temps à la Fed pour évaluer les données. Jefferson a également déclaré qu'un an n'est pas assez long pour ressentir le plein effet des hausses de taux. Patrick Harker (membre votant), patron de la Fed de Philadelphie, a également déclaré qu'il était favorable à 'sauter' une réunion, mais que cela ne signifiait pas une pause... Jefferson et Harker, conformément aux récents commentaires du président Jerome Powell - lorsqu'il a noté le nombre de hausses déjà mises en oeuvre et le fait que la politique fonctionnait avec un décalage -, affichent donc une posture désormais très souple.
Loretta Mester, qui dirige la Fed de Cleveland (non-votante), a indiqué pour sa part au Financial Times qu'elle ne voyait pas de raison impérieuse de faire une pause, préférant plutôt augmenter les taux, puis les maintenir jusqu'à ce qu'il y ait moins d'incertitude quant à l'évolution de l'économie. Mester a déclaré qu'elle pourrait être influencée par les données à venir sur l'emploi et l'inflation, tout en notant qu'elle était déçue des progrès réalisés jusqu'à présent pour contenir l'inflation.
La thématique de l'intelligence artificielle domine encore et toujours les débats en cette fin de semaine, après les records boursiers de Nvidia. Parmi les récentes annonces de résultats, Broadcom et Dell n'ont évidemment pas omis le sujet, mais l'accueil réservé à leurs publications est relativement mitigé...
Les valeurs
Broadcom, géant américain des semi-conducteurs, a affiché pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice de 3,48 milliards de dollars, 8,15$ par action, pour des ventes de 8,73 milliards de dollars à comparer aux 8,1 milliards de dollars de l'année antérieure - soit une croissance de 8%. Après ajustement pour la rémunération à base d'actions et d'autres coûts, Broadcom a affiché un bénéfice de 10,32$ par action, contre 9,07$ un an plus tôt. Les analystes s'attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 10,08$ par action, pour des revenus de 8,7 milliards. Le fabricant de puces basé à San Jose, en Californie, a annoncé des perspectives relativement solides, mais le titre perdait du terrain après bourse à Wall Street hier.
Broadcom prévoit un chiffre d'affaires d'environ 8,85 milliards de dollars au troisième trimestre, tandis que les analystes s'attendaient en moyenne à 8,72 milliards. Le groupe semble donc lui aussi bénéficier des investissements massifs des entreprises dans l'intelligence artificielle... Le directeur général Hock Tan a déclaré que l'IA générative pourrait représenter plus de 25% de ses revenus 'semis' en 2024. "Nos revenus aujourd'hui, grâce à cette opportunité, représentent environ 15% de notre activité de semi-conducteurs", a déclaré Tan, ajoutant qu'ils n'étaient que de 10% en 2022. Broadcom fournit des puces utilisées dans les centres de données pour la mise en réseau et des puces spécialisées qui accélèrent le travail de l'IA.
Dell Technologies fléchit légèrement avant bourse à Wall Street, mais le géant PC a largement dépassé les attentes de profits sur le trimestre clos. Les opérateurs sanctionnent donc une guidance jugée un peu trop prudente. Pour son premier trimestre fiscal, le groupe a affiché des revenus de 20,92 milliards de dollars, un bénéfice opérationnel de 1,1 milliard de dollars et un profit opérationnel ajusté de 1,6 milliard. Le bénéfice dilué par action a été de 79 cents, tandis que le bpa ajusté a représenté 1,31$. Le consensus était de 86 cents de bpa ajusté et 20,3 milliards de ventes. Le cash flow des opérations a été de 1,8 milliard de dollars. Le groupe texan de Round Rock n'oublie pas l'intelligence artificielle, avec l'annonce du projet Helix, faisant de Dell "le premier à collaborer avec Nvidia sur des solutions complètes qui aident les clients à déployer rapidement et en toute sécurité l'IA générative sur site à grande échelle en utilisant leurs propres données propriétaires".
Quoi qu'il en soit, la demande PC demeure déprimée et la publication pourtant solide du groupe n'enthousiasme pas les foules. Les revenus du deuxième trimestre sont anticipés entre 20,2 et 21,2 milliards de dollars, soit un milieu de fourchette de 20,7 milliards de dollars représentant une baisse séquentielle. Pour l'exercice, le groupe maintient sa guidance et envisage des revenus en baisse de 12 à 18%, ce qui implique le retour à une croissance séquentielle au deuxième semestre. Le bpa de cet exercice 2024 est anticipé à 5,5$, plus ou moins 25 cents.
VMware, le géant américain de la virtualisation, a raté le consensus de bénéfices et de revenus pour le premier trimestre fiscal hier soir, mais le titre réagissait peu après bourse à Wall Street. Sur la période, le groupe californien a affiché un bénéfice ajusté par action de 1,49$ à comparer à un consensus de 1,57$. Un an plus tôt, le bpa se situait à 1,28$. Les revenus trimestriels se sont établis quant à eux à 3,28 milliards de dollars, ratant de 1% le consensus, alors qu'ils étaient de 3,09 milliards un an auparavant. Les revenus SaaS et d'abonnements ont grimpé de 35% à 1,22 milliard de dollars. Le bénéfice net GAAP a été de 224 millions de dollars soit 52 cents par titre, en retrait de 9%, alors que le bénéfice ajusté a atteint 644 millions de dollars et 1,49$ par action, en croissance de 16%.
Apple prévoit une importante "poussée" dans la vente au détail avec de nouveaux magasins en Chine et aux États-Unis, indique Bloomberg. Le groupe à la pomme travaille sur "des plans d'expansion et de revitalisation de sa chaîne de vente au détail, dans le but de pénétrer plus profondément en Chine et dans d'autres parties de l'Asie tout en réorganisant les sites établis aux États-Unis et en Europe". D'ici 2027, le fabricant d'iPhone envisagerait donc d'ouvrir 15 nouveaux magasins dans la région Asie-Pacifique, cinq sites en Europe et au Moyen-Orient et quatre points de vente supplémentaires aux États-Unis et au Canada, selon des personnes connaissant les plans, citées par l'agence Bloomberg. Apple vise également six magasins rénovés ou relocalisés en Asie, neuf en Europe et 13 en Amérique du Nord, ont déclaré les sources, qui ont demandé à ne pas être identifiées car l'affaire est privée. Au total, la société proposerait 53 magasins nouveaux, relocalisés ou remodelés au cours des quatre prochaines années.
Lululemon Athletica, le géant canadien des vêtements destinés à la pratique du yoga, coté à Wall Street, s'envolait de 14% après bourse hier soir suite à sa publication financière trimestrielle et à une guidance supérieure aux attentes. Pour l'année 2023, Lululemon s'attend à ce que ses revenus nets se situent entre 9,44 milliards de dollars et 9,51 milliards de dollars, ce qui représente un taux de croissance voisin de 17%. Le bpa annuel est attendu maintenant entre 11,74 et 11,94$. Pour le premier trimestre fiscal juste clos, le groupe a affiché une croissance de 24% des revenus à 2 milliards de dollars, contre 1,9 milliard de consensus. Le bénéfice ajusté par action, de 2,28$, a aussi dépassé les attentes de marché, puisque le consensus était inférieur à 2$. Un fort rebond en Chine, la réduction des coûts de fret aérien et un contrôle plus strict des stocks ont soutenu les résultats du premier trimestre.
Zscaler, le groupe californien de sécurité cloud, hésite avant bourse à Wall Street. Pourtant, le groupe a dévoilé des résultats plutôt solides. Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a affiché une perte de 46 millions de dollars et 32 cents par titre, à comparer à un déficit de 101 millions de dollars un an auparavant. Le bénéfice net ajusté a été de 74,6 millions de dollars, contre 24,7 millions un an avant. Le bpa ajusté a été de 48 cents, contre 42 cents de consensus et 17 cents un an avant. Les revenus ont totalisé 419 millions de dollars (+46%), contre 287 millions un an plus tôt et 418 millions de consensus. Le groupe table désormais sur un bpa ajusté annuel allant de 1,63 à 1,64$, tandis que les revenus sont attendus entre 1,591 et 1,593 milliard. Le consensus était de 1,55$ de bpa ajusté.
CooperCompanies, concepteur américain de matériel médical, spécialiste de l'ophtalmologie, a annoncé hier soir, pour son deuxième trimestre fiscal, des revenus en croissance de 6% à 877 millions de dollars, avec une progression de 6% à 589 millions de dollars de CooperVision. Le bénéfice dilué GAAP a corrigé de 69% à 80 cents, alors que le bpa ajusté a baissé de 5% à 3,08$. Le consensus de bpa ajusté était de 3,03$, pour 865 millions de dollars de revenus. Le groupe met à jour ses prévisions financières pour l'exercice 2023. Les revenus 2023 sont attendus entre 3,512 et 3,569 milliards de dollars (croissance organique de 7 à 9%), alors que le bénéfice ajusté par action est anticipé entre 12,66 et 12,96$. Les prévisions pour l'exercice 2023 n'incluent pas l'acquisition de Cook Medical Reproductive Health annoncée le 7 février 2022.
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