Wall Street : dans le rouge avec Oracle et Apple
Wall Street a reculé mardi, après son rebond de la veille aidé par le sursaut de Tesla dans la foulée d'une note positive de Morgan Stanley...

Wall Street a reculé mardi, après son rebond de la veille aidé par le sursaut de Tesla dans la foulée d'une note positive de Morgan Stanley. Le S&P 500 reperd 0,57% à 4.461 pts et le Dow Jones -0,05% à 34.645 pts, tandis que le Nasdaq reperd son avance de la veille, soit 1,04% à 13.773 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI remonte encore de 1,8% à 89$. L'indice dollar gagne 0,3% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'est tendu à 4,30%. Oracle a décroché de plus de 13% après sa publication financière. L'événement de la soirée passait par la présentation de l'iPhone15 d'Apple. Le titre a perdu 1,7%, après l'annonce de gros soucis réglementaires concernant la France et l'iPhone12...
Rappelons que Janet Yellen, Secrétaire américaine au Trésor, a indiqué pour sa part qu'elle se sentait "très confiante" à propos d'un atterrissage en douceur de l'économie aux USA. Ainsi, Yellen a précisé que les données montraient un apaisement de l'inflation et a minimisé les risques provenant de la Chine et des BRICS. La secrétaire au Trésor s'est donc dite de plus en plus confiante dans la capacité des États-Unis à contenir l'inflation sans dommage majeur pour le marché du travail et l'économie, saluant les données montrant un ralentissement constant de l'inflation et un afflux frais de demandeurs d'emploi, relate Bloomberg. "Je suis très optimiste concernant cette prévision", a déclaré Yellen dimanche, alors qu'elle était interrogée sur ses espoirs que les États-Unis évitent une récession tout en maîtrisant la hausse des prix à la consommation.
Les opérateurs surveilleront surtout mercredi l'indice des prix à la consommation du mois d'août 2023 (consensus FactSet +0,6% en comparaison du mois antérieur et +3,6% sur un an, +0,2% et +4,3% hors alimentation et énergie). Un mois avant, le CPI avait progressé de 3,2% sur un an et de 4,7% hors alimentaire et énergie...
L'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta, le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques du Département à l'Énergie et la balance budgétaire américaine seront aussi connus demain. Les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice final des prix à la production, les ventes de détail, ainsi que les stocks et ventes des entreprises, seront dévoilés jeudi. Vendredi, 'journée des Quatre Sorcières' en bourse avec les expirations simultanées d'options et contrats à terme, sera l'occasion également des publications de l'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York, des prix à l'import et à l'export, de la production industrielle et de l'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan.
Il s'agit donc d'une semaine importante à Wall Street, avec les chiffres de l'inflation (IPC et IPP) et les ventes au détail sur le calendrier économique, mais aussi la présentation des nouveaux iPhones d'Apple. La réunion de la BCE et les données d'activité en Chine auront aussi leur importance... Le ton du marché a été plus défensif ces derniers temps, l'amélioration du contexte de croissance aux États-Unis faisant monter les taux et générant une relative prudence. Alors que la Fed semble très proche désormais de la fin de son cycle de resserrement monétaire, le pivot semble pour sa part s'éloigner, les responsables de la Fed considérant majoritairement nécessaire de conserver des taux élevés plus longtemps afin de terminer le travail de maîtrise de l'inflation.
Les valeurs
Apple (-1,7%) a donc présenté sans grande surprise sa nouvelle gamme d'iPhone 15, mais, surtout, le gouvernement français a menacé le groupe d'ordonner le rappel des iPhone 12 vendus dans l'hexagone si Apple ne réduit pas ses émissions d'ondes jugées excessives par l'Agence nationale des fréquences (ANFR). Une injonction du ministre délégué chargé du numérique, Jean-Noël Barrot, dans une interview publiée mardi par 'Le Parisien' sur son site internet.
Le quotidien rapporte que l'ANFR a annoncé à Apple l'interdiction de commercialisation de l'iPhone 12 en France en raison de ce problème d'émission d'ondes électromagnétiques supérieure au seuil autorisé. L'agence a donné 15 jours au groupe américain pour corriger ce problème...
Le ministre a annoncé en outre que l'ANFR allait transmettre ses données aux autres pays de l'Union européenne.
Oracle, le géant texan des logiciels d'entreprises, dévisse de plus de 13%, sur des revenus jugés trop faibles et un ralentissement de croissance du cloud. Pour son premier trimestre fiscal 2024, le groupe a fait état d'un bénéfice ajusté par action de 1,19$ (+16%), ainsi que de revenus totaux de 12,45 milliards de dollars en progression de 9% en glissement annuel et de 8% à devises constantes. Les revenus cloud (IaaS et SaaS) du premier trimestre ont été de 4,6 milliards de dollars, en augmentation de 30% en dollars et de 29% à devises constantes. Les revenus IaaS d'infrastructure cloud ont été de 1,5 milliard de dollars, en vive progression de 66% (+64% à devises constantes), alors que le chiffre d'affaires des applications cloud (SaaS) a augmenté plus raisonnablement de 17% à 3,1 milliards de dollars. Le bénéfice opérationnel ajusté a été de 5,1 milliards de dollars, en hausse de 13%, représentant une marge de 41%. Le bénéfice net consolidé s'est établi à 2,4 milliards de dollars, alors que le bénéfice net ajusté a progressé de 19% à 3,4 milliards.
Le bénéfice ajusté par action dépasse donc nettement le consensus qui se situait à 1,15$, mais les revenus sur ce trimestre clos fin août ressortent quant à eux un peu courts, avec une progression jugée insuffisante des revenus cloud si surveillés. Le titre Oracle venait quant à lui tout juste de renouer avec ses pics historiques du mois de juin, affichant un gain de plus de 50% cette année. Oracle n'avait donc pas vraiment le droit à l'erreur. Le ralentissement de l'expansion du cloud est ainsi saisi comme prétexte pour vendre brutalement la valeur. Il faut dire que la performance du trimestre antérieur était assez ébouriffante avec une flambée de 54% des fameux revenus cloud. En comparaison, les 30% de hausse du trimestre clos paraissent donc mitigés, sur ce segment où le groupe d'Austin fait face à la rude concurrence d'Alphabet, de Microsoft ou d'Amazon.
"L'IA générative est-elle la nouvelle technologie informatique la plus importante jamais créée ? Peut-être !", a déclaré pour sa part Larry Ellison, président et directeur technique d'Oracle. "Voitures autonomes, conception de médicaments moléculaires, interfaces utilisateur vocales : des milliards de dollars sont investis dans l'IA. À ce jour, les sociétés de développement d'IA ont signé des contrats pour acheter plus de 4 milliards de dollars de capacité dans le cloud Gen2 d'Oracle. C'est deux fois plus que ce que nous avions enregistré à la fin du quatrième trimestre. Les plus grandes entreprises de technologie d'IA et les principales startups d'IA continuent de développer leurs activités avec Oracle pour une raison simple : les superclusters NVIDIA interconnectés RDMA d'Oracle entraînent les modèles d'IA deux fois plus vite et à moins de la moitié du coût d'autres outils cloud".
Ellison indique que la startup d'IA d'Elon Musk, xAI, a signé un contrat pour former des modèles d'IA sur le cloud Gen2 d'Oracle. Des accords ont aussi été signés avec neuf groupes utilities détenus par la firme Berkshire Hathaway de Warren Buffett, pour les applications Fusion Cloud d'Oracle... Concernant les perspectives, la prudence prévaut. Pour son deuxième trimestre fiscal, le groupe table sur une croissance des revenus allant de 5 à 7%, à comparer à un consensus de 8%. Le bénéfice ajusté trimestriel par action est anticipé entre 1,30 et 1,34$, contre 1,33$ de consensus de marché.
Alphabet (-1,1%). C'est le début d'un procès historique aux Etats-Unis... 20 ans après des poursuites similaires contre Microsoft, le géant de l'Internet Google doit faire face à l'administration Biden lors d'un procès devant un tribunal fédéral à Washington DC. Les audiences doivent débuter ce mardi et s'étaleront sur 10 semaines, avec quelque 150 personnes appelées à témoigner, y compris le PDG de Google, Sundar Pichai, comme le rapporte le 'New York Times'. Au coeur de ce procès exceptionnel, se pose la question : le succès du moteur de recherche de Google découle-t-il de ses performances ou est-il le résultat de pratiques anticoncurrentielles ? D'après le gouvernement américain, Google a illégalement étouffé la concurrence en versant des milliards de dollars à Apple et à d'autres partenaires commerciaux pour s'assurer que son moteur de recherche serait celui par défaut sur la plupart des téléphones et navigateurs web.
L'action en justice, déposée en 2020 par l'administration de Donald Trump, devant un tribunal fédéral, soutient que Google avait l'intention de rendre ces accords "exclusifs", ce qui aurait empêché les concurrents d'accéder aux requêtes de recherche et aux clics, tout en permettant à Google de consolider sa domination sur le marché.
Boeing (-0,1%) et SMBC Aviation Capital ont finalisé une commande portant sur 25 B737-8. Ce nouveau contrat porte le carnet de commandes du loueur d'avions à 81 B737 MAX, axé sur le 737-8. Face à l'augmentation de la demande de voyages dans le monde entier, les loueurs cherchent à élargir leur portefeuille de monocouloirs pour fournir aux compagnies aériennes des appareils plus économes en carburant, capables d'opérer sur différents réseaux de routes.
Alibaba (-0,4%). Eddie Wu, le nouveau directeur général d'Alibaba a mis en avant l'intelligence artificielle en tant que nouvelle priorité clé du groupe chinois de commerce en ligne. L'expérience utilisateur constitue l'autre priorité majeure. C'est du moins ce qu'indique l'agence Bloomberg, citant un message interne du dirigeant dans lequel il explique sa vision. Wu, qui a pris la succession de Daniel Zhang, souligne donc qu'Alibaba doit s'adapter pour privilégier l'intelligence artificielle, sans oublier de soigner ses centaines de millions d'utilisateurs. Il s'agit donc de "recalibrer les opérations autour de ces deux stratégies clés et de remodeler nos priorités d'activité", d'après cette note interne de Wu dont Bloomberg News a pris connaissance.
WestRock (+2,7%), alors que l'Américain va fusionner avec son rival irlandais Smurfit Kappa pour créer le leader de l'emballage coté en bourse d'une valeur de 20 milliards de dollars. Les deux firmes sont très complémentaires, d'un point de vue géographique notamment puisque Smurfit est fortement implanté en Europe, alors que WestRock s'impose sur le marché américain. Selon les conditions de l'accord, les actionnaires de WestRock recevraient 5$ en cash et une action de la nouvelle entité, Smurfit WestRock, par titre actuellement détenus. Cela représente un montant d'environ 43,5$ par titre WestRock sur la base des derniers cours. Les actionnaires de Smurfit détiendraient environ 50,4% du nouvel ensemble contre 49,6% pour ceux de WestRock. Pour le dernier exercice, les deux groupes combinés auraient affiché 34 milliards de dollars de revenus.
General Motors (+2,6%) / Ford (+1,8%). À l'approche de la date limite d'expiration des contrats du 14 septembre, l'UAW, syndicat industriel américain de l'automobile, a revu à la baisse ses demandes d'augmentations salariales dans le cadre des négociations avec les trois grands constructeurs General Motors, Ford et Stellantis. Des propositions ont récemment été avancées qui incluent des augmentations de salaires d'environ 30%, en baisse par rapport à la demande initiale de plus de 40%, selon Automotive News. Les fabricants ont fait des offres comportant des augmentations de salaire d'environ 15%. L'effort de l'UAW est considéré comme le premier signe notable de progrès, même si les parties restent très éloignées en matière de salaires. Wall Street table d'ailleurs toujours sur le scénario d'une grève.
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