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Wall Street : Cisco souffre, mais Disney s'envole

| Boursier | 125 | Aucun vote sur cette news

Les indices demeurent hésitants

Wall Street : Cisco souffre, mais Disney s'envole
Credits Reuters

Wall Street hésite à l'approche de ses sommets avant bourse ce jeudi, le S&P 500 est pratiquement inchangé, tandis que le Dow Jones avance de 0,2% et que le Nasdaq perd 0,1%. Cisco s'affiche sous pression suite à sa dernière publication, tandis que Disney se distingue en vive hausse. Au lendemain de chiffres sans surprise de l'inflation des prix à la consommation, ceux des prix à la production s'affichent également aujourd'hui quasiment 'en ligne' - même si l'indice hors éléments volatils progresse un peu plus que prévu. A noter aussi, des chiffres toujours résistants de l'emploi hebdomadaire.

Le bitcoin accroche de nouveaux sommets sur les 91.000$, en hausse de 4% sur 24 heures. La spéculation reste donc vive sur les principales "cryptos", dopées par l'élection de Trump. Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 1,1% à 69,2$. L'once d'or fin recule de 0,6% à 2.557$. L'indice dollar gagne 0,4% face à un panier de devises.

Les marchés financiers misent toujours sur une croissance alimentée par les réductions d'impôts et la dérégulation, écartant les risques d'une résurgence de l'inflation ou d'un creusement supplémentaire des déficits. De plus, la relation étroite entre Trump et Elon Musk laisse espérer une posture plutôt favorable aux "big techs" de la future nouvelle administration américaine...

Sur le front économique aux États-Unis hier, l'indice américain des prix à la consommation du mois d'octobre 2024 n'a pas surpris, en hausse de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,6% sur un an (+2,4% un mois plus tôt et sur un an), comme attendu. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix est également ressorti conforme au consensus, en croissance de 0,3% par rapport à septembre et de 3,3% sur un an. Le salaire horaire moyen a augmenté comme attendu de 0,4% d'un mois sur l'autre et de 4% sur un an.

Lorie Logan, la patronne de la Fed de Dallas, a jugé hier que les modèles montraient que les taux des fed funds pourraient être déjà très proches de la neutralité. Il reste des baisses de taux à venir selon la responsable, mais la banque centrale américaine se rapprocherait donc du fameux taux neutre, ni stimulant, ni restrictif. Logan a ajouté ce jour que les responsables de la Fed devaient procéder avec prudence en matière de politique monétaire et qu'il ne s'agirait pas de baisser les taux trop fortement, au-delà de ce taux neutre. Elle note que les progrès concernant l'inflation ont été larges...

Alberto Musalem, qui dirige la Fed de St. Louis, juge pour sa part que la politique monétaire devrait rester modérément restrictive tant que l'inflation reste au-dessus de l'objectif. Lors d'un événement de l'Economic Club de Memphis, il a noté en effet que le risque lié à l'inflation était accru du fait d'une économie plus forte. Il reste donc prudent, même s'il juge que l'objectif des 2% d'inflation demeure en vue.

Jeffrey Schmid, président de la Fed de Kansas City, a évoqué quant à lui les déficits plus élevés, qui pourraient signifier des taux plus élevés. Le responsable se montre lui aussi prudent concernant l'ampleur des baisses de taux à venir et le taux final. Sa confiance est néanmoins accrue à ce stade concernant le retour de l'inflation vers l'objectif des 2%. "Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'ajuster préventivement la politique monétaire", a aussi lancé Schmid.

La balance budgétaire américaine d'octobre dévoilée hier soir est ressortie justement lourdement déficitaire de plus de 257 milliards de dollars, un déficit beaucoup plus élevé qu'attendu et quatre fois plus important qu'en octobre de l'an dernier. On se rapproche même du déficit record de 2020, sur le même mois...

Ce jeudi, les inscriptions au chômage ont légèrement reculé la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail vient en effet d'annoncer, pour la semaine close au 9 novembre, que les inscriptions au chômage se sont élevées à 217.000, en repli de 4.000 par rapport au niveau confirmé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 224.000.

L'indice des prix à la production d'octobre a augmenté de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,4% sur un an, alors que le consensus FactSet était de +0,2% sur un mois et +2,3% sur un an. Hors alimentation et énergie, le PPI a progressé un peu plus que prévu, de 0,3% d'un mois sur l'autre et 3,1% sur un an, consensus des consensus de +0,2% et +3%, respectivement.

Le rapport hebdomadaire du Département américain à l'énergie concernant les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 8 novembre, sera dévoilé à 17 heures.

Adriana Kugler et Thomas Barkin de la Fed s'exprimeront cet après-midi, alors que John Williams et surtout Jerome Powell prendront la parole dans la soirée. Le discours de Powell portera sur les perspectives économiques. La Chambre régionale de Dallas, la Fed de Dallas et le Conseil des affaires mondiales de Dallas-Fort Worth, invitent à cette occasion "des membres de la communauté" à une conversation avec le patron de la Fed.

Enfin, vendredi, les marchés suivront les ventes américaines de détail du mois d'octobre (14h30, consensus +0,4% en comparaison du mois antérieur, +0,3% également hors automobile et +0,4% hors automobile et essence). L'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York pour novembre sera dévoilé à la même heure (consensus FactSet +0,7). Les prix à l'import et à l'export d'octobre seront aussi connus à 14h30 (consensus -0,1% pour les prix à l'import). Les chiffres de la production industrielle d'octobre seront annoncés à 15h15 (consensus -0,3%, taux d'utilisation des capacités estimé de 77,1%). Les stocks des entreprises pour septembre seront révélés à 16 heures (consensus +0,2%).

Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité est désormais de 82,5% que la Fed baisse encore ses taux d'un quart de point le 18 décembre, pour sa dernière réunion monétaire de l'année, ce qui ramènerait la fourchette de taux des fed funds entre 4,25 et 4,50%. La probabilité d'assouplissement est remontée suite aux derniers chiffres de l'inflation.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Cisco publiait hier soir, après la clôture de Wall Street, ses derniers chiffres trimestriels. Walt Disney, Applied Materials et JD.com, dévoilent leurs derniers chiffres demain. Alibaba est enfin attendu vendredi.

Les valeurs

Cisco a publié hier soir des comptes supérieurs aux attentes et des prévisions mitigées. Le géant des équipements de réseaux accélère, mais pas aussi vite que ne l'espéraient les investisseurs. Pour le premier trimestre fiscal clos fin octobre, le groupe a publié des revenus de 13,8 milliards de dollars en recul de 6% en glissement annuel, légèrement au-dessus des anticipations de marché, pour un bénéfice ajusté par action de 91 cents à comparer à un consensus de 87 cents. Les commandes ont progressé de 20% sur la période, après une augmentation de 14% sur le trimestre antérieur. Cisco constate un net rebond des dépenses des entreprises dans tous les secteurs et dans toutes les zones géographiques, et profite des dépenses consacrées aux machines nécessaires au support de l'informatique IA. Le groupe est en avance sur son objectif d'un milliard de dollars pour les commandes des plus grands opérateurs de centres de données pour ce type d'équipement, indique le management.

Pour son deuxième trimestre fiscal, le groupe envisage des revenus allant de 13,75 à 13,95 milliards de dollars, ce qui dépasserait le consensus. Les revenus annuels pour l'exercice 2025 sont attendus entre 55,3 et 56,3 milliards de dollars, une révision en légère hausse, mais le milieu de fourchette reste inférieur au consensus.

Walt Disney grimpe à Wall Street. Le géant américain du divertissement a publié pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice de 460 millions de dollars et 25 cents par titre, contre 264 millions de dollars un an avant. Le bénéfice ajusté par action a atteint 1,14$ contre 1,09$ de consensus. Le groupe californien de Burbank a profité des résultats du streaming et de succès au box office tels que 'Deadpool & Wolverine' (Marvel) ou 'Inside Out 2' (Pixar). Les revenus ont progressé de 6% à 22,6 milliards de dollars, en ligne avec les anticipations de marché.

Le bénéfice opérationnel du segment divertissement, comprenant les studios de cinéma et certaines branches TV, a quadruplé à près de 1,1 milliard de dollars, pour 10,8 milliards de revenus (+14%). Le segment DTC, comprenant Disney+ et Hulu, a affiché un profit opérationnel trimestriel de 253 millions de dollars, à comparer à une perte de 420 millions un an auparavant. Les revenus de cette branche ont progressé de 15% à 5,8 milliards. Les activités combinées de streaming, avec Disney+, Hulu et ESPN+, ont atteint enfin la rentabilité. La division 'expériences', comprenant parcs à thème, ligne de croisière et marchandises, ont enregistré un bénéfice opérationnel de 1,7 milliard en recul de 6%. Notons également que le nombre d'abonnés Disney+ a augmenté de 4% à près de 123 millions, au-dessus des attentes. Le groupe a terminé le trimestre avec 174 millions d'abonnés Disney+ Core et Hulu.

Disney se dit bien positionné pour la croissance sur l'exercice entamé. Le bénéfice ajusté annuel par action est attendu en croissance de 6 à 9%. Le groupe envisage une croissance à deux chiffres de son bénéfice ajusté par action en 2026 et 2027. Pour 2025, le cash des opérations est attendu à 15 milliards de dollars environ.

JD.com, le groupe chinois de commerce en ligne, a affiché des revenus trimestriels en modeste croissance de 5% à 260 milliards de yuans, environ 36 milliards de dollars, pour un bénéfice net en progression de 48% à 11,7 milliards de yuans.

ASML. Le colosse néerlandais des équipements de production de semi-conducteurs a confirmé ses estimations de revenus de long terme, misant notamment sur la demande provenant du marché de l'IA. Le groupe estime que ses ventes devraient atteindre 44 milliards à 60 milliards d'euros en 2030, en ligne avec ses anticipations antérieures. Cette guidance a été réaffirmée à l'occasion de la journée investisseurs d'ASML, qui rassure donc en partie les opérateurs après avoir déçu récemment par sa publication financière du troisième trimestre. Le groupe prévoit que la demande IA devrait porter les ventes mondiales de puces jusqu'à plus de 1.000 milliards de dollars en 2030, ce qui représenterait un taux de croissance annuel de 9% environ. ASML conçoit des machines de lithographie qui aident les fabricants de semi-conducteurs à produire leurs puces avancées. Lors de sa journée d'investisseurs, le groupe a également indiqué qu'il envisageait en 2030 une marge brute allant de 56 à 60%.

AMD, le challenger de Nvidia dans les puces d'IA, a annoncé son intention de supprimer 4% de ses effectifs, ce qui représenterait environ 1.000 postes. Le groupe entend concentrer ses ressources sur les marchés innovants tels que l'intelligence artificielle. Il dit vouloir "aligner ses ressources sur ses plus importantes opportunités de croissance" et prend donc un certain nombre de mesures ciblées. Les suppressions d'emplois se concentreront sur les postes de vente et de marketing dans des domaines tels que les ordinateurs grand public et les PC gaming, selon une source de Bloomberg proche du processus, qui a demandé à ne pas être identifiée car l'affaire est privée. Le groupe poursuit toutefois en parallèle certains recrutements.

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