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Wall Street au sommet, avec Micron et les 'stats'

| Boursier | 236 | 5 par 1 internautes

Wall Street grimpe ce jeudi, au sommet avec le rebond de Micron et les mesures de relance en Chine...

Wall Street au sommet, avec Micron et les 'stats'
Credits Reuters

Wall Street grimpe ce jeudi, au sommet avec le rebond de Micron et les mesures de relance en Chine. L'intervention de Jerome Powell à l'occasion d'un événement de la Fed de New York ce jour n'a pas donné lieu à commentaire monétaire. Le S&P 500 prend 0,3% à 5.740 pts, alors que le Dow Jones avance de 0,56% à 42.149 pts. Le Nasdaq gagne 0,23% à 18.123 pts. La place américaine a aussi pris connaissance de chiffres rassurant du PIB et de l'emploi.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 2,4% à 68$, alors que selon le Financial Times, Ryad s'apprête à abandonner son objectif officieux d'un baril de pétrole à 100 dollars, le royaume étant sur le point de relever sa production afin de regagner des parts de marché. L'once d'or fin pointe au sommet à 2.667$, poursuivant sa progression. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence.

Sur la place américaine, les opérateurs misent sur un atterrissage en douceur de l'économie américaine, alors que le cycle d'assouplissement monétaire a débuté la semaine dernière par une baisse de taux d'un demi-point de la Fed. Néanmoins, les investisseurs seront très attentifs aux prochaines données économiques, guettant tout signal de faiblesse prononcée.

En attendant, les marchés sont aussi soutenus par les annonces en provenance de Pékin où le gouvernement a dévoilé de nouvelles mesures de soutien à l'économie locale. Par ailleurs, la Chine envisage d'injecter jusqu'à 1.000 milliards de yuans (142 milliards de dollars) de capital dans ses plus grandes banques afin accroître leur capacité à soutenir l'économie, a rapporté 'Bloomberg', citant des personnes proches du dossier. Ce serait la première fois depuis la crise financière mondiale de 2008 que Pékin injecte des capitaux dans ses grandes banques. Le financement proviendrait principalement de l'émission de nouvelles obligations d'Etat.

"Ce plan de relance approuvé par la réunion du Politburo d'aujourd'hui représente un changement stratégique dans la politique macroéconomique", explique à 'Bloomberg' Bruce Pang, économiste en chef pour la Grande Chine chez Jones Lang LaSalle. "S'il y a des soutiens budgétaires plus substantiels et une reprise des dépenses publiques, cela sera probablement suffisant pour provoquer un retournement de la confiance des entreprises, du sentiment du marché et des activités économiques".

Du côté de la banque centrale américaine, la gouverneure Adriana Kugler n'a pas surpris hier, jugeant que les réductions de taux pourraient se poursuivre si les progrès sur l'inflation se confirment. Il s'agit toutefois d'équilibrer les préoccupations entre emploi et inflation afin d'éviter "une peine inutile" ou une faiblesse. Kugler constate que le marché du travail s'est significativement modéré, désormais rééquilibré. La responsable a "fortement soutenu" la décision de la Fed la semaine dernière d'une baisse de taux d'un demi-point.

Jerome Powell et John Williams n'ont pas commenté la politique monétaire dans leurs remarques préparées pour un événement de l'antenne de la Fed à New York. Williams, président de la Fed de New York, a indiqué que sa banque allait lancer un nouveau panel pour suivre la manière dont les taux de référence sont utilisés sur les marchés privés. Williams a déclaré que sa banque lançait ce qu'il a appelé le Comité d'utilisation du taux de référence. Il a ajouté dans le texte d'un discours préparé pour l'événement de la Fed de New York, que la première réunion de ce groupe aurait lieu le mois prochain. Le comité étudiera la manière dont les taux de référence sont utilisés par les marchés et aidera les investisseurs à utiliser au mieux ces taux.

La gouverneure de la Fed Michelle Bowman, seule dissidente lors de la dernière réunion monétaire, a repris la parole ce jour, en faveur cette fois d'une réduction du bilan de la Fed. Elle a aussi indiqué que les banques devaient utiliser le guichet d'escompte de la Fed pour répondre à des situations d'urgence plutôt qu'à des besoins de liquidités plus habituels. Une vision du mécanisme qui contraste avec les récentes pressions des régulateurs bancaires pour inciter les banques à y recourir.

Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux de la Fed d'un quart de point le 7 novembre se situe à 48%, contre 52% pour celle d'un ajustement supplémentaire de 50 points de base. Pour le 18 décembre et la dernière réunion monétaire de l'année, l'hypothèse dominante (50,1% de 'proba' environ) est celle d'une fourchette allant de 4 à 4,25%.

Les inscriptions au chômage ont légèrement reculé la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail vient en effet d'annoncer, pour la semaine close au 21 septembre, des inscriptions au chômage au nombre de 218.000, en repli de 4.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 224.000.

Les commandes nouvelles de biens durables du mois d'août aux Etats-Unis ont mieux résisté que prévu, stables en comparaison du mois antérieur selon le rapport du jour, alors que le consensus était de -2,7%. En juillet, ces commandes avaient grimpé de 9,8% ! Hors transport, les commandes d'août ressortent en hausse de 0,5% d'un mois sur l'autre, contre +0,15% de consensus FactSet.

Les chiffres finaux du PIB américain pour le deuxième trimestre viennent aussi d'être dévoilés, faisant ressortir comme attendu une croissance au rythme de 3%, avec une augmentation des dépenses personnelles de consommation au rythme de 2,8% (contre 2,9% précédemment évalué). L'indice final des prix rattaché au PIB a augmenté comme prévu au rythme de 2,5%.

L'indice des promesses de ventes de logements aux États-Unis pour le mois d'août 2024 a progressé de 0,6% d'un mois sur l'autre contre +2% de consensus FactSet, selon le rapport du jour de la National Association of Realtors. Il avait décliné de 5,5% en juillet.

Demain, les investisseurs surveilleront la balance du commerce international de biens, les revenus et dépenses des ménages avec leur mesure d'inflation (indice 'core PCE'), ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan.

Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Micron a dévoilé hier soir des résultats solides, soutenus par l'IA, alors que Costco Wholesale, Accenture, Jabil et CarMax publient ce jeudi.

Les valeurs

Micron, le concepteur américain de puces, "star" boursière du jour, gagne 15% à Wall Street. Pour son quatrième trimestre fiscal clos fin août, le groupe a affiché des revenus de 7,75 milliards de dollars en très forte progression de 93% en glissement annuel. Les revenus se situaient à 6,81 milliards sur le précédent trimestre et 4,01 milliards un an avant. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 1,18$, 6 cents de mieux que le consensus de marché. Les revenus dépassent également les anticipations de brokers. Le bénéfice net trimestriel a atteint 887 millions de dollars, tandis que le bénéfice ajusté a été de 1,34 milliard pour la période close. Le cash flow opérationnel a été de 3,4 milliards de dollars, contre 2,5 milliards sur le trimestre antérieur et 249 millions de dollars un an plus tôt.

Sur l'exercice clos, les revenus ont totalisé ainsi 25,1 milliards de dollars, contre 15,5 milliards un an avant. Le bénéfice net a été de 778 millions et le bénéfice net ajusté de 1,47 milliard. Le cash flow opérationnel a atteint 8,5 milliards de dollars, contre 1,6 milliard environ sur l'exercice précédent.

Le géant américain des puces mémoires, profitant de la demande en équipements liés à l'intelligence artificielle, table pour son premier trimestre fiscal juste entamé sur des revenus de 8,7 milliards de dollars, plus ou moins 200 millions de dollars, tandis que le consensus des analystes se situait à 8,3 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action est attendu à 1,74$ - plus ou moins 8 cents - contre 1,52$ de consensus Bloomberg.

"Micron a enregistré une croissance de 93% de son chiffre d'affaires d'une année sur l'autre au quatrième trimestre fiscal, alors que la forte demande de l'IA a entraîné une forte progression de nos produits DRAM pour centres de données et de nos mémoires à larges bandes passantes de pointe. Notre record de revenus NAND a été tiré par les ventes de disques SSD pour centres de données, qui ont dépassé pour la première fois le milliard de dollars de revenus trimestriels", a déclaré Sanjay Mehrotra, directeur général de Micron Technology. "Nous abordons l'exercice 2025 avec le meilleur positionnement concurrentiel de l'histoire de Micron. Nous prévoyons un chiffre d'affaires record au premier trimestre de l'exercice et un record substantiel de chiffre d'affaires avec une rentabilité considérablement améliorée au cours de l'exercice 2025".

Nvidia regagne encore 1% dans le sillage de Micron, de retour sur la barre des 3.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, alors que la demande semble toujours aussi solide pour ses puces indispensables aux travaux d'IA.

Microsoft (stable). OpenAI, la startup d'intelligence artificielle à l'origine de ChatGPT et dans laquelle Microsoft a investi des milliards, travaille sur un plan visant à restructurer son activité principale en une société à but lucratif qui ne serait plus contrôlée par son conseil d'administration à but non lucratif, ont déclaré à Reuters des personnes proches du dossier. Une telle évolution rendrait la compagnie plus attractive pour les investisseurs. L'organisation à but non lucratif OpenAI continuerait d'exister et détiendrait une participation minoritaire dans la société à but lucratif, ont indiqué les sources. Cette décision pourrait également avoir des implications sur la manière dont l'entreprise gère les risques liés à l'IA dans une nouvelle structure de gouvernance, croit savoir Reuters.

Le DG Sam Altman recevrait quant à lui pour la première fois des actions de la société à but lucratif, société qui pourrait valoir 150 milliards de dollars après la restructuration. Les sources de Reuters ont demandé l'anonymat pour discuter de questions privées. Bloomberg évoque une possible participation de 7% d'Altman dans l'entité à but lucratif. "Nous restons concentrés sur la création d'une IA qui profite à tous, et nous travaillons avec notre conseil d'administration pour garantir que nous sommes les mieux placés pour réussir notre mission. L'organisation à but non lucratif est au coeur de notre mission et continuera d'exister", a indiqué un porte-parole d'OpenAI cité par Reuters.

OpenAI réfléchit à ces changements dans un contexte d'exode des cadres supérieurs, précise Bloomberg. En effet, Mira Murati, directrice de la technologie, a annoncé hier son départ, une décision surprise qui marque le dernier départ très médiatisé au sein de la startup. Dans les mois qui ont suivi le licenciement soudain d'Altman puis sa réembauche l'année dernière, OpenAI avait déjà perdu plusieurs managers et modifié la structure de certaines de ses équipes.

Sur X, Murati a déclaré qu'elle voulait "créer le temps et l'espace nécessaires pour faire sa propre exploration". En réponse, Altman a exprimé "une immense gratitude" pour ses contributions. Il a aussi annoncé des changements supplémentaires dans la direction d'OpenAI. Dans une note publiée sur X mercredi, il a indiqué que le directeur de la recherche Bob McGrew partait, ainsi que Barret Zoph, vice-président de la recherche qui avait travaillé sur des produits comme ChatGPT. Zoph prévoit "d'explorer de nouvelles opportunités". Altman a également nommé six employés existants qui relèveront directement de lui, certains dans de nouveaux rôles, dont Matt Knight en tant que responsable de la sécurité de l'information.

Aramark grimpe de 3% à Wall Street, alors que le groupe français Sodexo étudierait selon Bloomberg une éventuelle acquisition de son rival. Sodexo aurait périodiquement discuté d'une telle opération avec le fournisseur de services de restauration et de gestion des installations durant les derniers mois, selon les sources de Bloomberg. Aramark, basé à Philadelphie, capitalise près de 10 milliards de dollars sur le Nyse, ce qui représente un "gros morceau" pour Sodexo qui pèse à peine plus. Bloomberg News indique, citant des personnes familières de la question, qu'il n'y a pas de garantie que les discussions débouchent sur un accord et qu'un deal potentiel pourrait susciter l'intérêt des autorités antitrust. Sodexo aurait aussi à sécuriser les financements nécessaires. Aramark fournit ses services dans une quinzaine de pays. Son chiffre d'affaires est attendu à 17,4 milliards de dollars sur l'exercice en cours.

Accenture (+5%). Pour son quatrième trimestre fiscal 2024, le groupe a réalisé des revenus totaux de 16,4 milliards de dollars en augmentation de 5% en devises locales et de 3% en dollars. La croissance a été de 6% en Amérique du Nord, 2% en zone EMEA et 9% sur les marchés de croissance. Le bénéfice ajusté par action a progressé de 3% à 2,79$. La marge opérationnelle ajustée a grimpé de 10 points de base à 15%. Le free cash flow a été de 3,2 milliards de dollars. Le niveau de 'new bookings' a augmenté de 24% en devises locales et 21% en dollars, à 20,1 milliards de dollars. Le bénéfice net a atteint 1,68 milliard de dollars. Le consensus de bpa ajusté est dépassé de 2 cents. Les revenus sont également meilleurs que prévu. Sur l'exercice, le groupe basé à Dublin a dégagé un bénéfice de 7,3 milliards de dollars pour des revenus de près de 65 milliards.

Accenture anticipe sur le trimestre clos en novembre des revenus allant de 16,85 à 17,45 milliards de dollars. Le bénéfice annuel par action est attendu entre 12,55 et 12,91$. Le groupe a aussi dévoilé un programme de rachat d'actions de 4 milliards de dollars. Notons que pour le trimestre clos, l'activité liée à l'IA générative, compensant le ralentissement des services IT, a progressé pour le quatrième trimestre consécutif.

Jabil (+12%), le sous-traitant américain de production électronique, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal clos fin août des revenus de 7 milliards de dollars, un bénéfice opérationnel de 318 millions de dollars, un bpa dilué de 1,18$ et un bénéfice ajusté par action de 2,3$. Le consensus se situait à 2,22$ de bpa ajusté et 6,6 milliards de revenus trimestriels. Les revenus de l'exercice ont atteint 28,9 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 8,49$... Sur le premier trimestre fiscal juste entamé, Jabil envisage des revenus allant de 6,3 à 6,9 milliards de dollars, un bénéfice opérationnel allant de 143 à 223 millions, et un bénéfice ajusté par action allant de 1,65 à 2,05$. Le consensus était de 1,83$ de bpa ajusté et 6,5 milliards de revenus sur la période.

CarMax (+6%), le détaillant américain en véhicules d'occasion, a dévoilé pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice net de 133 millions de dollars, un bénéfice ajusté par action de 85 cents et des revenus de plus de 7 milliards de dollars. Le bénéfice de l'activité Auto Finance déçoit toutefois, sur une augmentation des provisions pour pertes de crédit. Ce bénéfice s'établit à 116 millions de dollars. Les ventes sont quant à elles en retrait de 1% en glissement annuel, mais battent le consensus de marché.

Southwest Airlines (+10%), le transporteur aérien américain, rebondit à Wall Street. Le groupe a relevé ses estimations de revenus par siège-mile disponible (RASM) du troisième trimestre et s'attend à ce que ce fameux RASM ressorte en hausse de 2 à 3% pour la période, par rapport à sa fourchette précédente allant de stable à 2% en baisse. Le groupe présente ce jeudi sa stratégie pour redresser son activité et restaurer ses marges sur les niveaux pré-pandémiques. Le groupe subit la pression de l'investisseur activiste Elliott Investment Management, qui fait campagne pour évincer le directeur général de la compagnie aérienne, Bob Jordan, et remplacer deux tiers du conseil d'administration.

Southwest indique qu'il entend "réinventer le produit principal pour répondre aux préférences changeantes des clients et augmenter les opportunités de revenus". Le groupe va lancer de nouvelles initiatives commerciales pour améliorer l'expérience client et générer de la valeur tout en préservant des politiques flexibles. Il prévoit d'atteindre en 2027, environ 4 milliards de dollars de contribution au bénéfice supplémentaire cumulée avant intérêts et impôts (EBIT) et envisage un retour sur capital investi (ROIC) après impôts de 15% ou plus. Le conseil d'administration a approuvé aussi un programme de rachat d'actions de 2,5 milliards de dollars.

Meta (-1%) a présenté son premier prototype fonctionnel de lunettes à réalité augmentée, "Orion", hier lors de sa conférence annuelle Connect. Par ailleurs, le directeur général du groupe a indiqué à The Verge que l'investissement potentiel du groupe dans le fabricant de lunettes EssilorLuxottica serait un geste symbolique destiné à consolider le partenariat entre les deux groupes sur le long terme. Mark Zuckerberg a jugé que cela serait "un beau geste", mais il ne s'agit donc pas d'un investissement majeur, même si le CEO croit fermement dans le potentiel d'EssilorLuxottica et sa capacité à devenir un géant technologique.

Concentrix (-16%) a annoncé hier soir des comptes décevants pour son troisième trimestre. Les revenus trimestriels de Concentrix ont augmenté de 46% en données consolidées à 2,38 milliards de dollars, mais la marge opérationnelle a chuté à 6,4% et le bénéfice net a corrigé de 79% à 16,6 millions. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,87$ contre 2,76$ un an plus tôt. Les revenus du quatrième trimestre sont anticipés entre 2,42 et 2,47 milliards de dollars, pour un bpa ajusté allant de 2,90 à 3,16$. Rappelons que les acteurs du compartiment restent très surveillés, alors que les opérateurs craignent l'impact de la montée en puissance de l'intelligence artificielle dans la gestion de l'expérience client...

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