Wall Street attendu stable, après les chiffres de l'inflation

Wall Street s'affiche quasiment inchangé en pré-séance ce mercredi, après un joli rebond depuis le 8 août, consécutif à une phase de "vente de panique" alimentée par le dénouement d'opérations de carry trade. Les marchés se concentrent depuis hier sur les chiffres de l'inflation. Ceux des prix à la production sont ressortis très encourageants hier, tandis que l'indice des prix à la consommation de juillet annoncé ce jour s'affiche conforme aux prévisions... Le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq restent stables avant bourse. Nvidia est orienté en hausse en pré-séance, au lendemain d'un bond de 6,5% alimenté par les avis favorables de brokers. Notons que Cisco publie ce soir après la clôture. En attendant, l'actualité des entreprises est dominée par la belle OPA de Mars sur Kellanova.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI grappille 0,3% à 78,6$. L'once d'or avance de 0,1% à 2.511$. L'indice dollar recule de 0,1% face à un panier de devises de référence. Le Bitcoin évolue autour des 61.000$, progressant de 4% sur 24 heures.

L'indice des prix à la production aux États-Unis pour le mois de juillet publié hier a donc agréablement surpris. Il ressort en faible hausse de 0,1% d'un mois sur l'autre et de 2,2% sur un an, contre respectivement +0,2% et +2,3% de consensus FactSet. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix à la production est même ressorti stable par rapport au mois de juin, alors que les économistes tablaient sur une hausse de 0,2%. Ainsi, sa hausse hors éléments volatils s'établit à 2,4% sur un an contre 2,6% de consensus.

D'après le Département américain au Travail ce mercredi, l'indice des prix à la consommation aux États-Unis pour le mois de juillet s'est affiché en augmentation de 0,2% d'un mois sur l'autre, en ligne avec les anticipations des économistes, soit une progression de 2,9% sur un an. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix à la consommation s'est établi ici encore en hausse de 0,2% par rapport au moins de juin, comme prévu, soit une progression de 3,2% en glissement annuel.

Le rapport hebdomadaire du Département américain à l'Energie concernant les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 9 août, sera annoncé à 16h30.

La journée de jeudi sera assez animée, avec les traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 10 août (14h30, consensus 234.000), ainsi que les ventes de détail du mois de juillet (14h30, consensus +0,3% par rapport à juin, +0,1% hors automobile ou +0,2% hors automobile et essence). L'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie pour le mois d'août sera connu lui aussi à 14h30 (consensus FactSet +5), tout comme l'indice Empire State de la Fed de New York (consensus -5). Les prix à l'import et à l'export du mois de juillet seront révélés à la même heure (consensus -0,1% en comparaison du mois antérieur pour les prix à l'import). Les chiffres de la production industrielle américaine du mois de juillet seront annoncés à 15h15 (consensus -0,2% d'un mois sur l'autre, -0,2% pour la production manufacturière et 78,5% de taux d'utilisation des capacités). Les stocks et ventes des entreprises du mois de juin seront dévoilés à 16 heures (consensus +0,3% sur les stocks). Enfin, l'indice du marché immobilier américain du mois d'août sera publié lui aussi à 16h (consensus 42).

Vendredi, les mises en chantier de logements et permis de construire du mois de juillet seront annoncés à 14h30 (consensus 1,35 million pour les mises en chantier et 1,43 million pour les permis). L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains du mois d'août sera révélé à 16 heures (consensus 67).

Plusieurs interventions de responsables de la Fed sont aussi attendues durant la semaine. Patrick Harker et Alberto Musalem prennent la parole demain, Austan Goolsbee vendredi... Selon l'outil FedWatch du CME Group, la Fed devrait procéder le 18 septembre, à l'issue de sa prochaine réunion monétaire, à un assouplissement monétaire de 25 points de base ('proba' de 58,5%) ou même de 50 points de base (41,5% de probabilité). L'outil montre une probabilité de 44,6% que les taux terminent l'année entre 4,25 et 4,50%, en baisse de 100 pb par rapport au niveau actuel, et une probabilité de 26,7% qu'ils finissent entre 4,50 et 4,75%... Notons que les attentes de baisse des taux viennent tout de même de diminuer quelque peu après la publication de l'IPC de juillet.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Cisco (après bourse) et Cardinal Health (pré-séance) publient leurs résultats trimestriels ce mercredi, tandis que Walmart, Alibaba, Applied Materials, Deere, Ross Stores, JD.com, Tapestry ou H&R Block, annonceront demain. Notons aussi que Mars devrait racheter Kellanova pour 30 milliards de dollars.

Les valeurs

Kellanova bondit de 7% avant bourse à Wall Street, alors que le géant américain de l'alimentaire Mars a confirmé un accord pour le rachat de l'ex-Kellogg, aux marques Cheez-It, Eggo ou Pringles. Mars et Kellanova ont ainsi annoncé aujourd'hui avoir conclu un accord définitif en vertu duquel Mars a accepté d'acquérir Kellanova pour 83,5$ par action en cash, pour une valeur d'entreprise de 35,9 milliards de dollars dette comprise. Le prix de la transaction représente une prime d'environ 44% par rapport au prix moyen pondéré par le volume sur 30 jours de bourse non affecté de Kellanova et une prime d'environ 33% par rapport au sommet non affecté de Kellanova sur 52 semaines au 2 août 2024. La contrepartie totale représente un multiple d'acquisition de 16,4 fois l'Ebitda ajusté à douze mois au 29 juin 2024.

Kellanova abrite des marques de collations emblématiques, notamment Pringles, Cheez-It, Pop-Tarts, Rice Krispies Treats, NutriGrain et RXBAR, ainsi que des marques alimentaires appréciées, notamment Kellogg's, Eggo et MorningStar Farms. Avec des racines remontant à plus de 100 ans, Kellanova possède "un riche héritage de qualité et d'innovation". Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 13 milliards de dollars en 2023, avec une présence sur 180 marchés et environ 23.000 employés. Le portefeuille de Kellanova complète le portefeuille existant de Mars, qui comprend des marques de snacks et de confiseries comme Snickers, M&M'S, TWIX, DOVE et EXTRA, ainsi que KIND et Nature's Bakery. Mars compte également 10 marques de soins pour animaux de compagnie au chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars, notamment Royal Canin, VCA, Pedigree, Banfield, Whiskas, Bluepearl, Cesar, Sheba, Anicura et IAMS. Avec plus de 150.000 "associés" dans ses activités de soins pour animaux de compagnie, de snacking et d'alimentation, Mars a réalisé en 2023 un chiffre d'affaires net de plus de 50 milliards de dollars.

Mars diversifie ainsi son portefeuille - pour l'heure fortement chocolaté - de produits, alors que les prix du cacao ont atteint un record. Un tel deal offre aussi une expansion internationale utile à Mars. Selon Bloomberg, la transaction ne poserait pas de problème antitrust majeur du fait du chevauchement limité entre les produits des deux groupes...

Mars a l'intention de financer entièrement l'acquisition par une combinaison de liquidités et de nouvelles dettes, pour lesquelles des engagements ont été garantis. L'accord a été approuvé à l'unanimité par le conseil d'administration de Kellanova. La transaction est soumise à l'approbation des actionnaires de Kellanova et à d'autres conditions de clôture habituelles, y compris les approbations réglementaires, et devrait être finalisée au cours du premier semestre 2025.

Apple. Foxconn, le sous-traitant majeur d'Apple, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal allant d'avril à juin un bénéfice net de plus de 35 milliards de dollars taïwanais, environ 1,1 milliard de dollars, contre 33 milliards sur la période correspondante, l'an dernier. Ces profits dépassent le consensus de marché, qui se situait à environ 34,3 milliards de dollars taïwanais. La progression des bénéfices de Foxconn se confirme donc, soutenue par la forte demande de serveurs d'IA qui ont représenté 40% de l'activité serveurs du trimestre. L'ex-Hon Hai Precision Industry pourrait, au deuxième semestre, bénéficier de la demande en nouveaux iPhone d'Apple ainsi que d'une poursuite de la tendance dans les serveurs d'IA.

Alphabet. Selon Bloomberg, le Département US de Justice considèrerait des options pouvant inclure une scission pure et simple de Google. Il y a quelques jours seulement, un juge a estimé que le géant technologique californien avait illégalement monopolisé le marché de la recherche en ligne. D'après le verdict de la semaine dernière, Google a donc enfreint les lois antitrust en dépensant des milliards de dollars pour constituer un monopole illégal et devenir le moteur de recherche par défaut dans le monde. Le DoJ n'exclurait donc pas d'exiger une scission de Google, mais d'autres options seraient considérées, comme par exemple le fait de contraindre le groupe à partager des données avec les concurrents ou de mettre en place des mesures pour l'empêcher d'obtenir un avantage injuste dans les produits d'IA, d'après Bloomberg, citant des personnes proches du dossier. L'agence explique encore qu'un désinvestissement du système d'exploitation Android serait l'une des solutions les plus fréquemment évoquées par les avocats du ministère de la Justice. Les responsables envisageaient également d'essayer d'imposer une éventuelle cession d'AdWords, ou bien encore un éventuel désinvestissement du navigateur Chrome...

Cardinal Health a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 235 millions de dollars, 96 cents par action, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 1,84$ (+29%) nettement supérieur au consensus des analystes. Le distributeur pharmaceutique américain a réalisé sur la période des revenus de 59,9 milliards de dollars (+12%), également meilleurs que prévu. Le bénéfice opérationnel trimestriel ajusté a grimpé de 14% à 605 millions de dollars. Sur l'ensemble de l'exercice, le bénéfice net s'est établi à 852 millions de dollars, pour des revenus de 226,8 milliards de dollars. Cardinal Health envisage désormais, pour l'exercice, un bénéfice ajusté par action allant de 7,55 à 7,70$. Il envisageait auparavant un bpa ajusté "d'au moins 7,50$".

Performance Food Group Company, le fournisseur américain de produits alimentaires pour la restauration, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 167 millions de dollars et un bpa ajusté de 1,45$, supérieur de 10 cents au consensus des analystes de la place. Les revenus trimestriels ont été de 15,2 milliards de dollars, tout juste en ligne avec les anticipations de marché. Sur le trimestre entamé, les revenus sont attendus entre 15,2 et 15,5 milliards de dollars. Enfin, sur l'ensemble de l'exercice, le chiffre d'affaires est espéré entre 60 et 61 milliards de dollars.

Elbit Systems, le groupe israélien d'armement coté à Wall Street, a publié pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice de 78 millions de dollars, 1,76$ par action, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 2,08$. Les revenus ont totalisé 1,63 milliard de dollars, en croissance de 12% en glissement annuel, à comparer à un niveau de 1,45 milliard de dollars un an avant. Le consensus était de 1,77$ de bpa ajusté pour 1,57 milliard de revenus. Le carnet de commandes se chiffre à 21,1 milliards de dollars en fin de période.

Southwest Airlines. L'investisseur activiste Elliott Investment Management veut obtenir 10 sièges sur 15 au conseil d'administration du transporteur aérien. Southwest souligne qu'il a tenté à plusieurs reprises d'échanger avec Elliott pour répondre à ses préoccupations. "Après qu'Elliott a récemment accepté une réunion avec Southwest Airlines début septembre pour discuter d'une résolution collaborative, y compris la poursuite du rafraîchissement important du conseil d'administration et d'autres améliorations de la gouvernance, Elliott a unilatéralement décidé d'annoncer publiquement son intention de remplacer la majorité du conseil d'administration de Southwest Airlines", déplore Southwest... Elliott, qui est monté à environ 8% du capital de Southwest, souligne pour sa part l'urgence du changement soulignée par la détérioration continue des performances de la compagnie aérienne. Elliott avait précédemment demandé le remplacement du DG de Southwest, Robert Jordan, et du président du conseil d'administration.