Wall Street accélère, le secteur bancaire reprend son souffle
Wall Street est orienté en vive hausse pour l'heure ce mercredi, alors que les opérateurs semblent surmonter leurs craintes concernant la crise...

Wall Street s'est orienté en vive hausse ce mercredi, alors que les opérateurs continuent de surmonter leurs craintes concernant la crise bancaire. Le S&P 500 reprend 1,42% à 4.027 pts, le Dow Jones monte de 1% à 32.717 pts et le Nasdaq grimpe de 1,79% à 11.926 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI stagne à 73$. L'euro se tient bien à 1,0845/$.
Si le président américain, Joe Biden, a averti que la "crise bancaire" n'était pas encore terminée, la 'ré-expansion' du bilan de la Fed et les attentes de pivot contribuent à soutenir les actifs à risque, malgré les inquiétudes persistantes sur le resserrement des conditions financières et le recul des prêts, qui pourraient encore entraîner un atterrissage économique brutal... Les rendements obligataires ont ainsi fortement augmenté au cours des dernières séances. Certains analystes pensent que si la crise est derrière nous, les banques centrales pourraient encore être tentées de resserrer leurs politiques et de maintenir les taux à des niveaux plus élevés... Notons par ailleurs qu'approche à grands pas la saison des publications financières trimestrielles à Wall Street, qui commencera dans quelques jours avec les grandes banques de la place US.
Côté statistiques, selon la National Association of Realtors américaine ce mercredi, les promesses de ventes de logements aux Etats-Unis pour le mois de février 2023 sont ressorties en augmentation de 0,8% en comparaison du mois antérieur, avec un indicateur de 83,2 à comparer à un consensus FactSet de 80 seulement.
Les cours pétroliers sont plus fermes après l'annonce d'une forte baisse des réserves de brut aux États-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Énergie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont chuté de 7,5 millions de barils sur la semaine close au 24 mars, à 473,7 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 1,6 mb. Les stocks d'essence ont eux diminué de 2,9 mb (-1,6 mb attendu), et ceux de produits distillés ont progressé de 0,3 million de barils (-1,5 mb de consensus).
Ailleurs dans le monde, l'indice GfK allemand de confiance des consommateurs s'est établi en ligne avec les attentes pour le mois d'avril à -29,5. En mars 2023, la confiance des ménages français a baissé quant à elle de nouveau légèrement. À 81, l'indicateur qui la synthétise perd un point et reste bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100), mais cet indice est conforme au consensus de marché.
Jeudi, les marchés suivront les chiffres finaux du PIB américain du quatrième trimestre, les inscriptions au chômage, ainsi que des interventions de Susan Collins et Thomas Barkin de la Fed. Vendredi, l'indice des prix 'core PCE' rattaché aux dépenses des ménages sera surveillé, alors que sont attendus aussi l'indice PMI de Chicago et et l'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan. John Williams et Lisa Cook de la Fed sont aussi attendus en fin de semaine...
Les valeurs
Micron Technology (+7,2%) grimpe suite à sa publication trimestrielle. Le premier concepteur américain de puces mémoire a fourni des prévisions plutôt réconfortantes pour le trimestre entamé, du moins un peu moins faibles qu'attendu, et fait miroiter un beau potentiel à moyen terme avec l'IA. Sur le troisième trimestre fiscal, les ventes pourraient ainsi atteindre 3,9 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 3,75 milliards, tandis que le groupe anticipe une perte de 1,58$ par titre comprenant 45 cents de dépréciations des stocks. Micron a aussi fait état de réductions d'effectifs supplémentaires, alors que le groupe avait déjà annoncé il y a trois mois un ajustement de 10% de ses effectifs. Le groupe de Boise, Idaho, envisage maintenant de supprimer jusqu'à 15% de ses postes. Il coupe aussi de 40% dans ses plans de dépenses en nouvelles usines et équipements, à 7 milliards de dollars. Sur le trimestre clos, se terminant début mars, le groupe a affiché des revenus de 3,69 milliards de dollars en forte baisse de 53%, pour une perte ajustée par action de 1,91$.
Lululemon Athletica, le géant canadien des vêtements destinés à la pratique du yoga, coté à Wall Street, s'envole de 12,7% à la suite à sa publication trimestrielle et à une guidance supérieure aux attentes. Pour l'année 2023, Lululemon s'attend à ce que ses revenus nets se situent entre 9,3 milliards de dollars et 9,41 milliards de dollars, ce qui représente un taux de croissance voisin de 15%. Pour le quatrième trimestre fiscal juste clos, le groupe a affiché une croissance de 30% des revenus à 2,8 milliards de dollars, contre 2,7 milliards de consensus. Le bénéfice ajusté par action, de 4,4$, a aussi dépassé les attentes de marché, même si la marge brute a corrigé à 55,1%. La croissance des stocks de l'entreprise continue de se modérer, selon le management, qui accélère les ouvertures de magasins dans toutes les régions. Le DG Calvin McDonald cherche à doubler les ventes de Lululemon à 12,5 milliards de dollars dans le cadre d'un plan quinquennal qui devrait se terminer en 2026. Les dirigeants se concentrent sur la croissance des opérations internationales, les canaux de vente directe aux consommateurs et le secteur de la mode masculine.
Jefferies (+3,1%), la banque d'investissement américaine, a publié hier soir des résultats du premier trimestre fiscal supérieurs aux attentes de marché. Le groupe a dégagé ainsi un bénéfice ajusté par action de 55 cents, contre un consensus de 43 cents et un niveau de 1,24$ un an plus tôt. Les revenus trimestriels ont totalisé quant à eux 1,28 milliard de dollars sur la période close en février, mieux que le consensus (1,09 Md$), contre 1,73 milliard un an auparavant. Malgré une chute de 24% de l'activité, la firme affiche donc des comptes meilleurs que prévu, avec la résistance des activités de marchés de capitaux, qui a partiellement compensé les faiblesses des opérations de gestion d'actifs et de banque d'investissement.
Apple (+2%), le colosse californien de Cupertino, commence enfin à déployer aux États-Unis son service 'Apple Pay Later' permettant un paiement différé divisé en quatre règlements sur six semaines, sans intérêt ni commission. La fonctionnalité avait été présentée en juin, l'an dernier, dans le cadre d'initiatives plus générales du groupe à la pomme dans les services financiers. Apple Pay Later était initialement attendu en septembre, avant un report. Apple s'est associé au programme de versements de MasterCard (+1,5%) pour certaines parties de la fonctionnalité, tandis que Goldman Sachs (+0,7%) est l'émetteur d'informations d'identification de paiement utilisé pour effectuer les transactions. Apple Pay Later nécessite iOS 16.4. Aux USA, PayPal (+2%) et Affirm (+10,8%), qui proposaient déjà de tels services 'buy now, pay later', ont été chahutés en bourse hier à Wall Street.
Lucid (+2%), le concepteur américain de véhicules électriques, supprimerait 18% de ses effectifs selon le Wall Street Journal. Les mesures comprendraient des postes managériaux. Le WSJ rapporte ainsi que le constructeur californien de véhicules électriques entendrait finaliser ces mesures d'ici la fin du deuxième trimestre. Peter Rawlinson, directeur général de l'affaire, a adressé un courriel à ses employés hier indiquant que les réductions d'effectifs allaient affecter les opérations américaines de Lucid et comprendraient des postes d'encadrement. Lucid anticipe des charges allant de 24 à 30 millions de dollars liées à ces actions.
Cintas (+4,8%), le géant américain des uniformes, grimpe après avoir annoncé ses comptes du troisième trimestre fiscal clos fin février. Les revenus ont été de 2,19 milliards de dollars, contre 1,96 milliard un an avant. La croissance organique a atteint 11,8%. Le bénéfice opérationnel a grimpé à 447 millions de dollars contre 408 millions un an plus tôt. Le bénéfice net s'est établi à 326 millions contre 315 millions un an avant. Le bpa ajusté a battu le consensus, à 3,14$ contre 2,69$ un an auparavant. Le groupe rehausse sa guidance de revenus annuels dans une fourchette de 8,74 à 8,80 milliards de dollars et vise un bpa dilué de 12,70 à 12,90$.
Paychex (+6,5%) réagit aussi positivement à ses chiffres du troisième trimestre, le spécialiste software américain de la gestion de paie ayant annoncé sur la période close fin février des revenus totaux de 1,38 milliard de dollars, en hausse de 8% en comparaison de l'an dernier, un bénéfice opérationnel en croissance de 9% à 612 millions de dollars et un bénéfice dilué par action de 1,29$ sur une base ajustée, en augmentation de 12%. Le bénéfice ajusté dilué par action sur l'exercice est désormais attendu en augmentation de 13 à 14% en comparaison de l'année antérieure.
Du côté des banques régionales américaines, First Republic reprend 5,6% et Comerica +4,5%, alors que First Citizens monte de 2,7% et que PacWest regagne 5%.
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