Clôture Wall Street : retour de la volatilité
Les marchés américains terminent dans le rouge malgré un bon début de journée...
Nouvelle journée orageuse à Wall Street, après les coups de tonnerre de lundi... Malgré un bon début de séance, les marchés sont progressivement retombés pour tous finir dans le rouge. La volatilité persiste donc sur les marchés.
Le S&P 500 cède ainsi -0,77% retombant à 5.199 pts. Les valeurs industrielles sont à nouveau chahutées, avec un Dow Jones en recul de -0,6% à 38.763 pts. Le Nasdaq décroche de -1,05% à 16.195 pts.
Le gouverneur adjoint de la Banque du Japon a indiqué, ce mercredi, que la banque centrale japonaise n'augmenterait pas les taux d'intérêt quand les marchés sont instables... Cette mise au point minimise donc la possibilité d'un nouveau durcissement monétaire à court terme. Ces propos contrastent avec ceux plus restrictifs tenus par le gouverneur Kazuo Ueda la semaine dernière. La BoJ avait alors surpris en augmentant ses taux, provoquant une grande volatilité sur les marchés et faisant retomber des valeurs technologiques américaines déjà fragilisées par les craintes de "bulle". Uchida a donc indiqué que la forte volatilité des marchés au cours de la semaine dernière pourrait évidemment modifier la trajectoire de hausse des taux de la BoJ si elle affectait les projections économiques et de prix de la banque et par conséquent son objectif d'atteinte durable des 2% d'inflation. "Alors que nous constatons une forte volatilité sur les marchés financiers nationaux et étrangers, il est nécessaire de maintenir les niveaux actuels d'assouplissement monétaire pour le moment", a nuancé Uchida dans un discours devant des chefs d'entreprise au Japon... Le Nikkei a repris encore 1,2% ce matin et efface donc en deux jours l'essentiel de sa chute historique de lundi.
Les investisseurs restent sur la défensive, alors que les grandes valeurs technologiques, qui avaient soutenu le rallye depuis le début de l'année, s'essoufflent à l'image de Nvidia et Apple lundi, ou encore Amazon et d'Intel, vendredi.
L'approche des investisseurs a franchement évolué sur les marchés américains depuis le début de l'été, Wall Street ayant affiché son pire mois de juillet depuis 10 ans. Les craintes d'une récession l'emportent désormais sur les espoirs d'assouplissement monétaire... Les dernières données macroéconomiques, à l'image des chiffres de l'emploi américain du mois de juillet 2024, ont largement contribué à alimenter l'essoufflement des marchés.
Sur le plan macroéconomique aujourd'hui, les opérateurs ont suivi le rapport hebdomadaire du Département à l'Energie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close au 2 août. Les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont reculé de 2,7 millions de barils, à 429,3 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 1,6 mb. Les stocks d'essence ont augmenté de 1,3 mb et ceux de produits distillés ont progressé de 0,9 mb...
Avec la nouvelle poussée des tensions géopolitiques au Proche et au Moyen Orient, le baril de brut WTI s'emballe de 3,65% à 75,44$.
Le dollar est relativement stable face à la monnaie européenne. Il grappille +0,08% pour s'échanger 0,9157 euro.
L'once d'or recule de -1,057% à 2.382$. Le bitcoin se reprend de +0,59% à 54.742$.
Les valeurs
* Shopify (+17,83% à 63,89$). Pour le 2e trimestre fiscal, le groupe canadien coté sur la place américaine a affiché un bénéfice de 171 M$ soit 13 cents par titre, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 26 cents. Le consensus était de 20 cents de bpa ajusté. Le géant du commerce électronique a affiché des revenus trimestriels de 2,05 Mds$, en croissance de 21% (2 Mds$ de consensus). Les prévisions sont également au-dessus des attentes, alors que les services de commerce digital du groupe ont attiré plus de clients suite au lancement d'outils soutenus par l'IA. Le groupe canadien, qui aide les petites et moyennes entreprises à créer des boutiques en ligne et à vendre, a donc déployé des fonctionnalités basées sur l'intelligence artificielle, outils qui viennent doper son activité. Shopify table sur une croissance des revenus du 3e trimestre de 20-25%, alors que le consensus était de 21%.
* Global Payments (+6,92% à 99,46$). Le fournisseur américain de services de paiement a réalisé, au 2e trimestre fiscal, un bénéfice net de 375 M$ et un bénéfice ajusté par action de 2,93$, au-dessus des anticipations de marché. L'acteur du paiement électronique a affiché des revenus totaux de 2,57 Mds$ pour le trimestre clos, ainsi que des revenus ajustés de 2,32 Mds$ en ligne avec les attentes de marché. Le bénéfice annuel par action est attendu entre 11,54 et 11,70$, tandis que les revenus sont anticipés entre 9,17 et 9,3 milliards.
* Warner Music (+1,92% à 28,65$). Le groupe new-yorkais d'édition musicale grimpe à Wall Street après ses comptes. Le géant de la musique a affiché sur le trimestre clos fin juin des revenus en repli de 1%, pour un bénéfice net en augmentation de 14% à 141 M$. Le bénéfice opérationnel s'est apprécié de +10% à 207 M$. "Notre forte croissance du streaming par abonnement au 3e trimestre a été tirée par les performances de notre musique et les tendances saines du secteur", a déclaré Robert Kyncl, DG de WMG.
* Super Micro Computer (-20,14% à 492,7$). Le fabricant de serveurs d'aide aux applications d'intelligence artificielle, qui travaille notamment avec Nvidia, affiche une très solide croissance, mais ses marges restent décevantes. Le groupe, dont les serveurs intègrent les puces IA avancées de Nvidia, anticipe des revenus du 1er trimestre fiscal allant de 6 à 7 Mds$, à comparer à un consensus de 5,5 milliards. Cependant, le bénéfice ajusté par action sur la période est attendu entre 6,69 et 8,27$, soit un milieu de fourchette inférieur au consensus de marché. Le problème est le même pour le trimestre clos fin juin, avec un bpa ajusté de 6,25$ à comparer à un consensus Bloomberg de 8,25$, tandis que les revenus s'établissent comme attendu à 5,3 Mds$.
Le groupe californien de San Jose envisage des revenus annuels de 26 à 30 Mds$ pour son exercice fiscal clos fin juin 2025, à comparer à un consensus de 23,6 milliards. Charles Liang, le directeur général, juge Super Micro bien positionné pour devenir le leader de l'infrastructure IT. Alors que la marge brute ajustée du trimestre clos a largement raté le consensus à 11,3% (14% attendu), le management estime que les marges devraient revenir à la normale avant la fin de l'exercice en cours. Enfin, Liang, questionné hier soir à propos du potentiel report de lancement de la série Blackwell de Nvidia, a estimé que l'impact ne devrait pas être très important... Notons aussi que SMC a annoncé un split par 10 de son action.
* Dell (-7,18% à 87,87$). Le 1er constructeur mondial de PC, qui est un comparable assez proche de Super Micro, recule également dans son sillage à Wall Street.
* Airbnb (-13,38% à 113,01$). La plateforme en ligne offrant des séjours chez l'habitant et des expériences dans différents pays décroche à Wall Street, après avoir publié, hier soir pour son 2e trimestre, des résultats sans grand relief. Ils affichent un bénéfice ajusté par action de 86 cents, à comparer à un consensus de 92 cents et à un niveau de 98 cents un an avant. Les revenus ont totalisé 2,75 Mds$ (+11%), proches des attentes (2,48 Mds$ pour la période correspondante l'an dernier). Le bénéfice a décliné de -15% à 555 M$, contre 650 millions un an plus tôt.
La plateforme de location a enregistré des réservations pour 125,1 millions de nuits et d'expériences au 2e trimestre, soit une augmentation de 9%. Le tarif journalier moyen a augmenté de 2% pour atteindre 170$. Airbnb s'attend à ce que cette mesure augmente légèrement sur une base annuelle au 3e trimestre. Mais si la croissance des réservations a été forte, la direction a donc remarqué en juillet que de nombreux clients choisissaient de réserver une propriété Airbnb quelques semaines seulement avant leur séjour, ce raccourcissement des délais signalant souvent un affaiblissement de la demande.
La guidance de chiffre d'affaires pour le 3e trimestre s'affiche déprimée. Le groupe californien envisage un chiffre d'affaires compris entre 3,67 et 3,73 Mds$ au 3e trimestre, alors que le consensus était voisin de 3,84 Mds$. Le groupe évoque quelques signes de ralentissement de la demande des clients américains.
* Emerson Electric (-7,65% à 99,54$). Le concepteur américain de produits technologiques a affiché une progression de ses bénéfices pour le 2e trimestre. Sur le trimestre clos en juin, le groupe a réalisé des revenus en augmentation de +11% à 4,4 Mds$, pour un bénéfice ajusté par action de 1,43$ (1,29$ l'an dernier).
* Reddit (-6,75% à 50,69$). Au lendemain de ses résultats financiers trimestriels, la plateforme de média social a affiché des revenus trimestriels de 281 M$, en croissance de 54%, à comparer à un consensus de 254 M$. La perte nette a été réduite à 10,1 M$, alors que l'Ebitda ajusté est ressorti positif de 39,5 M$, en croissance de 74,9 M$, avec une marge ajustée de 14%. Le cash flow opérationnel a atteint 28,4 M$ et le free cash flow 27,2 M$. Sur le 3e trimestre, le groupe envisage des revenus allant de 290 à 310 M$, pour un Ebitda ajusté allant de 40 à 60 M$. Le consensus de revenus était situé à 282 M$.
* Rivian (-6,86% à 13,78$). Le constructeur américain de véhicules électriques a affiché au 2e trimestre fiscal des résultats contrastés, mais a confirmé ses prévisions. Le groupe envisage toujours un modeste bénéfice brut T4, mais il prévoit aussi une perte d'Ebitda ajusté de 2,7 Mds$ sur l'année. Sur le trimestre clos, les revenus ont été de 1,16 Md$, légèrement inférieurs au consensus. Rivian a enregistré une perte ajustée par action de 1,13$, ce qui ressort un peu moins lourd que prévu. La perte nette ajustée a été de 1,11 Md$. Rivian maintient donc sa prévision de perte d'Ebitda ajusté 2024 de 2,7 milliards, avec des dépenses en capital de 1,2 Md$. Le groupe juge qu'il a pris des mesures significatives en vue de la rentabilité grâce aux modifications apportées à sa plateforme R1.
* Amgen (-5% à 312,5$). Pour son 2e trimestre fiscal, le géant biotechnologique américain a dévoilé un bénéfice ajusté par action de 4,97$, contre 5$ un an avant et près de 5$ également pour le consensus. Les revenus ont été de 8,4 Mds$ pour ce trimestre clos en juin, à comparer à un consensus de marché de 8,3 milliards. Le bénéfice décline donc sur fond de dépenses accrues, avec notamment les coûts de développement du traitement de l'obésité MariTide. Les revenus progressent tout de même de 20% en glissement annuel avec l'acquisition du groupe Horizon Therapeutics. Les ventes du médicament contre le cholestérol Repatha sur le T2 ont grimpé de 25% à 532 M$. Les revenus provenant d'Enbrel, médicament contre la polyarthrite rhumatoïde, ont reculé de 15% à 902 M$. Les revenus de Tepezza, médicament d'Horizon contre les maladies thyroïdiennes et oculaires, ont augmenté de 7%... Hors médicaments d'Horizon, Amgen a réalisé des ventes de produits en hausse de 5%. Concernant le médicament amaigrissant MariTide, Amgen s'attend à disposer des premières données d'un essai intermédiaire à la fin de l'année.
Amgen table sur des dépenses en capital pour l'ensemble de l'année allant de 1,1 à 1,3 Md$. Le groupe ajuste ses prévisions de revenus 2024 entre 32,8 et 33,8 Mds$, soit un relèvement du bas de fourchette. Enfin, le groupe resserre sa guidance de bénéfice ajusté par action entre 19,10 et 20,10$.
* Walt Disney (-4,96% à 86,96$). Le géant américain des médias et du divertissement a publié pour son 3e trimestre fiscal clos fin juin des revenus de 23,2 Mds$ (22,3 Mds$ sur la période correspondante, un an avant). Le bénéfice avant impôts sur le résultat s'est amélioré pour atteindre 3,1 Mds$ pour le trimestre considéré, (-0,1 Md$ pour le trimestre comparable de l'exercice précédent). Le bénéfice dilué par action s'est élevé à 1,43$ (-0,25$ un an avant). En excluant certains éléments, le bénéfice ajusté par action a été de 1,39$ (1,03$ un an plus tôt). Le consensus était logé à 1,19$ de bénéfice ajusté par action et 23,1 Mds$ de revenus.
L'activité de streaming a affiché un premier bénéfice, plus tôt que prévu. Cette activité de streaming direct au consommateur (DTC), qui comprend Disney+, Hulu et ESPN+, a enregistré un bénéfice opérationnel de 47 M$, contre une perte de 512 M$ pour la période correspondante de l'année précédente. Disney tablait précédemment sur une rentabilité totale du streaming d'ici le 4e trimestre. La publication du 3e trimestre est néanmoins marquée également par une certaine faiblesse de la division parcs, avec un bénéfice d'exploitation domestique en retrait de 6% en glissement annuel à 1,35 Md$. Disney prévient que la modération de la demande pourrait persister durant les quelques prochains trimestres. En outre, Disneyland Paris serait impacté par une réduction des tendances normales de la demande des consommateurs en raison des Jeux olympiques. Le groupe évoque pour finir, sur la division, un certain ralentissement cyclique en Chine.
Walt Disney a relevé ses prévisions de croissance du bénéfice ajusté pour l'ensemble de l'année à 30%, contre 25% auparavant. Le groupe reste sur la bonne voie pour améliorer la rentabilité du streaming au quatrième trimestre, avec DTC Entertainment et ESPN+. "Nous restons optimistes quant à notre trajectoire, avec de multiples éléments de base pour améliorer les marges au cours des années à venir", a insisté le groupe, qui envisage de nouvelles hausses de prix pour ces services. Mardi, la société a annoncé qu'elle augmenterait à nouveau les prix de ses forfaits Disney+ et Hulu, ces changements devant entrer en vigueur en octobre. Au 3e trimestre, le géant des médias a noté une légère augmentation du nombre d'abonnés principaux de Disney+ à 118,3 M$.
* Zimmer Biomet (-3,43% à 105,81$). Le géant américain du matériel médical a publié des revenus du 2e trimestre en augmentation de 4% à 1,94 Md$, avec une expansion de 5,6% à devises constantes. Le bénéfice net trimestriel a représenté 243 M$, alors que le bénéfice ajusté a été de 415 M$. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,01$. La guidance annuelle de revenus est ajustée en baisse, le groupe tablant désormais sur une croissance de 4 à 5%. Le bpa ajusté est toujours anticipé entre 8 et 8,15$.
* Ralph Lauren (-3,37% à 159,39$). Le groupe américain de vêtements haut de gamme a annoncé pour son 1er trimestre fiscal un bénéfice de 169 M$ et un bpa ajusté de 2,70$, au-dessus des anticipations de Wall Street. Les revenus ont totalisé 1,51 Md$, également meilleurs que prévu et en timide hausse de 1%. Le groupe réaffirme ses prévisions pour l'exercice fiscal 2025, avec une croissance des revenus attendue à un chiffre bas et une expansion anticipée de la marge opérationnelle ajustée allant de 100 à 120 points de base, à devises constantes.
* CVS Healthcare (-3,07% à 56,45$). Le fournisseur américain de produits et de services de santé a battu le consensus sur le trimestre clos, mais ajuste encore en baisse ses prévisions 2024. Le groupe remplace aussi le management de son activité d'assurance vie, qui sera dirigée par Karen Lynch. Sur le trimestre clos, le bénéfice a reculé de 7% à 1,8 Md$, alors que le bpa ajusté est ressorti à 1,83$ pour 91,2 milliards de revenus. CVS Health table désormais sur un bpa ajusté annuel allant de 6,40 à 6,65$, contre 6,96$ de consensus.
* Rockwell Automation (-0,54% à 249,16$). Le leader mondial en solutions d'automatisation industrielle et de transformation numérique a revu en baisse ses prévisions financières, après un trimestre en déclin. Sur le 3e trimestre fiscal, le groupe a déploré une baisse organique de 8,4% de l'activité, pour un bénéfice ajusté par action en repli de 10% à 2,71$. Le bénéfice ajusté annuel par action est désormais attendu à environ 9,60$.
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