Clôture Wall Street : les indices américains battent de nouveaux records
Le S&P 500 et le Dow Jones touchent de nouveaux sommets historiques en séance, tandis que le Nasdaq marchent vers ses records de juillet...
Bonne fin de semaine à Wall Street, où tous les indices terminent dans le vert sur des records, malgré une ouverture en ordre dispersé. Le S&P progresse de +0,61% à 5.815 pts (+2,09% en hebdomadaire). L'indice a touché 5.822,13 points en séance ce qui constitue un nouveau record de marché. Le Dow Jones effectue le même parcours. L'indice américain des valeurs industrielles prend +0,97%, à 42.863 pts en clôture (+2,17% en hebdomadaire). Le DJ a également touché un plus haut historique de 42.899,75 pts en journée. Le Nasdaq Composite n'est pas en reste avec un gain de +0,33% à 18.342 pts. Les valeurs technologiques reprennent +2,34% sur la semaine, et terminent à quelques points de leur record historique du 11 juillet (18.671,07 pts).
Les indices profitent de résultats bancaires plutôt rassurants, alors que l'indice des prix à la production reste peu lisible...
Hier, la cote américaine avait consolidé, suite aux annonces d'une inflation des prix à la consommation supérieure aux attentes et d'un rebond des inscriptions hebdomadaires au chômage.
De plus, l'incertitude géopolitique demeure, alors que l'Iran se dit prêt à tous les scénarios concernant la probable riposte israélienne suite à son attaque aux missiles. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s'est entretenu cette semaine avec Joe Biden, tandis qu'Israël prépare sa contre-attaque envers Téhéran. En attendant, Biden a demandé à Netanyahou de réduire le plus possible l'impact sur les civils au Liban. Les deux dirigeants ont échangé avant-hier au téléphone, pour la première fois depuis près de deux mois. Ils doivent rester en contact étroit les prochains jours...
En Chine, alors que l'indice SSE composite terminait ce matin en forte baisse de -2,55%, les investisseurs espèrent le déploiement de 2.000 milliards de yuans de soutien supplémentaire, selon Bloomberg, qui note que c'est ce que les opérateurs attendent pour ce week-end du Ministère chinois des finances. Le financement, qui représenterait environ 283 Mds$, prendrait la forme d'obligations gouvernementales.
Concernant les taux, une majorité substantielle de responsables de la Fed a plaidé en septembre en faveur de la baisse des taux de 50 points de base, selon les "Minutes" du FOMC publiées mercredi soir. Toutefois, selon ce compte rendu de la réunion des 17 et 18 septembre, un consensus encore plus important est ressorti autour de l'idée que cette décision n'engageait pas la Fed à respecter un calendrier pour réduire les coûts d'emprunt... Les partisans d'une baisse des taux d'un demi-point en septembre ont "observé qu'un tel recalibrage de la politique monétaire permettrait de l'aligner davantage sur les récentes indicateurs concernant l'inflation et le marché du travail".
Certains participants à la réunion de septembre ont cependant prôné une baisse de seulement 25 points de base, tandis que "plusieurs autres" ont indiqué qu'ils auraient "pu soutenir" une telle mesure. La décision de septembre "ne doit toutefois pas être interprétée comme la preuve d'un horizon économique moins favorable". "Il était important de communiquer", toujours selon ces Minutes, les responsables de la Fed ayant souligné qu'ils voyaient leur décision comme un "recalibrage" destiné à tenir compte du net repli de l'inflation...
L'outil CME FedWatch montre désormais une probabilité de 84% environ d'une baisse d'un quart de point le 7 novembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 4,5 et 4,75% (4,75 à 5% actuellement).
L'inflation américaine semble pourtant plus "collante" que prévu. Ainsi, l'indice américain des prix à la consommation du mois de septembre annoncé hier s'est affiché en augmentation de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,4% sur un an, contre respectivement +0,1% et +2,3% de consensus. Hors alimentation et énergie, éléments volatils, le CPI a progressé également plus qu'attendu, en hausse de 0,3% par rapport au mois antérieur et de 3,3% sur un an, contre respectivement +0,2% et +3,2% de consensus de place.
Les inscriptions au chômage ont nettement progressé la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé, pour la semaine close au 5 octobre, des inscriptions nouvelles au nombre de 258.000, en hausse de 33.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 231.000. Après la bonne surprise récente relative au rapport mensuel sur l'emploi américain du mois de septembre, le narratif vient donc de basculer de nouveau concernant ce marché américain du travail si difficile à évaluer, qui montre donc une faiblesse notable à la lecture de ces inscriptions au chômage.
Les marchés ont suivi ce vendredi l'indice américain des prix à la production du mois de septembre, qui est ressorti stable en comparaison du mois antérieur contre un consensus de +0,1%. Néanmoins, en comparaison de l'an dernier, il affiche une augmentation de +1,8%, à comparer à un consensus de 1,6% et à une lecture de 1,7% un mois plus tôt. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix américains à la production a progressé de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,8% sur un an, contre des consensus de 0,2% et 2,7%, respectivement.
L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan est ressorti inférieur aux attentes, à 68,9 contre un consensus de 70,2.
Du côté des pétroles, le baril de brut WTI cède -0,2% à 75,5$. Le baril recule de -2,29% cette semaine. Le Brent de mer du Nord flanche de -0,55%, revenant à 78,86$ (-2,67% en hebdomadaire).
Le dollar s'échange 0,9132 euro, et grappille +0,23% sur la semaine face à la monnaie européenne.
L'once d'or fin termine la semaine à 2.656$. En hebdomadaire, le métal jaune est relativement stable puisqu'il ne cède que -0,15%.
Les valeurs
* Tesla (-8,78% à 217,8$). Le constructeur automobile américain a dévoilé son robotaxi Cybercab qui pourrait être proposé au prix d'environ 30.000$, ainsi qu'un Robovan autonome capable de transporter une vingtaine de personnes. Le groupe a aussi donné des nouvelles de son fameux robot humanoïde Optimus. Lors de l'événement hollywoodien, Musk est entré d'abord sur scène à bord d'un Cybercab. Le design du robot-taxi est conforme à ce que l'on pouvait attendre de Tesla et d'un taxi autonome, avec un espace intérieur minimaliste. Le véhicule utilisera bien évidemment l'intelligence artificielle et des caméras. Le patron multimilliardaire du groupe estime que la production du Cybercab devrait débuter en 2026. La tenue des délais n'est pourtant pas le point fort de Tesla... D'ailleurs, le 'robotaxi' autonome avait été initialement promis pour l'année 2020... Le prix pourrait donc être inférieur à 30.000$.
Musk envisage un 'business model' intermédiaire entre celui d'Uber et celui d'Airbnb. Ainsi, les propriétaires de Tesla pourraient monétiser leur investissement en laissant leurs voitures transporter des passagers sans chauffeur. Plus précisément, ils pourraient louer leurs VE à une flotte Tesla lorsqu'ils ne les utilisent pas, par exemple pendant leurs vacances, et ces véhicules seraient complétés par le robotaxi spécialement conçu pour répondre à la demande. Musk entend donc bien exploiter une flotte de ces Cybercabs autonomes que les passagers pourraient réserver via une application. Les propriétaires gagneraient de l'argent en inscrivant leurs véhicules en tant que robot-taxi sur cette application, et Tesla empocherait au passage une commission, tout en laissant l'essentiel du revenu au propriétaire du VE. Tesla devrait utiliser son logiciel d'automatisation partielle FSD (Full Self-Driving) pour ces véhicules. Le Cybercab ne comporte ni volant, ni pédale. Il est conçu pour être totalement autonome. Musk prévoit donc de passer d'une "conduite entièrement autonome supervisée" à une "conduite entièrement autonome non supervisée".
L'évènement "We, Robot" a aussi été l'occasion pour Tesla de présenter le Robovan, un véhicule électrique beaucoup plus grand avec des roues cachées et sans véritable pare-brise, au design hautement futuriste digne de Blade Runner, avec de larges barres lumineuses en façade avant. Musk a précisé que le Robovan est conçu pour transporter jusqu'à vingt personnes, ou bien une quantité importante de marchandises. Le VE pourrait donc servir à un usage personnel ou bien un usage commercial. Musk n'a pas donné de timing de mise en service ou de prix pour son van futuriste.
Enfin, Musk a dévoilé sur scène un groupe de robots humanoïdes Optimus marchant de manière autonome. Tesla envisage pour ces robots un prix allant de 20.000 à 30.000$. La commercialisation n'est toutefois pas attendue avant des années, mais les robots offrent des perspectives notables en matière d'aide à domicile ou d'aide à la production. Optimus a même été présenté en tant que serveur au bar. Les participants ont pu interagir avec les robots ou pour certains faire un essai du Cybercab...
* Bank of New York Mellon (-0,4% à 74,15$). La banque a annoncé pour son 3e trimestre fiscal des revenus de 4,65 Mds$, en croissance de +5% en glissement annuel, pour un bénéfice dilué par action de 1,50$ en hausse de 22%. Le bénéfice ajusté par action a été de 1,52$ (1,42$ de consensus). Les revenus sont également meilleurs que prévu. Le niveau des actifs sous gestion ressort à 2.140 Mds$, au-dessus des anticipations de marché et en augmentation de 18%. Le revenu net d'intérêt a progressé de 3% à 1,05 M$.
* Uber (+10,81% à 86,34$). Les annonces de Tesla ne font pas trembler Uber... Bien au contraire ! Le titre rejoint un sommet historique, avec sa vive hausse ce jour à Wall Street. Les investisseurs ne perçoivent pas de menace immédiate suite à la présentation d'Elon Musk. Les analystes de Jefferies ont déclaré que "le taxi édenté de Tesla" était même ce qui pouvait arriver de mieux pour Uber ! "Nous considérons l'événement (de Tesla) comme le meilleur résultat pour Uber, étant donné que Tesla n'a pas fourni de preuves vérifiables de progrès vers la conduite autonome de niveau 3 ni quantifié le nombre de robots-taxis prévus", a tranché un spécialiste de Jefferies. "Nous nous attendons à ce qu'Uber réagisse positivement maintenant que les investisseurs peuvent se concentrer sur les fondamentaux", insiste le broker.
* Fastenal (+9,76% à 76,82$). L'acteur américain des fournitures industrielles a publié pour son 3e trimestre fiscal des revenus de 1,91 Md$, en hausse de +3,5% en glissement annuel, pour un bénéfice opérationnel de 388 M$ en hausse de +0,4%, et un bénéfice net de 298 M$ en progression de +0,9%. Le bénéfice dilué net par action a augmenté de +1% à 52 cents. Le consensus de marché était logé à 51 cents de bénéfice trimestriel ajusté par action et 1,9 Md$ de facturations.
* Wells Fargo (+5,61% à 60,99$). La banque prend de la hauteur à Wall Street. Pour son 3e trimestre fiscal, l'établissement bancaire californien a annoncé des revenus proches de 20,4 Mds$ et un bénéfice par action de 1,42$. Le consensus était de 1,28$ de bénéfice ajusté par action et 20,41 Mds$ de revenus. Le revenu net d'intérêt a été de 11,7 Mds$, un peu court en comparaison des estimations d'analystes. La provision pour pertes de crédit a été de 1,06 Md$ (1,2 Md$ un an avant). Le bénéfice net s'est tassé à 5,11 Mds$, contre 5,77 milliards pour la période correspondante, un an auparavant. Les crédits moyens ont été de 910 Mds$ et les dépôts moyens de 1.342 Mds$.
* Bank of America (+4,95% à 41,95$). La banque doit publier ses résultats financiers trimestriels mardi, mais souffre toujours des ventes d'actions de Berkshire Hathaway (+1,32% à 691.500$). La firme d'investissement de Warren Buffett vient de passer sous les 10% du capital de la banque, ce qui dispense désormais Berkshire de dévoiler chacun de ses mouvements sur le dossier. La vague de cessions de titres BofA de Berkshire avait débuté mi-juillet et a permis au groupe de Warren Buffett d'engranger environ 10,5 Mds$. 15 séries de cessions ont été dénombrées, et Berkshire ne détient plus désormais que 9,99% du capital de Bank of America. Berkshire Hathaway pourra désormais se contenter de déclarer sa position sur BofA de manière trimestrielle, à moins évidemment que la firme ne repasse au-dessus des 10%.
* JP Morgan Chase (+4,44% à 222,29$). Le géant bancaire américain gagne du terrain à Wall Street suite à sa publication financière trimestrielle. Sur le 3e trimestre, le groupe de Jamie Dimon a affiché des revenus consolidés de 42,7 Mds$, pour des dépenses de 22,6 Mds$ et des coûts du crédit de 3,1 Mds$. Les actifs sous gestion ont augmenté de +23% à 3.900 Mds$ environ. Le bénéfice trimestriel est ressorti à 12,9 Mds$ (13,1 Mds$ un an avant). Les revenus de banque d'investissement ont progressé de 29% à 2,4 Mds$, au-dessus de la récente guidance du groupe. Le revenu net d'intérêt, différence entre ce que le groupe gagne sur ses crédits et ce qu'il paie sur ses dépôts, a augmenté de 3% à 23,5 Mds$. Le bénéfice trimestriel dilué par action s'est établi à 4,37$ (4,33$ un an plus tôt), à la même époque. Le consensus était logé à 4,01$ de bénéfice ajusté par action pour 41,63 Mds$ de revenus.
"Nous suivons de près la situation géopolitique depuis un certain temps, et les événements récents montrent que les conditions sont dangereuses et empirent. Il y a d'importantes souffrances humaines, et les conséquences de ces situations pourraient avoir des effets considérables à la fois sur l'économie à court terme et, plus important encore, sur le cours de l'histoire. De plus, alors que l'inflation ralentit et que l'économie américaine reste résiliente, plusieurs critiques des problèmes subsistent, notamment d'importants déficits budgétaires, des besoins en infrastructures, une restructuration du commerce et une remilitarisation du monde. Tandis que nous espérons le meilleur, ces événements et l'incertitude ambiante montrent pourquoi nous devons être préparés à n'importe quel environnement", ajoute Jamie Dimon.
* BlackRock (+3,63% à 990,26$). Le groupe a publié, ce vendredi, ses résultats financiers trimestriels, mais c'est surtout le niveau des actifs sous gestion qui impressionne, puisqu'il vient d'atteindre 11.500 Mds$ ! Il s'agit d'un plus haut historique. Le bénéfice net ajusté par action de BlackRock a augmenté de +5% par rapport à l'année dernière pour atteindre 11,46$ par action, dépassant les attentes des analystes qui étaient de 10,4$. Le chiffre d'affaires a progressé de +15% à 5,2 Mds$, avec des commissions de performance plus élevées, la croissance organique des commissions de base et l'impact positif des marchés.
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