Clôture Wall Street : le Nasdaq retombe malgré Cisco
Wall Street corrigeait encore ce jeudi, après des résultats pourtant supérieurs aux attentes de marché de Cisco et de Walmart...

Wall Street corrigeait encore ce jeudi, après des résultats pourtant supérieurs aux attentes de marché de Cisco et de Walmart. Le S&P 500 abandonnait 0,77% à 4.370 pts et le Dow Jones 0,84% à 34.475 pts, tandis que le Nasdaq fléchissait de 1,17% à 13.317 pts. Cisco se distinguait en hausse, tandis que Walmart perdait du terrain malgré ses comptes solides... Applied Materials, Ross Stores ou Keysight Technologies annoncent après la clôture. Sur le Nymex, le baril de brut WTI s'affirmait sur les 80$. L'once d'or fléchissait vers les 1.920$.
La veille, le Nasdaq avait déjà perdu 1,15% suite aux Minutes de la Fed confirmant l'engagement de la banque centrale américaine à lutter contre l'inflation. Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité est de 88% que la Fed laisse ses taux inchangés entre 5,25 et 5,50% le 20 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire. La probabilité d'une nouvelle hausse de taux d'un quart de point n'est pas négligeable à près de 12%, alors que l'économie américaine demeure résiliente et que le marché du travail ne montre pas de signe évident de faiblesse. Pour la réunion suivante, au 1er novembre, l'outil FedWatch indique une probabilité de 63% d'une fourchette inchangée entre 5,25 et 5,50%, mais aussi une probabilité de plus de 33% que les taux montent encore d'un quart de point, entre 5,50 et 5,75%. Ainsi, les marchés sont nettement moins confiants désormais dans l'atteinte du 'pic de taux'.
La tension reste ainsi forte sur le marché obligataire souverain. Pendant que les cours baissent, les rendements augmentent vers des niveaux plus observés depuis de longues années. Le rendement du bon du Trésor à 30 ans atteint 4,4% désormais, au plus haut niveau depuis 2011. Il se situait à moins de 4% fin juillet. Le taux du 10 ans, la référence, flirtait lui avec les 4,30% en séance, à quelques points de son sommet de l'année.
L'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie pour le mois d'août 2023 s'est affiché positif à +12, très nettement supérieur aux attentes, puisque le consensus des économistes de la place était de -10. Ainsi, l'activité manufacturière a connu une expansion inattendue dans la région en août.
Les inscriptions au chômage ont reculé, comme attendu, la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail vient en effet d'annoncer, pour la semaine close au 12 août, des inscriptions au chômage en diminution de 11.000 à 239.000. Le consensus était positionné à 240.000. La moyenne à quatre semaines s'établit à 234.250, en hausse de 2.750. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 5 août ressort à 1,716 million, en hausse de 32.000 sur sept jours (1,700 million de consensus).
L'indice des indicateurs avancés américains du Conference Board pour le mois de juillet 2023 est ressorti en retrait de 0,4% en comparaison du mois antérieur, en ligne avec le consensus de place, après un repli de 0,7% un mois auparavant.
Les valeurs
Cisco, géant américain des équipements de réseaux, prenait 3,3% à Wall Street. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe a affiché des comptes supérieurs aux attentes de marché, réalisant un bénéfice ajusté par action de 1,14$ à comparer à un consensus de 1,06$, et des revenus totaux de 15,2 milliards de dollars contre 15,1 milliards de consensus. Les prévisions fournies pour le premier trimestre fiscal 2024 juste entamé ont aussi dépassé les anticipations de marché. La croissance du groupe ralentit certes en comparaison de l'an dernier, mais le management demeure confiant dans l'avenir, avec les revenus d'abonnements et la transition vers des centres de données orientés IA. Le groupe de Chuck Robbins dit avoir d'ailleurs déjà enregistré des commandes de 500 millions de dollars pour des produits IA qu'il propose aux grands fournisseurs de services cloud. Cisco a indiqué par ailleurs son intention de continuer à augmenter les rachats d'actions et les dividendes.
Les revenus du premier trimestre se terminant en octobre sont attendus légèrement au-dessus du consensus, à environ 14,6 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action est anticipé à 1,03$ par action, contre une estimation moyenne de 99 cents chez les analystes. La marge brute devrait être de 65 à 66% ce trimestre sur une base ajustée, soit ici encore une performance meilleure que prévu. Les ventes sont anticipées entre 57 et 58,2 milliards de dollars pour l'ensemble de l'exercice 2024, guidance légèrement inférieure au consensus. Les prévisions de croissance sont timorées en comparaison des 11% d'expansion de l'exercice clos. Cisco avait vu ses commandes s'accumuler pendant la période de pénurie de composants. Pour le quatrième trimestre fiscal 2023 clos fin juillet, les revenus ont progressé de 16%. La tendance à venir devrait donc être bien plus raisonnable, avec une croissance voisine de 2% cette année contre 11% l'an dernier, alors que le groupe poursuit sa concentration stratégique sur les services et logiciels de réseaux afin de renforcer les revenus récurrents. Concernant l'IA, les fournisseurs de services cloud se sont efforcés d'ajouter de la puissance de calcul pour gérer des services du style de ChatGPT. Robbins a évoqué le rôle de Cisco sur ce segment, sans toutefois fournir de prévisions chiffrées. Le dirigeant s'est contenté d'évoquer une "énorme opportunité"...
Walmart (-2,2%). Le géant américain de la grande distribution a publié pour son deuxième trimestre fiscal, clos fin juillet, des résultats meilleurs que prévu. Le bénéfice ajusté par action a représenté 1,84$, à comparer à un consensus FactSet de 1,71$. Le chiffre d'affaires consolidé a été de 161,6 milliards de dollars, en hausse de 5,7% ou de 5,4% en monnaie constante, contre environ 160 milliards de consensus. Le taux de marge brute consolidée ressort en hausse de 50 points de base grâce à de moindres démarques et des coûts plus raisonnables de la chaîne d'approvisionnement, partiellement compensés par la pression continue du mix dans les secteurs de l'épicerie et de la santé et du bien-être. Les charges d'exploitation consolidées en pourcentage des ventes nettes ont augmenté de 33 points de base. Les ventes à comparable de Walmart aux États-Unis s'établissent en hausse de 6,4% hors essence. Le commerce en ligne progresse de 24%. Le bénéfice d'exploitation sur le trimestre clos a progressé de 6,7% à 7,32 milliards de dollars.
Doug McMillon, le directeur général du détaillant, souligne la solidité des activités alimentaires et les résultats encourageants dans les marchandises générales. Le niveau des stocks est jugé satisfaisant et le groupe se dit bien positionné pour le deuxième semestre. Walmart anticipe désormais, pour l'exercice 2024 en cours, un bénéfice par action allant de 6,36 à 6,46$, à comparer à une guidance antérieure allant de 6,10 à 6,20$. Le consensus était d'environ 6,3$ sur la période. Les ventes nettes sont attendues en hausse de 4 à 4,5%, contre une augmentation de 3,5% auparavant attendue.
Tapestry (+0,8%), le groupe américain de luxe, connu pour ses marques Coach ou Kate Spade, a annoncé pour son exercice 2023 juste clos un bénéfice par action record à 3,88$, en croissance à deux chiffres, avec une expansion significative de la marge opérationnelle sur le quatrième trimestre, alimentée par une croissance de 350 points de base de la marge brute. Le bénéfice dilué par action du quatrième trimestre a grimpé de 20% à 95 cents. Le groupe a restitué un milliard de dollars à ses actionnaires durant l'exercice. Le conseil d'administration a relevé par ailleurs de 17% le dividende à 1,40$ par titre et par an. Néanmoins, le groupe, qui a accepté la semaine dernière de racheter Capri - propriétaire de Michael Kors - pour 8,5 milliards de dollars, table pour l'exercice 2024 sur un bénéfice inférieur aux attentes.
Sur le quatrième trimestre fiscal 2023 clos début juillet, Tapestry a affiché des ventes de 1,62 milliard de dollars, stables en glissement annuel et inférieures au consensus. Les ventes de l'exercice 2024 sont attendues voisines de 6,9 milliards de dollars, ce qui ressort également un peu trop court. Le bénéfice ajusté annuel par action est anticipé entre 4,10 et 4,15$ sur l'exercice 2024, contre 4,2$ de consensus.
Synopsys (-1%), le groupe software américain actif dans la conception et la vérification des circuits intégrés, a dévoilé hier soir des comptes du troisième trimestre fiscal supérieurs aux attentes de marché. Le groupe a également nommé Sassine Ghazi, vétéran aux 25 années de services, en tant que directeur général. Sur le trimestre clos fin juillet 2023, Synopsys a affiché des revenus de 1,49 milliard de dollars, à comparer à un consensus de 1,48 milliard. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,88$, à comparer à un consensus de 2,74$. Pour le trimestre entamé, les revenus sont anticipés entre 1,57 et 1,60 milliard de dollars, fourchette supérieure aux attentes, alors que le bpa ajusté devrait se situer entre 3,01 et 3,06$.
Tyson Foods (+1,3%), le groupe alimentaire américain, exportateur de boeuf et de poulet, explore ses options comprenant une cession potentielle des activités chinoises, selon des personnes ayant connaissance du dossier, citées par l'agence Bloomberg. Le processus en serait à un stade initial et certaines firmes de private equity auraient exprimé leur intérêt pour l'activité, d'après les sources, qui ont demandé à ne pas être identifiées, l'information étant privée. Les délibérations seraient donc en cours et Tyson pourrait encore décider de conserver cette activité. Reuters a indiqué pour sa part que Tyson cherchait à vendre son activité volailles, et aurait engagé Goldman Sachs en tant que conseil.
Ball Corp (+1,6%). Le groupe britannique BAE Systems va racheter les activités aérospatiales de Ball pour 5,5 milliards de dollars en numéraire. L'Américain utilisera les produits de cession pour son désendettement et la rémunération des actionnaires. Il entend aussi renforcer la croissance organique dans ses activités d'emballage, alors que Ball est aussi le leader mondial des canettes de bière.
Alphabet (+1%) restait surveillé à Wall Street ce jour, alors que la division de sciences de santé Verily de la maison-mère de Google envisagerait selon le Wall Street Journal des réductions de coûts supplémentaires, suite à des pertes plus lourdes que prévu cette année. Le directeur financier de Verily, Utpal Koppikar, aurait précisé aux employés la semaine dernière que l'entreprise fonctionnait en deçà des attentes, mais que Google fournirait un financement supplémentaire si nécessaire. En janvier, Verily a licencié plus de 200 employés, 15% de ses effectifs. Le Barron's confirme également qu'Alphabet poursuit ses actions de réduction des dépenses, l'unité 'Other Bets' abritant aussi le projet de voiture autonome Waymo étant ainsi particulièrement ciblée.
Notons par ailleurs qu'Alphabet développerait via Google un assistant IA offrant des conseils de vie aux utilisateurs, des instructions de planification et de tutorat, selon le New York Times.
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