Clôture Wall Street : fin de semaine en beauté malgré les pressions
Les marchés ont reculé cette semaine à Wall Street
Au lendemain d'une séance plombée par Microsoft et Meta, les marchés se sont bien repris ce vendredi à Wall Street, portés par Amazon et Intel. Pourtant cette semaine, les marchés américains ont concédé du terrain...
Le S&P 500 termine ce vendredi en progression de +0,41% à 5.728 pts, mais abandonne -1,63% au fil de cette semaine de publications. Le Dow Jones gagne +0,69% pour une clôture à 42.052 pts, mais cède -0,79% sur 5 jours. Le Nasdaq se reprend de +0,8% à 18.239 pts, au lendemain d'un décrochage de -2,76%. Pour l'ensemble de la semaine, le repli du marché des valeurs technologiques est marqué, puisque de -1,76%.
L'incertitude politique grandit à quelques jours de l'élection présidentielle américaine, et le décompte des votes promet d'être serré entre Kamala Harris et Donald Trump. Selon des sondages récents, les deux adversaires sont au coude à coude dans de nombreux états pivots.
Les opérateurs ont aujourd'hui pris connaissance de mauvais chiffres de l'emploi américain pour octobre, ainsi que de deux indicateurs manufacturiers sans relief. Ainsi, le rapport gouvernemental sur la situation de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre a surpris. Il fait ressortir 12.000 créations de postes non-agricoles seulement, contre un consensus FactSet de 115.000. L'emploi a poursuivi sa tendance à la hausse dans les secteurs des soins de santé et du gouvernement. Les services d'aide temporaire ont détruit des emplois. L'emploi a diminué par ailleurs dans le secteur manufacturier en raison des grèves, note le Département au Travail. Le taux de chômage est toutefois ressorti comme attendu inchangé à 4,1%, et le nombre des personnes sans emploi a peu évolué à 7 millions.
Le secteur privé aurait détruit 28.000 postes d'après le rapport du jour, ce qui contraste avec le très bon rapport d'ADP publié mercredi, qui faisait ressortir 233.000 créations.
Le salaire horaire moyen en octobre a augmenté de 0,4% d'un mois sur l'autre et de 4% sur un an, en ligne ou presque avec le consensus des économistes de la place.
Le taux de participation à la force de travail est demeuré relativement stable à 62,6%, comme le ratio emploi sur population, à 60%.
Pour le mois d'août, les créations d'emplois ont été révisées en baisse à 78.000 (159.000 auparavant estimé). Sur le mois de septembre, la révision en baisse est de 31.000, à 223.000 contre 254.000 précédemment évalué.
L'indice PMI manufacturier américain final du mois d'octobre 2024 est ressorti à 48,5, à comparer à un consensus FactSet de 47,6 et à une lecture flash de 47,8. L'indice reste inférieur à la barre des 50, ce qui traduit une contraction de l'activité.
L'indice ISM manufacturier américain du mois d'octobre 2024 s'est affiché à 46,5, à comparer à un consensus de 47,6 et un niveau antérieur de 47,2. Il signale donc toujours une nette contraction de l'activité manufacturière nationale américaine.
Les dépenses de construction US du mois de septembre ont aussi été annoncées ce jour et s'affichent en hausse de +0,1% d'un mois sur l'autre, comme prévu, et en progression de +4,6% sur un an.
Du côté des pétroles, le baril de brut WTI marque une pause au terme d'une très belle semaine. S'il redonne -1,81% à 69,35$ ce vendredi, l'avance cumulée sur la semaine reste de +2,03%.
Le dollar est stable, s'échangeant 0,9191 euro (-0,64% sur la semaine).
L'once d'or revient à 2.735$ et perd -0,46% sur la semaine.
Les valeurs
* Charter Communications (+11,87% à 366,49$). Le groupe a publié pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice net de 1,28 Md$ et 8,82$ par titre, à comparer à un consensus d'environ 8,5$. Les revenus du géant américain du câble ont été de 13,8 Mds$, également meilleurs que prévu et en hausse de 1,6% par rapport à l'année antérieure. L'Ebitda ajusté a augmenté de 3,6% en glissement annuel à 5,6 Mds$. Le cash flow des activités opérationnelles a été de 3,9 Mds$, alors que le free cash flow a atteint 1,6 milliard.
* Intel (+7,81% à 23,2 $). Le fragile géant américain des processeurs a annoncé hier soir pour son 3e trimestre fiscal des revenus de 13,3 Mds$, en déclin de 6% en glissement annuel, pour une marge brute en très fort recul à 15% contre 42,5% un an plus tôt. La marge opérationnelle est négative... de plus de 68%. La perte nette part du groupe atteint 16,6 Mds$ sur le trimestre clos, contre un léger bénéfice un an auparavant. La perte GAAP par action se situe à 3,88$, tandis que la perte ajustée par action ressort à 46 cents. Le groupe a affiché des charges de dépréciations de 15,9 Mds$ sur le trimestre, ainsi que 2,8 Mds$ de charges de restructurations.
Le groupe dit toutefois faire "des progrès significatifs" dans le cadre des plans de réduction des coûts de 10 Mds$ en 2025. Il envisage pour son quatrième trimestre fiscal des revenus allant de 13,3 à 14,3 Mds$, pour un bpa GAAP part du groupe en pertes de 24 cents et un bpa ajusté de 12 cents.
Wall Street semble miser sur un redressement. La guidance de revenus du 4e trimestre est, il est vrai, supérieure aux attentes, puisque le consensus était de 13,6 milliards. Le bpa ajusté était estimé pour sa part à 6 cents sur cette période. Intel réduit ses effectifs de 16.500 postes et coupe dans ses dépenses, suspendant par ailleurs les retours aux actionnaires. Pat Gelsinger, le CEO du groupe, a évoqué "une période critique" pour Intel durant laquelle "beaucoup a été fait".
* Cardinal Health (+7,01% à 116,13$). Le groupe américain de services de santé a annoncé pour son 1er trimestre fiscal juste clos un bénéfice net de 416 M$ ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 1,88$, largement supérieur aux attentes de marché. Les revenus, de 52,3 Mds$ pour le trimestre clos (-4%), ont aussi dépassé les anticipations. Ils auraient augmenté de 15% hors impact d'une expiration de contrat d'un gros client déjà annoncée. Le bénéfice opérationnel ajusté a progressé de 12% à 625 millions de dollars. Le bénéfice ajusté par action a grimpé de 9%. Le groupe relève par ailleurs ses prévisions sur l'exercice 2025, tablant sur un bénéfice ajusté par action allant de 7,75 à 7,90$.
* Amazon (+6,19% à 197,93$). Le groupe de commerce en ligne est sur ses plus hauts historiques, après la publication d'un bénéfice trimestriel nettement supérieur aux attentes de marché. Les revenus trimestriels ont augmenté de 11% hors effets de change à près de 159 Mds$, pour un bénéfice opérationnel en augmentation de 56% à 17,4 Mds$. La croissance a atteint 12% sur les marchés internationaux contre 9% en Amérique du Nord. Les revenus d'AWS ont été de 27,4 Mds$, soit une augmentation de plus de 19% en comparaison de l'an dernier et un rythme de 110 Mds$ sur une base annuelle. Ces revenus sont très proches du consensus. Le bénéfice opérationnel d'AWS a grimpé de 3,5 Mds$ d'une année sur l'autre pour atteindre 10,4 milliards.
Le bénéfice net trimestriel s'est établi à 15,3 Mds$ soit 1,43$ par action (9,9 Mds$ et 94 cents par titre sur la période correspondante, l'an dernier). Le consensus était de 1,14$ de bénéfice par action sur la période. Les revenus étaient attendus à 157 Mds$ environ.
Les dépenses en capital d'Amazon ont bondi de +81% à 22,6 Mds$, avec les investissements dans des centres de données et équipements tels que les puces Nvidia pour alimenter ses produits d'intelligence artificielle. Amazon a lancé plusieurs produits d'IA dans ses activités cloud et de commerce électronique, et devrait également annoncer une nouvelle version de son assistant vocal Alexa alimenté par l'IA générative. Le DG d'Amazon, Andy Jassy, a déclaré que l'entreprise prévoyait de dépenser environ 75 Mds$ en investissements en 2024 et peut-être davantage en 2025. "Les augmentations ici sont vraiment dues à l'IA générative", a ajouté Jassy. "Il s'agit d'une opportunité vraiment exceptionnellement importante, peut-être unique dans une vie", a insisté le CEO, selon lequel les actionnaires "seront satisfaits sur le long terme".
Pour le 4e trimestre fiscal, période des fêtes de fin d'année, les revenus d'Amazon sont attendus entre 181,5 et 188,5 Mds$, en croissance de 7 à 11%, alors que le bénéfice opérationnel est anticipé entre 16 et 20 Mds$ (13,2 Mds$ un an avant). Les prévisions de revenus sont un peu courtes, puisque le milieu de fourchette se situe à 185 Mds$ (186 Mds$ de consensus).
* Boeing (+3,54% à 154,59$). Dans un contexte tendu marqué par des difficultés financières et des incidents en série, un accord majeur pourrait enfin mettre fin à la grève qui paralyse la production du constructeur aéronautique depuis plus de sept semaines. Le syndicat International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM) a donné son aval à une nouvelle proposition qui inclut une augmentation salariale de 38% sur quatre ans, recommandant à ses 33.000 membres de l'accepter lors du vote prévu lundi prochain.
* Chevron (+2,86% 153,07$), qui vient aussi de publier, a dégagé pour le 3e trimestre un bénéfice ajusté de 2,51$ hors éléments, à comparer à un consensus de 2,42$. Les revenus ont également dépassé les anticipations de marché, ressortant à 50,7 Mds$ (environ 49 Mds$ de consensus). Le bénéfice consolidé a été de 4,5 Mds$ (-31%), alors que le cash flow des opérations est ressorti à 9,7 Mds$. Le groupe a restitué un record de 7,7 Mds$ aux actionnaires durant le trimestre.
* Ingersoll Rand (-2,11% à 93,97$). Le conglomérat spécialisé dans le chauffage, la ventilation ou encore la climatisation a annoncé des résultats du 3e trimestre fiscal marqués par un bénéfice net de 222 M$ et un bénéfice ajusté par action de 84 cents, contre 82 cents de consensus. Les revenus ont été un peu courts à 1,86 Md$ (+7%), contre 1,88 Md$ de consensus. Néanmoins, revenus et commandes ressortent au plus haut historique. Le groupe souligne également la forte expansion des marges. Les commandes trimestrielles progressent de 10% à 1,8 Mds$. L'Ebitda ajusté augmente de 15% à 533 M$. Pour 2024, les revenus sont attendus en hausse de 5 à 7%, alors que le bpa ajusté est estimé entre 3,28 et 3,34$.
* ExxonMobil (-1,57% à 114,95$). Le géant pétrolier américain a publié ce vendredi pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,92$, à comparer à un consensus FactSet de 1,87$. Les revenus ont atteint 90 Mds$. Le bénéfice net a régressé à 8,6 Mds$ (9,1 Mds$ un an avant). Le groupe a restitué 9,8 milliards à ses actionnaires durant le trimestre. Le dividende du 4e trimestre est porté à 99 cents, en hausse de 4%. Darren Woods, président du groupe, indique qu'ExxonMobil a délivré l'un des plus solides troisièmes trimestres en une décennie. Le groupe prévoit de racheter pour plus de 19 Mds$ d'actions en 2024 et se dit en bonne voie pour réaliser des économies cumulées de 15 Mds$ d'ici la fin de l'année 2027.
* Apple (-1,33% à 222,91$). La marque à la pomme cède du terrain malgré des ventes trimestrielles historiques et des résultats supérieurs aux attentes. Les investisseurs demeurent hésitants sur la valeur du groupe californien de Cupertino, sur fond de prévisions mitigées et de faiblesse confirmée en Chine. De plus, les revenus de services sur le trimestre clos ont raté de peu le consensus.
Pour le 4e trimestre fiscal clos fin septembre, Apple a réalisé des ventes totales de 94,9 Mds$, en progression de 6,1% en glissement annuel, à comparer à un consensus de 94,4 milliards. Le bénéfice par action a été de 97 cents, tandis que le bénéfice ajusté a représenté 1,64$ par action, hors charge fiscale exceptionnelle dans l'UE. Le consensus était voisin de 1,6$. Les ventes d'iPhone ont agréablement surpris, en croissance de 5,5% à 46,2 Mds$ (45,5 Mds$ de consensus).
Concernant les autres activités, le segment des produits domestiques et wearables (AirPods, Apple Watch...) a affiché un chiffre d'affaires légèrement inférieur aux attentes à 9,04 milliards. Les ventes de Mac ont été de 7,74 Mds$, assez proches des attentes des analystes, tandis que celles de l'iPad ont été de 6,95 milliards, inférieures au consensus. Les revenus dans les services (iCloud, Apple Music...) ont été de 24,97 Mds$, environ 1% de moins que le consensus.
Comme le trimestre se terminait le 28 septembre, il ne reflète que très partiellement les ventes de l'iPhone 16, commercialisé le 20 septembre. Tim Cook, directeur général de l'affaire, a toutefois confié à Reuters que les ventes de l'iPhone 16 avaient augmenté plus rapidement que celles de l'iPhone 15 sur la même période, l'année précédente. En outre, Cook indique que les clients du groupe téléchargent la nouvelle version du système d'exploitation de l'iPhone, dotée d'Apple Intelligence, deux fois plus vite que l'an dernier.
Apple dit s'attendre, pour le 1er trimestre fiscal juste entamé, à une croissance à deux chiffres dans les services. En outre, Luca Maestri (directeur financier) a précisé lors de la conférence de présentation qu'Apple s'attendait à ce que ses revenus totaux affichent sur la période une croissance à un chiffre faible à moyen. Sur cette période cruciale de décembre, les spécialistes tablaient en moyenne sur une croissance des revenus de près de 7%.
Le groupe a aussi affiché un déclin des revenus en Chine sur le trimestre écoulé, décevant le marché. Face à la rude concurrence locale, Apple n'a affiché que 15 Mds$ de revenus dans la région sur son 4e trimestre (15,8 Mds$ pour le consensus Bloomberg). Pourtant, Cook affirme que l'iPhone a progressé sur tous ses marchés géographiques, ce qui signifierait que la faiblesse chinoise serait due aux autres produits du groupe.
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