Mi-séance Paris : le CAC40 remonte malgré quelques publications mal accueillies
Hermès résiste à la morosité ambiante dans l'industrie du luxe.
LA TENDANCE
C'est un jeudi très riche en publications trimestrielles qui animent le palmarès. Les confirmations de prévisions annuelles sont très bien accueillies car les avertissements étaient redoutés. Quelques abaissements de perspectives annuelles sont donc fortement sanctionnés, même lorsqu'ils sont légers comme chez Michelin. Au global, le CAC40 reprend environ 0,7% en fin de matinée, ce qui permet de revenir proche des 7.550 points après un début de semaine dans le rouge.
VALEURS EN HAUSSE
Renault profite de la confirmation de ses perspectives financières 2024 pour gagner près de 7% à 43 euros, en tête du CAC40. Renault a confirmé viser une marge opérationnelle de 7,5% et un Free cash-flow de 2,5 milliards d'euros.
Hermès (+1,8% à 2.100 euros) résiste à la morosité ambiante dans l'industrie du luxe. Le sellier a dévoilé un chiffre d'affaires consolidé de 3,7 milliards d'euros au troisième trimestre, en hausse de 11% à taux de change constants (10,5% de consensus) et de 10% à taux de change courants. Toutes les régions sont en croissance, malgré une base de comparaison particulièrement élevée en Europe et en Asie Pacifique. A fin septembre, les revenus s'élèvent à 11,2 MdsE, en hausse de 14% à taux de change constants et de 11% à taux de change courants par rapport à la même période en 2023. À fin septembre, toutes les régions affichent de solides croissances, et le réseau de distribution exclusif poursuit son développement. Tous les métiers, à l'exception de l'Horlogerie, affichent également des progressions solides.
Kering gagne 1,3% à 234 euros après un début de séance en nette baisse. La situation ne s'arrange pas pour Kering et sa marque vedette Gucci. Le groupe de luxe a averti hier soir que son résultat opérationnel courant pourrait être quasiment divisé par deux cette année et ainsi tomber sur ses niveaux d'il y a huit ans... Compte tenu des incertitudes élevées pesant sur l'évolution de la demande des consommateurs du luxe au cours des prochains mois, et après le ralentissement plus marqué qu'attendu constaté au cours du troisième trimestre, le résultat opérationnel courant 2024 pourrait être de l'ordre de 2,5 MdsE, a indiqué Kering. Sur les trois mois clos fin septembre, la firme a dévoilé un chiffre d'affaires de 3,8 MdsE, en repli de 15% en données publiées et de 16% en comparable. Les ventes à périmètre comparable de Gucci ont fondu de 25% à 1,6 MdE. Les résultats montrent à quel point il est devenu difficile pour Kering de relancer sa marque phare dans un contexte de ralentissement de la demande de produits haut de gamme, notamment en Chine. La maison de couture italienne représente la moitié des ventes annuelles et les deux tiers du bénéfice de Kering.
Orange (+1,7% à 10,3 euros) a confirmé ses objectifs financiers pour 2024 : un EBITDAaL en légère croissance, une discipline sur les eCAPEX, un Cash-flow organique des activités télécoms d'au moins 3,3 milliards d'euros et un ratio dette nette/EBITDAaL des activités télécoms inchangé autour de 2 fois à moyen terme. Orange versera le 5 décembre 2024 un acompte sur le dividende 2024 de 0,30 euro par action, en numéraire.
VALEURS EN BAISSE
Edenred signe la chute du jour (-14% sous les 30 euros). Le spécialiste des titres-restaurant a fait état, au titre de son troisième trimestre, d'un chiffre d'affaires opérationnel de 619 millions d'euros, en croissance de +10,8% en données comparable mais en ralentissement par rapport aux six premiers mois. Le marché tablait par ailleurs sur un montant plus élevé (644,2 ME). En outre, si le management a réitéré ses objectifs 2024, en resserrant à la marge son objectif d'EBITDA 2024 dans une fourchette comprise entre 1,245 et 1,285 milliard d'euros, contre 1,230 à 1,300 MdE précédemment, les opérateurs craignent surtout le risque réglementaire en Italie. Le 23 octobre dernier, un amendement visant à introduire un plafond de 5% sur les commissions des titres-restaurant payées par les commerçants dans le secteur privé a été déposé dans le cadre d'un projet de loi sur la concurrence en Italie. Edenred considère que la mise en place d'un tel plafond entrerait en contradiction avec les principes de liberté de fixation des prix inscrits dans le droit commercial italien et européen. L'Association italienne des émetteurs de titres-restaurant (ANSEB) et Edenred prévoient de contester cet amendement devant l'Autorité de la concurrence italienne. Mais, dans le cas où l'amendement serait adopté en l'état, l'impact sur l'EBITDA du Groupe serait de l'ordre de 60 millions d'euros en 2025 et de 120 millions d'euros en année pleine. Si le risque d'un plafonnement à 5% des commissions des titres-restaurant payées par les commerçants en Italie était avéré, Edenred serait confiant dans sa capacité à générer une croissance organique de l'EBITDA d'au moins 10% en 2025 contre un objectif d'au moins 12% affiché dans le cadre du plan 'Beyond 22-25'.
Michelin perd 6% à 31,8 euros. Le groupe affiche des ventes pour les neuf premiers mois de 2024 à 20,2 milliards E, en baisse de 3,4% à taux de change constants mais précise que sa performance sur les segments les plus générateurs de valeur se traduit par une amélioration du mix. Les volumes ont diminué de 5,3% au cours de la période (-7,1% pour le seul troisième trimestre), reflétant notamment selon Michelin le fort ralentissement de la Première monte dans tous les segments et des contraintes conjoncturelles dans l'activité Mines. Les volumes de ventes annuelles sont prévus dans une fourchette de -6% à -4% et la prévision de résultat opérationnel des secteurs est désormais de l'ordre de 3,4 milliards E à taux de change constants contre plus de 3,5 milliards E précédemment, avec un cash-flow libre avant acquisitions supérieur à 1,7 milliard E (contre plus de 1,5 milliard E précédemment).
Carrefour (-0,3%) évolue peu au lendemain de l'annonce d'une croissance de 8,8% en comparable sur le troisième trimestre et de la confirmation de ses objectifs 2024. En France, le principal marché de Carrefour, où le groupe a accéléré les baisses de prix pour regagner des parts de marché face à des concurrents comme Leclerc, les ventes ont reculé de 3% à données comparables sur la période. Cette baisse est toutefois un peu moins marquée qu'au deuxième trimestre (-3,5%). La firme a bénéficié d'une croissance solide au Brésil, son deuxième marché le plus important, où les ventes ont progressé de 5,8%, aidées par la poursuite de la montée en régime des magasins BIG convertis à l'enseigne Atacadão. En Europe, les ventes ont baissé de 1,5%, une amélioration séquentielle par rapport à la baisse de 2,7% au deuxième trimestre.
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