Mi-séance Paris : l'ambiance retombe, le luxe rechute !

LA TENDANCE

Après une ouverture dans le vert (+0,20%), le CAC 40 a rapidement flanché, repassant sous les 7.400 points à 7.340 points, en forte baisse de 1,2% ce midi. Si les marchés américains sont à des niveaux records depuis la victoire de Donald Trump qui a promis des baisses d'impôts et une dérégulation de l'économie, il n'en est pas de même pour les marchés européens et le marché français avec un CAC 40 sous tension.

La baisse des taux de la Fed de 0,25 pdb annoncée dans la soirée d'hier, largement anticipée, après un premier geste d'un demi-point en septembre marquant le début de l'inflexion de politique monétaire US, est passée quasiment inaperçue. La banque centrale américaine devra désormais composer avec Donald Trump, qui n'a jamais caché son agacement face à la politique de Jerome Powell, patron de la banque centrale US, et a même exprimé ouvertement - avant de radoucir le ton - sa volonté d'influer directement sur la politique de la Fed, ce qui romprait avec son historique d'indépendance de la banque centrale américaine. Ce dernier a été clair hier, répondant brièvement "non" à la question de savoir s'il partirait en cas de pression de Trump en ce sens...

"L'activité économique continue de progresser à un rythme solide", a déclaré la banque centrale américaine dans son communiqué publié à l'issue de sa réunion de deux jours de politique monétaire. L'institution a réitéré que les risques sur l'inflation et le marché de l'emploi étaient "à peu près équilibrés"..."Il semblerait que les risques sur l'activité soient moins importants qu'en septembre", mois durant lequel la Fed avait abaissé ses taux de 50 points de base, a précisé Jerome Powell. "La performance de l'économie américaine est remarquable", a poursuivi le patron de la Fed. "Nous sommes plus confiants dans le retour de l'inflation à 2% (...) nous n'avons pas besoin d'un nouveau ralentissement du marché du travail" pour atteindre cet objectif, a-t-il ajouté. Pour autant, "ce n'est pas le bon moment pour renforcer notre guidage prospectif", a encore souligné Jerome Powell, évoquant l'incertitude économique. En attendant, l'euro reste sous les 1,08/$ et le pétrole campe sous les 75$ le brent. Le bitcoin culmine au-dessus des 76.000$.

VALEURS EN HAUSSE

Atos : +8%. Le groupe afranchi une nouvelle étape dans la réalisation de son processus de restructuration financière en annonçant le lancement d'une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription (" DPS ") des actionnaires, d'un montant brut, prime d'émission incluse, de 233,333 millions d'euros, par émission de 63.062.910.405 actions nouvelles à un prix de souscription de 0,0037 euro par Action Nouvelle (soit 0,0001 euro en valeur nominale et 0,0036 euro de prime d'émission). L'Augmentation de Capital est garantie à hauteur de 175 millions d'euros par les créanciers participants dont 75 ME en numéraire par versement d'espèces par les créanciers obligataires participants et 100 ME par compensation d'une partie de la dette financière chirographaire détenue par les créanciers participants. L'Opération est réalisée dans le cadre du plan de sauvegarde accélérée de la Société approuvé par le Tribunal de Commerce Spécialisé de Nanterre le 24 octobre 2024. Les droits seront détachés le 12 novembre 2024 et négociables du 12 novembre 2024 au 21 novembre 2024 inclus sur Euronext Paris sous le code ISIN FR001400THA4. La période de souscription des Actions Nouvelles sera ouverte à compter du 14 novembre et jusqu'à la clôture de la séance de bouse le 25 novembre. Les droits non exercés s'éteindront de plein droit à l'issue de la période de souscription, c'est-à-dire le 25 novembre à la clôture de la séance de bourse. Le règlement-livraison des Actions Nouvelles ainsi que l'admission aux négociations sur Euronext Paris devraient avoir lieu le 6 décembre prochain, selon le calendrier indicatif. Les Actions Nouvelles donneront immédiatement à leurs détenteurs le droit aux distributions déclarées par la Société à compter de la date d'émission. Elles seront immédiatement assimilées aux actions existantes de la Société déjà négociées sur Euronext Paris et seront négociables, à compter de cette date, sur la même ligne de cotation sous le même code ISIN FR0000051732. A titre indicatif, sur la base du nombre d'actions composant le capital social après réalisation Plan de Sauvegarde Accélérée et réalisation de l'ensemble des Augmentations de Capital de la Restructuration Financière, soit 244.895.634.350 actions, et en retenant un cours de bourse théorique de l'action Atos post-Augmentations de Capital avec Maintien du DPS, soit 0,0049 euro (à titre illustratif - pour rappel, le cours de clôture de l'action Atos est de 0,6600 euro au 6 novembre), la capitalisation boursière théorique de la Société après réalisation du Plan de Sauvegarde Accélérée s'établirait à environ 906 ME. La société a initié son Plan de Sauvegarde Accélérée, dans le but d'assurer la continuité de ses activités et de celles de ses filiales et de rétablir une structure financière pérenne. Le produit de l'émission sera affecté au financement des besoins généraux du Groupe, et notamment le financement de son business plan, tel que mis à jour par la Société le 2 septembre, en vue d'atteindre une cible de profil de notation de crédit BB d'ici 2027 et d'obtenir une réduction de la dette brute de 3,2 milliards d'euros.

Aperam (+6,6%) a présenté ce jour ses résultats pour le trimestre se terminant le 30 septembre 2024. Le Taux de fréquence en matière de santé et sécurité est de 2,4 au 3ème trimestre 2024, contre 2 au 2ème trimestre 2024. Les Expéditions sont de 617 milliers de tonnes, soit une hausse de 5,5% par rapport aux expéditions de 583 milliers de tonnes au 2ème trimestre 2024. L'EBITDA ajusté ressort à 99 millions d'euros au 3ème trimestre 2024, comparé à un EBITDA ajusté de 86 millions d'euros au 2ème trimestre 2024. Le Bénéfice net est de 179 millions d'euros, comparé à un bénéfice net de 59 millions d'euros au 2ème trimestre 2024. Le Résultat de base par action s'inscrit à 2,47 euros, comparé à 0,82 euros au 2ème trimestre 2024. Le flux de trésorerie disponible avant dividendes s'élevait à 9 millions d'euros au 3ème trimestre 2024, comparé à 111 million d'euros au 2ème trimestre 2024. La Dette financière nette est de 641 millions d'euros au 30 septembre 2024, par rapport à 607 millions d'euros au 30 juin 2024.

Coty : +6% avec Altarea

Ayvens : +3% suivi de Chargeurs, GTT, Viridien, SFL

Icade : +1,5% avec MdM, Vetoquinol, Adocia, Argan, Covivio

Bonduelle (+1%) : le chiffre d'affaires du 1er trimestre de l'exercice 2024-2025 du Groupe (du 1er juillet au 30 septembre 2024) s'établit à 567,2 millions d'euros, soit une quasi-stabilité à - 0,4% en données comparables et - 0,2% en données publiées par rapport au 1er trimestre de l'exercice précédent...

Hexaom (+0,8%) : au titre des 9 premiers mois de l'exercice en cours, réalise un chiffre d'affaires de 563,1 ME en repli de -25,5% par rapport à la même période de l'année dernière. La production du troisième trimestre 2024 s'établit à 144,7 ME. Elle est en retrait de -28,9%, en phase avec l'évolution de l'activité commerciale constatée au cours des 18 derniers mois. Pour l'exercice 2024, Hexaom confirme la décroissance anticipée de sa production annuelle de l'ordre de 25 à 30% par rapport à 2023. La rentabilité opérationnelle 2024 devrait se maintenir à un niveau satisfaisant pour s'établir à environ 3% du chiffre d'affaires annuel.

VALEURS EN BAISSE

JCDecaux (-10%) dévoile, au titre de son troisième trimestre, un chiffre d'affaires de 948,2 millions d'euros, en hausse de 10,9% et de 11,1% en organique. Le consensus 'Bloomberg' était positionné à 943 ME. Le chiffre d'affaires organique ajusté du 4ème trimestre est attendu en croissance modérée à un chiffre.

Genfit (-9%) affiche 59,7 millions d'euros de revenus sur les neuf premiers mois de 2024, dont 48,7 millions d'euros de paiement d'étape facturés en juin 2024 (reçu en août 2024) lors de la première vente d'Iqirvo (élafibranor) d'Ipsen aux États-Unis pour le traitement de la Cholangite Biliaire Primitive (PBC). Au 30 septembre 2024, la trésorerie et les équivalents de trésorerie de la société s'élevaient à 96 millions d'euros contre 61,6 millions d'euros au 30 juin 2024 et 77,8 millions d'euros au 31 décembre 2023.

Kering : -6,6%. Le luxe repique du nez en cette fin de semaine, les trois grands groupes français pointant en queue de peloton du CAC40. L'actualité n'est guère favorable à l'industrie entre un plan de relance chinois guère convaincant et une publication de Richemont clairement décevante. Le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif suprême de la Chine, a approuvé ce vendredi un projet de loi visant à relever les plafonds de la dette des collectivités locales. La Chine va par ailleurs autoriser les gouvernements locaux à émettre 6.000 milliards de yuans (777,3 milliards d'euros) supplémentaires d'obligations à échanger contre des dettes hors bilan ou "cachées" sur trois ans. Ces plans visent à réduire les risques systémiques mais aussi à donner un coup de fouet à une économie qui n'a progressé que de 4,6 % au troisième trimestre, le rythme le plus faible depuis mars 2023. Richemont, le propriétaire de la marque Cartier a lui fait état d'une baisse de 1% de ses ventes sur les trois mois à fin septembre, à 4,81 milliards d'euros. Les fortes augmentations des revenus dans les régions Amériques, au Japon et au Moyen-Orient ont permis de compenser le ralentissement en Asie-Pacifique, où les ventes ont chuté de 18%. Le groupe helvétique, comme d'autres entreprises du secteur du luxe, est confronté au net ralentissement de la demande en Chine. Le président, Johann Rupert, a déclaré que la demande chinoise de produits coûteux " mettra plus de temps à se rétablir " et qu'elle touche particulièrement ses marques de montres. LVMH, Dior et Hermes reperdent entre 3% et 5%.

Akwel (-5,7%) : la tendance de baisse d'activité observée depuis le début de l'exercice 2024 s'est confirmée et renforcée au troisième trimestre, avec un chiffre d'affaires consolidé de 228,9 ME en baisse de -9,6 % en publié et de -9,2 % à périmètre et taux de change constants. Sur les neuf premiers mois de l'année 2024, le chiffre d'affaires à périmètre et taux de change constants régresse de -4,8%.

Waga : -5% avec Equasens après ses comptes

Emeis : -4% avec Beneteau, Valneva, Stellantis

Mersen : -3% suivi de Verallia, L'Oreal

Eramet : -2,8% avec Clariane, Air France KLM, Gl Events, Alstom

Valeo : -2% suivi de IPSOS, Rexel, Interparfums, Rexel, Euroapi, Arkema, STM, Worldline

Vantiva (-2,5%) : le chiffre d'affaires s'élève à 554 ME sur le trimestre, en hausse de 17,1% et de +19,4% à taux de change constant. La division "Maison Connectée" a contribué à hauteur de 436 ME, soit une hausse de 28,6%. Ce chiffre intègre la contribution de 26 ME des activités de diversification qui n'existaient pas en 2023. La contribution de " Solutions Logistiques " s'élève à 118 ME, soit une baisse de 11,9%. L'intégration des activités de Home Networks s'est poursuivie conformément à notre plan. La guidance 2024 d'EBITDA et de FCF est confirmée...

Euronext (-1,3%) a présenté son nouveau plan stratégique pour 2027 après avoir atteint ses objectifs financiers "Growth for Impact 2024" avec un trimestre d'avance. Entre 2023 et 2027, l'opérateur boursier s'attend ainsi à une croissance organique du chiffre d'affaires et de l'Ebitda de plus de 5% en moyenne par an. "Les fortes capacités d'intégration, la croissance organique solide et une discipline continue en matière de coûts ont permis à Euronext d'atteindre ses objectifs 2024 avec un trimestre d'avance", selon Stéphane Boujnah, directeur général et président du directoire d'Euronext. Au troisième trimestre, Euronext a enregistré un résultat net de 159,5 millions d'euros alors que les analystes tablaient sur moins de 150 millions selon le consensus de place. Sur la même période, l'opérateur a affiché un Ebitda ajusté de 245,8 millions d'euros, au-dessus ici aussi des 242,6 millions d'euros prévus par les analystes. Euronext a par ailleurs dit s'attendre à des coûts opérationnels sous-jacents pour l'ensemble de l'année 2024 situés à 620 millions d'euros, alors qu'il avait dit viser en février 625 millions d'euros.

Lacroix (-0,8%) dévoile un chiffre d'affaires consolidé de 143,9 millions d'euros au troisième trimestre, contre 172,5 ME un an plus tôt. Pour rappel, ce chiffre d'affaires n'intègre pas le segment City-Mobilité qui, faisant l'objet d'un projet de cession, est traité en " Activité abandonnée ". Par ailleurs, le repli de l'activité du Groupe sur la période (-16,6%) est ramené à 9,5% à périmètre constant, soit hors segment Signalisation, déconsolidé au 30 avril 2024 à la suite de sa cession définitive. À l'issue de ces neuf premiers mois marqués par un contexte sectoriel difficile dans l'automobile, Lacroix reste concentré sur ses grandes priorités, en premier lieu le redressement d'Electronics North America, et demeure aligné avec ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice. Le Groupe confirme ainsi viser un chiffre d'affaires autour de 640 ME en 2024 sur le périmètre consolidé (intégrant 4 mois du segment Signalisation et hors City-Mobilité). En termes de rentabilité, la marge d'EBITDA courant est attendue dans une fourchette de 4,0 à 4,5%.