Clôture Paris : le CAC40 poursuit sa chute !

LA TENDANCE

Après avoir lourdement chuté jeudi de plus de 2%, le CAC40 s'est de nouveau enfoncé vendredi de 1,61% à 7.252 points en clôture. Les secteurs bancaire et technologique ont été en particulier chahutés. La Bourse de Paris évolue désormais nettement sous son point bas qui avait suivi la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, avec une baisse de plus de 3% depuis le début de l'année, alors qu'il gagnait encore près de 10% à la mi-mai.

Il faut dire que la correction en cours de Wall Street n'a pas aidé la tendance, dans le sillage des comptes d'Intel ou d'Amazon sévèrement sanctionnés... Le narratif économique est en train de changer sur les places américaines qui viennent de connaître leur pire mois de juillet depuis dix ans ! Les craintes d'une récession semblent désormais l'emporter sur les espoirs d'assouplissement monétaire. Les marchés misent ainsi sur une baisse de taux de 50 points de base dès septembre.
Les chiffres de l'emploi américain du mois de juillet sont en effet ressortis très inférieurs aux attentes des analystes. Ainsi, les créations de postes non-agricoles se sont affichées au nombre de 114.000 seulement, contre 175.000 de consensus et 179.000 pour la lecture révisée en baisse du mois de juin. La précédente lecture de juin était de 206.000. Le taux de chômage a grimpé à 4,3%, contre 4,1% de consensus et 4,1% un mois avant. Les créations de postes dans le privé ont été de 97.000 contre 160.000 de consensus FactSet. Le taux de participation à la force de travail a peu évolué à 62,7%. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 3,6% sur un an, une hausse un peu moins importante que prévu.

Autre indicateur déprimé, les commandes industrielles américaines du mois de juin 2024 se sont affichées en recul de 3,3% en comparaison du mois antérieur, contre -3% de consensus Bloomberg et -0,5% un mois auparavant.

Rappelons qu'avant-hier soir, la Fed n'avait pas vraiment surpris les boursiers, en laissant comme attendu ses taux inchangés au plus haut de 23 ans entre 5,25 et 5,5%. Jerome Powell avait fait comprendre qu'un assouplissement monétaire allait bien débuter en septembre, en ligne avec les anticipations de marché...
Selon l'outil FedWatch, la probabilité dominante (71,5%) pour la prochaine réunion monétaire de la Fed des 17 et 18 septembre est désormais celle d'une fourchette de 4,75 à 5% sur les taux, soit un assouplissement d'un demi-point ! La probabilité d'un assouplissement de 25 points de base, entre 5 et 5,25%, se situe à 28,5% environ alors qu'il s'agissait de l'hypothèse la plus probable hier encore. Selon ce même baromètre FedWatch, il y a 38,6% de probabilité que les taux terminent l'année entre 4,25 et 4,5%, en baisse de 100 points de base par rapport au niveau actuel, et même 43% de 'proba' que 2024 se termine sur une fourchette de 4-4,25% représentant une baisse de 125 points de base !
L'euro remonte ce soir sur les 1,0920, tandis que le pétrole revient sur les 77$ le brent. Le bitcoin descend à moins de 63.000$.

VALEURS EN HAUSSE

Bonduelle remonte de 9% proche de 7 euros. Le groupe a annoncé pour son exercice 2023-2024 (clos le 30 juin) un chiffre d'affaires de 2.371,8 millions d'euros, en progression de +2,7% en données comparables, soit légèrement en dessous du dernier objectif compris entre +3% et +4%. Après prise en compte des variations de change, il affiche un repli de -1,4% en données publiées. Le groupe confirme quand même son objectif de progression de la rentabilité opérationnelle courante, grâce à la bonne tenue des activités à marques et à l'efficacité des initiatives internes de productivité et de maîtrise des coûts. Bonduelle pense ainsi atteindre pour l'exercice 2023-2024 le haut de fourchette de la rentabilité opérationnelle courante annoncée en octobre 2023, soit 75 à 80 millions d'euros à taux de change constants, et une marge opérationnelle courante supérieure à 3%.

Engie se distingue avec une action qui gagne 2,8%. La société énergétique française a relevé ses perspectives annuelles à la faveur d'un bon premier semestre sur fond de retour à la normale des conditions du marché de l'énergie après la flambée des prix déclenchée en 2022 par la guerre en Ukraine. Elle table désormais sur un résultat net récurrent compris entre 5 et 5,6 milliards d'euros, contre une fourchette précédente de 4,2 à 4,8 MdsE. L'EBIT hors nucléaire est quant à lui attendu dans une fourchette indicative de 8,2 à 9,2 MdsE (contre 7,5 à 8,5 MdsE auparavant). Engie continue de viser une notation de crédit " strong investment grade " et un ratio de dette nette économique sur EBITDA inférieur ou égal à 4,0x sur le long terme. Le Groupe réaffirme également sa politique de dividende, basée sur un taux de distribution de 65% à 75% du RNRpg et le dividende plancher de 0,65 euro par action pour la période de 2024 à 2026.
Morgan Stanley note que l'objectif de résultat net récurrent pour 2024 a été augmenté de 18% au point médian. Cette hausse des prévisions n'était pas attendue par le marché lors des résultats du premier semestre 2024 et le nouveau point médian est 17% au-dessus du consensus, selon la banque. Cela devrait également se traduire par un dividende plus élevé, étant donné que la politique de distribution est réitérée.

Danone remonte de 2,8% suivi de Waga et Gl Events

Kalray (+1,7%) a annoncé l'arrêt des négociations dans le cadre de son projet de rapprochement avec la société israélienne Pliops. "Les conditions économiques, notamment l'évolution des marchés financiers, n'étaient pas favorables pour finaliser un rapprochement capitalistique créateur de valeur pour les actionnaires", explique le spécialiste des technologies matérielles et logicielles dédiées à la gestion et au traitement intensif des données du Cloud au Edge.

AXA progresse de 1,4% au lendemain de multiples annonces. L'assureur a tout d'abord réitéré ses objectifs annuels après avoir dévoilé des comptes semestriels supérieurs aux attentes des analystes. Sur les six premiers mois de l'année, le groupe a enregistré des primes brutes émises et autres revenus de 59,9 milliards d'euros, en hausse de 7% sur un an. Cette performance a été portée par une progression de 7% des revenus de l'assurance dommages, "soutenue par la croissance en assurance des entreprises". En assurance vie et santé, les primes sont également en amélioration de 7%. Le résultat opérationnel a augmenté de 4% à 4,2 milliards d'euros tandis que le ratio solvabilité d'AXA, une mesure clé de sa santé financière, s'est établi à 227% à fin juin. La direction est confiante quant à la capacité du Groupe à atteindre une croissance du résultat opérationnel par action en 2024 en ligne avec l'objectif annoncé dans le plan stratégique, soit 6% à 8% par an en moyenne entre 2023 et 2026.

Sanofi : +1% avec Lisi, Argan, Ipsen, Thermador, Voltalia

Gecina : +0,5% avec Veolia, Pernod Ricard

VALEURS EN BAISSE

Forvia trébuche de 9% à moins de 10 euros. S&P Global Ratings a abaissé la perspective associée à la note crédit long terme 'BB' de l'équipementier à 'négative'. L'agence explique qu'une rentabilité plus faible limitera le désendettement de la firme dans un contexte de marché difficile.

Viridien : -9% avec Claranova et SMCP (-8%)

Teleperformance : -7% suivi de Ayvens, Valeo et Worldline après les comptes

Fragilisée dans la banque de détail après les comptes semestriels publiés hier, la Société Générale recule encore de 6%. Crédit Agricole perd aussi 5,5%.

Eurazeo : -6% suivi de Atos (-5,5%) et Eramet avec Vallourec et Schneider

STMicro recule 5,5%. Le secteur des semi-conducteurs est sous pression en Europe après la chute de la tech américaine et des annonces peu réjouissantes d'Intel et Microchip hier soir. Le premier a annoncé de vastes suppressions d'emploi et la suspension de son dividende à partir du quatrième trimestre alors qu'il fait face à un recul des dépenses pour les puces traditionnelles des centres de données et à une concurrence accrue sur le marché des ordinateurs personnels. "Notre objectif est de revenir au dividende, de payer un dividende compétitif au fil du temps, mais pour l'instant, nous nous concentrons sur le bilan, la réduction de l'effet de levier", a déclaré le directeur général d'Intel, Patrick Gelsinger.

Accor recule de 4,5% avec Ubisoft, Sartorius Stedim, Publicis, Verallia, Renault

Stellantis : -3,5% avec Amundi

BNP Paribas cède 3% à moins de 60 euros après un accord majeur avec Axa. Le groupe d'assurances va céder sa branche de gestion d'actifs Axa IM, représentant environ 850 milliards d'euros d'actifs sous gestion, à la banque française pour un montant total en numéraire de 5,1 milliards d'euros. Dans le cadre de la transaction proposée, AXA et BNP Paribas concluraient également un accord stratégique de long terme par lequel BNP Paribas fournirait des services de gestion d'investissement à AXA. Avec l'apport combiné des plateformes de gestion d'actifs du groupe BNP Paribas, le nouvel ensemble constitué représenterait 1.500 MdsE d'actifs sous gestion et compterait parmi les tout premiers leaders européens du secteur. Le nouvel ensemble deviendrait le leader européen de la gestion d'épargne longue pour les assurances et les fonds de pension avec 850 MdsE d'actifs, en s'appuyant sur des plateformes puissantes de gestion d'actifs cotés et privés. Cette acquisition permettrait au nouvel ensemble de bénéficier de la position de marché et de l'expertise de l'équipe dédiée aux actifs privés Axa IM, facteurs de croissance future auprès des clients institutionnels et particuliers. Le 'closing' de l'opération est attendu à l'été 2025, dès lors que les autorisations des autorités compétentes auront été reçues.

Capgemini recule de 1% dans le rouge pour la huitième séance consécutive ! Le géant des services informatiques ne profite ainsi pas d'une note d'UBS qui a rehaussé à 'acheter' sa recommandation sur le dossier. La banque suisse affirme que le titre est désormais dé-risqué tandis que sa valorisation est plus attractive. L'amélioration des taux de croissance en glissement annuel devrait également stimuler l'action. L'objectif est ramené de 235 à 225 euros.