Clôture Paris : Airbus décroche de presque 10%
Le secteur aéronautique a lourdement pesé sur la tendance

LA TENDANCE
Le CAC40 a reperdu ce mardi une bonne partie du terrain gagné hier en cédant 0,58% à 7.662 points. Le secteur aéronautique a lourdement pesé sur la tendance avec une grosse sanction sur Airbus après son avertissement.
Même si les investisseurs gardent à l'esprit le vote à venir en France et l'incertitude politique qui pourrait en découler, le rendement des OAT 10 ans continue de se détendre autour de 3,12% après un pic à 3,32% le 11 juin. Ce taux a désormais retrouvé son niveau d'avant la dissolution de l'Assemblée nationale. Bien sûr, la volatilité risque de rester élevée durant les élections législatives.
VALEURS EN HAUSSE
* Eurofins reprend 4% à 46 euros au lendemain d'une chute de plus de 16% après les attaques de Muddy Waters contre le groupe de services bio-analytiques. Dans un rapport de 35 pages, le célèbre vendeur à découvert parle d'une "entreprise de bizarreries et de contradictions" qui "a utilisé une structure d'entreprise trop complexe optimisée pour des malversations". Eurofins se dit "totalement confiante dans l'intégrité de ses comptes, de ses performances opérationnelles, de ses contrôles internes et de sa gestion des risques". Le groupe estime que "l'intégralité des allégations et insinuations qui y sont contenues est inexacte, non pertinente, biaisée et/ou trompeuse". Eurofins a évidemment partagé cette publication avec ses principaux auditeurs actuels (Deloitte Audit), car certaines déclarations ou insinuations contenues dans cette publication peuvent injustement jeter le doute sur leur travail. La société travaillera en collaboration avec ses auditeurs pour préparer des analyses plus approfondies si nécessaire.
* Air Liquide (+1,1% à 166,5 euros) prévoit d'investir jusqu'à 850 millions de dollars américains pour construire, détenir et exploiter 4 grandes unités modulaires de séparation des gaz l'air ainsi que les infrastructures connexes, dans le cadre d'un accord engageant à long terme avec ExxonMobil pour son projet d'hydrogène bas carbone prévu à Baytown au Texas. Ce projet permettrait à Air Liquide d'augmenter ses capacités de production d'oxygène de 50% au Texas. Sous réserve de la décision finale d'investissement, ce projet majeur constituerait l'investissement industriel le plus important de l'histoire du groupe Air Liquide.
* Le groupe GTT (+1,9% à 125,9 euros) a annoncé la réception, au cours du deuxième trimestre 2024, d'une commande de son partenaire Hudong-Zhonghua Shipbuilding pour la conception des cuves de dix nouveaux très grands méthaniers. En tant qu'expert des systèmes de confinement cryogénique à membranes dédiés au transport et au stockage des gaz liquéfiés, GTT réalisera le design des cuves de ces dix méthaniers, qui offriront chacun cinq cuves d'une capacité totale de 271.000 mètres cubes et intégreront le système de confinement à membranes NO96 Super+ développé par le groupe. La livraison des navires est prévue entre le premier trimestre 2030 et le quatrième trimestre 2031.
VALEURS EN BAISSE
* Airbus chute de presque 10% à 134,8 euros, sa plus forte baisse quotidienne depuis novembre 2021 ! Le titre du groupe européen est sanctionné après la révision à la baisse de ses prévisions annuelles de bénéfices, de cash-flow disponible et de production d'appareils commerciaux. Ce n'est pas une surprise, le géant de l'aéronautique est affecté par des problèmes persistants de chaîne d'approvisionnement, en particulier dans les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine. Mais la situation est encore plus mauvaise qu'anticipée jusqu'ici. Airbus a longtemps mis en garde contre cette situation après que la pandémie eut d'abord bouleversé l'industrie aéronautique mondiale, puis l'a laissée au dépourvu lorsque le transport aérien a repris à grande vitesse. Ce qui est nouveau, c'est donc l'ampleur du problème. Cité par 'Bloomberg', Guillaume Faury, le patron d'Airbus, a déclaré que les pénuries de moteurs étaient désormais le dernier point critique. "C'est une situation nouvelle à laquelle nous ne nous attendions pas", a indiqué le dirigeant lors d'un appel avec les analystes à la suite de cet avertissement. Dans ce contexte, l'entreprise table désormais sur la livraison d'"environ 770 avions commerciaux en 2024" contre 800 précédemment. Au niveau du bilan, elle anticipe un EBIT ajusté d'environ 5,5 milliards d'euros contre un précédent objectif d'au moins 7 MdsE, et un Free Cash-Flow avant financement client d'environ 3,5 MdsE contre 4 MdsE visés auparavant. A plus long terme, Airbus a repoussé d'un an, jusqu'en 2027, son objectif de produire 75 A320 par mois. G.Faury a averti que les défis économiques et géopolitiques contribuent à la situation et sont là pour perdurer " pendant un certain temps ". Le directeur général d'Airbus a par exemple précisé que les pièces de cabine sont rares parce que les compagnies aériennes remettent à neuf leurs avions plus anciens, ce qui signifie que les expéditions vers Airbus sont limitées.
* La lourde chute d'Airbus pèse sur l'ensemble du compartiment aéronautique à l'image de Safran qui abandonne plus de 3,3% sous les 200 euros. Dassault Aviation et Thalès perdent environ 2%.
* Trigano recule de presque 6% à 112,9 euros au lendemain de son point trimestriel. Le fabricant de camping-cars, caravanes, mobil-homes et remorques a enregistré un chiffre d'affaires de 1,15 milliard d'euros entre mars et mai, contre 1,03 milliard d'euros l'année précédente. Les livraisons de camping-cars de la fin de la saison 2024 devraient permettre une bonne progression du chiffre d'affaires sur l'exercice en conservant une marge de qualité, a indiqué le management. Et ce alors que le niveau de prise de commandes à ce stade est conforme aux attentes de Trigano.
* Stellantis (-0,1%) menace d'arrêter sa production en Grande-Bretagne à moins que le gouvernement britannique ne fasse davantage pour stimuler la demande de véhicules électriques. Les objectifs de vente de véhicules à zéro émission ne sont pas viables, a déclaré à la presse Maria Grazia Davino, directrice générale du constructeur pour la Grande Bretagne. Le Royaume-Uni a introduit des règles exigeant que 22% des ventes de voitures neuves de chaque constructeur soient à zéro émission cette année, et que cette proportion atteigne 80% en 2030.
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