Bilan hebdo : Paris profite de l'absence de volume et prend près de 3%

Au terme d'une semaine creuse à Paris sur les volumes en raison d'une actualité économique et financière clairsemée en France, le CAC40 gagne +2,74% en glissement hebdomadaire. En l'absence de catalyseurs dans l'Hexagone, les opérateurs se sont appuyés sur les bons indicateurs de conjoncture de Wall Street.

Les statistiques macros publiées aux Etats-Unis ont permis de valider le scenario de maîtrise de l'inflation par la FED, tout en maintenant la croissance économique dans une zone entendable par les investisseurs. En effet, les publications statistiques de la semaine outre-Atlantique -de l'inflation aux inscriptions au chômage en passant par les ventes au détail- ont rassuré les marchés et conforté l'espoir que la première économie mondiale se dirige vers un scénario idéal, celui d'une inflation contenue, sans passer par la case récession. La semaine passée, les opérateurs de Wall Street s'étaient pourtant mis à douter, redoutant que la Réserve fédérale ne réduise pas les taux d'intérêt suffisamment rapidement pour permettre un atterrissage en douceur de l'économie.

Pétroles et devises

L'or noir s'est montré très volatil cette semaine. Le WTI (West Texas Intermediate) redonne plus de -3,5% sur la semaine. Le Brent de mer du Nord recule de plus de -2,5% en glissement hebdomadaire.

Jusque cette semaine, l'actualité géopolitique prévalait dans l'évolution des cours de l'or noir, au gré du conflit russo-ukrainien et des tensions au Moyen-Orient et au Proche-Orient. L'impact géopolitique sur les cours du pétrole s'est atténué à partir de lundi, quand l'Opep a réduit ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2024 et 2025. Mardi, l'Agence internationale de l'énergie a fait écho à cette analyse... Elle a maintenu sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour l'année 2024. Cependant, l'Agence a abaissé ses estimations 2025, notamment en raison du ralentissement de la demande chinoise. L'AIE table maintenant sur une croissance de la demande de 970.000 barils par jour en 2024, puis de 950.000 barils par jour en 2025.
Ce ralentissement de la demande pour l'industrie et des perspectives de croissance moins fortes en Asie ont permis, cette semaine, de contenir la hausse des prix du pétrole.

Côté devises, l'euro gagne+ 0,7% sur la semaine face au dollar et s'échange 1,0997 à 17h45, ce vendredi 16 août.

Cette semaine, l'or s'est à nouveau envolé. La baisse du dollar américain, les attentes croissantes d'une réduction des taux d'intérêt en septembre ainsi que les tensions géopolitiques exacerbées au Moyen-Orient et en Europe de l'Est soutiennent la demande de métal jaune.
A 17h45 ce 16 août, l'once d'or fin reprend de la hauteur, avec un gain de +1,72% à 2.490$ après un plus haut de séance à 2.499,70$ qui constitue le nouveau record historique du métal jaune. Sur la semaine, l'once d'or gagne +2,5%.

Les valeurs

* Biosynex (+50,53% à 5,63 euros). Avec le retour sur les devants de l'actualité d'un sujet épidémiologique, le titre, dont la capitalisation boursière a été divisée par 2 depuis janvier, se reprend cette semaine. L'alerte de l'OMS sur le mpox (variole du singe) relance la spéculation des investisseurs, alors le vaccin pour cette maladie n'est pas pour le moment un sujet sur lequel a communiqué Biosynex.
Rappelons qu'à la fin juillet, Biosynex a été sanctionné par l'AMF pour avoir manqué à ses obligations de communication financière, ainsi que pour des manquements d'initiés ou des manquements aux obligations déclaratives. Le montant total des sanctions infligées a atteint 930 kE, mais cette décision peut faire l'objet d'un recours auprès de l'AMF.

La semaine est globalement porteuse pour l'ensemble du domaine des biotechnologies... Novacyt bondit de 110,4%, avec Gensight (+13,3%), Medincell (+11%), Poxel (+12,09%), Boiron (+6,38%), Genfit (+6,35%), mais aussi Guerbet (+5,20%).

* Median Technologies (+12,57% à 6 euros). Nouvelle semaine de forte hausse pour Median Technologies dont l'action s'est envolée depuis l'annonce, le 6 août, de la signature, d'un accord initial avec un laboratoire pharmaceutique membre du Top 10 mondial en oncologie. L'accord porte sur le thème de la découverte de biomarqueurs d'imagerie grâce à l'exploitation par l'intelligence artificielle des données cliniques d'un candidat médicament développé par ce laboratoire. Cet accord pourrait conduire à une plus large collaboration entre le laboratoire pharmaceutique et Median. Certains analystes nourrissent de très fortes ambitions sur le dossier depuis cet accord, ce qui a permis à l'action Median Technologies de bondir de plus de 49% en bourse depuis cette date.

* Planisware (+11,69% à 30,09 euros). Le titre de l'éditeur de logiciels en mode SaaS prend la seconde place du Compartiment A, derrière OVH (+11,93%). L'action prend le chemin de la spéculation avec l'Offre Publique d'Achat qui pourrait intervenir prochainement sur son homologue Esker (+1,23% en hebdomadaire), qui a confirmé lundi, les discussions menées avec le fonds Bridgepoint... Il n'y a cependant "aucune certitude" que ces discussions aboutissent à un accord ou à une transaction, ni quant aux conditions et au calendrier de celle-ci.

* Valneva (+9,76% à 3,444 euros). La société nantaise spécialisée dans les vaccins est en bonne place au SBF 120 après avoir enregistré un bénéfice opérationnel de 46,7 ME au cours du 1er semestre (-35 ME un an plus tôt). Cette augmentation provient principalement du produit de la vente du PRV (bon de revue prioritaire). L'Ebitda ajusté s'est élevé à 56,2 ME contre une perte d'Ebitda ajusté de -28,3 ME sur l'exercice précédent. Le bénéfice net ressort à +34 ME pour un chiffre d'affaires total de 70,8 ME (73,7 ME au 1er semestre 2023). Les ventes de produits ont atteint 68,3 ME (69,7 ME un an auparavant). La trésorerie nette utilisée par les activités opérationnelles s'est élevée à 66,3 ME au cours du semestre (65,4 ME pour la période de comparaison en 2023). Le management confirme ses perspectives financières pour l'exercice 2024, soit un chiffre d'affaires total estimé entre 170 et 190 ME, dont 160 à 180 ME de ventes ; des dépenses de Recherche et Développement (R&D) entre 60 et 75 ME ; et des autres produits attendus entre 100 et 110 ME, dont 95 ME provenant de la vente du PRV.
Oddo BHF confirme son opinion 'surperformance' à la suite de cette publication. La société devrait bénéficier du momentum favorable attendu sur le marché du voyageur à CT/MT ainsi que du lancement d'Ixchiq (possible annonce de stock piling non intégré par le consensus), souligne le broker. Bryan Garnier ('achat') parle de résultats globalement conformes aux attentes du consensus. Bien que les performances de lancement d'Ixchiq aient été plus faibles que prévu, elles semblent être conformes aux prévisions de Valneva, indique le courtier.

* GTT (+8,16% à 136,5 euros). Le titre a rebondi cette semaine, stimulé par une note de Berenberg. L'analyste est repassé à 'Achat' sur la société de transport et de stockage de GNL, affirmant que le repli de l'action semble exagéré. Le broker explique que le groupe continue d'offrir une forte visibilité sur les revenus futurs, des perspectives positives pour les prises de commandes et une politique de distribution aux actionnaires "généreuse". Les résultats récents étaient solides, avec un carnet de commandes à des niveaux records. Son objectif de cours est remonté de 148 à 155 euros.

* Worldline (+7,17% à 8,37 euros). L'heure de la reprise a-t-elle sonné ? Le groupe spécialiste des solutions de paiement, qui a subi les foudres du marché en perdant 50% depuis le 1er janvier, se reprend cette semaine dans le sillage de son homologue néerlandais, la société de paiement Adyen, dont les résultats ont dépassé les attentes au 1er semestre. Les perspectives de la société néerlandaise restent engageantes, puisqu'elle vise une augmentation nette de chiffre d'affaires entre 20 et 25% chaque année jusqu'en 2026. Sa hausse d'activité devrait se situer en bas de fourchette en 2024, ce qui reste plus qu'honorable.
Depuis son point trimestriel, le groupe Wordline a perdu pied en Bourse, les analystes ne voyant plus de catalyseur positif au dossier. Il est vrai que le groupe a légèrement averti sur ses résultats en raison notamment de tendances de consommation plus faibles en Europe... Dans un contexte incertain, la direction avait ajusté ses objectifs pour 2024 et table désormais sur une croissance organique d'environ 2% à environ 3% contre une prévision précédente d'au moins 3%. L'EBE ajusté serait d'environ 1,13 MdE à environ 1,17 MdE contre au moins 1,17 MdE visé précédemment.
Le titre fait l'objet, vendredi, d'une note de Jefferies. Le broker maintient sa recommandation à 'sousperformance' mais coupe son objectif de cours de 9,20 à 7,40 euros.

* Hermes International (+5,73% à 2.121 euros). Le sellier finit la semaine quasiment au plus haut. Le titre pointe aux premiers rangs du CAC40 et semble vouloir s'affranchit complètement du seuil psychologique des 2.000 euros. Le groupe de luxe profite d'une semaine de creux sur les volumes pour marcher un peu plus vers son record historique de 2.436 euros touché le 21 mars dernier.
Dans le secteur du luxe, LVMH (+3,47% à 658 euros) n'est pas en reste alors que Kering (-0,02% à 254,5 euros) est à la peine.

* Stellantis (+2,02% à 14,35 euros). Le constructeur automobile s'en sort plutôt bien sur la semaine, alors que l'actualité souffle plutôt le froid. Depuis le 23 juillet, le titre a enchaîné une impressionnante série de 15 séances baisses sur les 16 séances. Au début de cette semaine, le retard cumulé depuis le 1er janvier était de 34,4%.
Les déconvenues s'accumulent, notamment du côté des Etats-Unis. En fin de semaine dernière, le constructeur européen a annoncé le licenciement de 2.450 personnes sur son site de Warren, en périphérie de Détroit dans le Michigan, après l'arrêt de la production de son Ram 1500 Classic.
Ce vendredi ce 16 août, les investisseurs ont appris que les actionnaires américains de Stellantis ont engagé des poursuites judiciaires contre le groupe, estimant avoir été trompés. Stellantis aurait notamment dissimulé la hausse de ses stocks avant de faire état de résultats décevants, générant une baisse du titre. La plainte, déposée jeudi auprès du tribunal fédéral de Manhattan indique que Stellantis aurait artificiellement gonflé le cours de ses titres durant la plus grande partie de 2024 en faisant des évaluations "extrêmement positives" de ses stocks, de ses nouveaux produits et de sa marge opérationnelle. Face à ces griefs, Stellantis rétorque, dans un communiqué transmis par courriel à Reuters, que "ces poursuites sont sans fondement", et l'entreprise "a l'intention de se défendre vigoureusement".
Quoi qu'il en soit après le scandale des airbags de C3 défectueux, cette affaire à l'international ne viendra pas redorer le blason du groupe. D'ailleurs, Morgan Stanley a récemment coupé son objectif de cours de 26 à 19 euros tout en préconisant de 'surpondérer' le dossier. Pour sa part, Bernstein a abaissé sa cible de 22 à 18 euros, assortie d'une recommandation de 'performance de marché'.

* GL Events (-8,97% à 17,04 euros). Le spécialiste des métiers de l'événementiel est lanterne rouge du SRD. Le groupe, qui publiera ses résultats du 1er semestre le 4 septembre, sortira de l'indice MSCI World Small Cap, le 30 août.

* Antin (-5,02% à 12,10 euros). L'action est également délaissée au SRD. Cette semaine, JP Morgan a dégradé le dossier à 'neutre' tout en ajustant sa cible de 16,5 à 14,9 euros.
Egalement en queue de peloton du SRD cette semaine : Akwel (-4,81%), avec Abivax (-4,36%), Manitou (-3,57%), Lhyfe (-3,51%) et Eagle Football Group (-2,23%) qui peine à trouver un second souffle en Bourse malgré son changement d'actionnaire.

* Eurofins Scientific (-1,78%) et Kering (-0,02%) sont les deux seuls dossiers dans le rouge cette semaine sur le CAC40.