Entretien avec Thierry Chambon, DG d'Energisme

Boursier.com : Avec un titre qui a chuté de plus de 90% depuis l'IPO, avez-vous fait le bon choix en juillet 2020?

C'est ce qu'il fallait faire à ce moment précis du développement de la société et son actionnariat fragmenté. La Bourse était naturelle, notamment en raison des besoins de financement qui étaient les nôtres à ce moment-là. Aujourd'hui, nous constatons une très forte décorrélation entre la valeur économique de la société et sa valeur en Bourse. Pour autant, je suis confiant, notre valeur boursière va remonter rapidement.

Boursier.com : Le titre est catalogué, parmi ceux ayant recours à des lignes de financement dilutives, en l'occurrence celle conclue auprès d'Atlas...

Le profil type d'une société ayant recours à ces financements est différent du nôtre : nous, nous possédons un produit différenciant sur notre marché en croissance, nous le commercialisons avec succès et nos perspectives de croissance sont réelles. Tout ceci est tangible et concret. Le marché constatera cette réalité.

Boursier.com : En attendant, la dilution potentielle est considérable sur un cours ne valorisant la société que 2,50 ME...

Energisme recherche d'autres solutions de financement en remplacement de la ligne Atlas, c'est notre priorité, nous avons grandement avancé en ce début d'année, notamment grâce aux résultats encourageants de la société qui se rapprochent à grands pas de la rentabilité.
En conséquence, dans l'immédiat, l'idée est de ne pas tirer toute la ligne de financement.

Boursier.com : Quelles perspectives de rentabilité à court terme?

Deux phénomènes favorables vont se combiner à court terme : la hausse de notre chiffre d'affaires et la réduction de nos coûts en raison de la forte diminution de nos frais de personnel et de nos coûts d'hébergement, qui sont nos deux principaux postes de charges au compte de résultat. En conséquence, nous visons l'atteinte d'un EBITDA positif sur le premier semestre 2023. Certes, nous allons accuser un retard par rapport aux prévisions de chiffre d'affaires livrées lors de l'IPO, mais techniquement nous avons progressé, le produit fonctionne, de grands noms de l'énergie nous font confiance. Pour preuve, de grands groupes ont commencé à déployer la solution Energisme massivement dès le T4 2022.

Boursier.com : Opérationnellement, quelle évolution depuis l'IPO?

Technologiquement, notre plateforme est au point, même largement au-delà de la possibilité actuelle de notre offre. Nous avons fait le choix financier de son développement. Par ailleurs, deux éléments majeurs ont changé depuis notre introduction en Bourse : tout d'abord, concernant Energisme : nous sommes désormais reconnus comme un acteur différent des autres dans notre domaine, car nous sommes le seul éditeur SAAS dans l'énergie. Deuxième élément : le momentum sur l'énergie avec l'envolée des prix du kilowatt combinée à une réglementation toujours plus restrictive.

Boursier.com : Vous oeuvrez dans la mesure, la prise de données. Mais pourquoi ne pas aller jusqu'à la solution ?

Nous sommes bien le thermomètre et non le médecin. Nous mesurons et proposons des pré analyses. Mais nous ne nous lancerons pas dans l'analyse qui restera du ressort de nos clients (société de maintenant, facility management, bureaux d'étude). Nous voulons rester un pur éditeur.