Entretien avec Philippe Khairallah, Gérant de Verdemobil Biogaz

Boursier.com : Quel est le métier de Verdemobil Biogaz qui vise une prochaine introduction en Bourse de Paris ?

Historiquement, la société vend des équipements d'épuration du biogaz en biométhane pour l'injection dans le réseau de gaz, associés à des contrats de maintenance de longue durée. Il s'agit d'installer tous les éléments nécessaires à cette épuration du biogaz. Nous intervenons donc entre les unités de production de biogaz et le réseau de gaz. Nous avons équipé 33 sites de nos modules d'épuration et de purification. Désormais, nous oeuvrons aussi au processus de captage du CO2 issu du processus d'épuration. Nous savons le capturer, le comprimer, le liquéfier, le refroidir et le distiller, pour le transformer en standard de qualité alimentaire de façon à le commercialiser.

Boursier.com : Quelles applications à ce CO2 ?

Le CO2 de qualité alimentaire est utilisé dans de multiples applications : par les maraichers, pour l'eau pétillante, la brasserie, les extincteurs, l'endormissement de cochons et volailles, incorporé aussi dans les barquettes alimentaires.

Boursier.com : Qui sont vos partenaires en amont ?

Nous signons un contrat avec le propriétaire de l'unité de méthanisation. Nous lui restituons 100% du méthane injectable dans le réseau ainsi que la chaleur issue du processus et nous conservons le CO2. Ce CO2 libéré est très concentré et notre efficacité est donc maximale.

Boursier.com : Y a t-il suffisamment de sites de méthanisation pour déployer votre modèle ?

On dénombre 1.500 sites environ en France dont 500 qui injectent le biométhane dans le réseau en rejetant le CO2 dans l'atmosphère. Sur ces 500 sites, environ 120 sont d'une importance telle qu'ils nécessitent une décarbonation, car ils émettent plus de 2.000 tonnes de CO2 par an. C'est notre marché! Nous avons d'ores et déjà lancé 14 modules.

Boursier.com : L'installation d'une unité est-elle rapide ?

Il nous faut environ 1 mois pour installer le module et le démarrer chez le partenaire.

Boursier.com : Comment avez-vous financé la société jusqu'à présent?

Sans financement dilutif jusqu'à présent. Un peu de dette bancaire bilatérale pour financer les achats des différents composants. Aujourd'hui, il s'agit de financer l'accélération, puisque nous avons déjà construit l'atelier de fabrication.

Boursier.com : Le montant que vous envisagez de lever lors de l'introduction en Bourse sera t-il suffisamment important pour atteindre la rentabilité?

La rentabilité est déjà là, les sites existants. Nous avons standardisé les dimensionnements de nos modules : pour des équipements qui captent entre 3.000 et 5.000 tonnes de CO2, les investissements représentent 1,5 ME d'investissements environ.

Boursier.com : Comptez-vous conserver le contrôle de la société?

L'idée est de rester majoritaire et de conserver le contrôle.