Entretien avec Jean-Claude Maillard, PDG de Figeac Aéro
Un nouveau cycle de croissance illustré par la reprise du trafic aérien

Boursier.com : L'exercice passé valide la reprise d'activité et une forte diminution de la perte, malgré la forte hausse des frais financiers. Etes-vous dans les temps de passage de votre plan "Route 25" ?
Nous sommes effectivement parfaitement en ligne sur le déploiement de notre plan stratégique Route 25 puisque le Groupe a atteint pour la deuxième année consécutive l'ensemble de ses objectifs financiers - croissance, avec un chiffre d'affaires de 341,6 MEUR soit +21,2% - rentabilité, avec une amélioration de la marge d'EBITDA courant de 30pb à 11,8% et une génération de free cash flows positive, comme attendu, à 5,4 MEUR. D'un point de vue industriel, nous avons poursuivi sur l'exercice 2022/23, la montée en charge de notre outil industriel, avec un taux d'utilisation désormais d'environ 70% (contre 55% un an auparavant), l'amélioration de nos schémas industriels et finalisé la première phase du déploiement de notre nouvel ERP sur nos principaux sites. Nous avons fait tout cela malgré des vents contraires liés à l'inflation, et des tensions en matière d'approvisionnement et de recrutement - des défis à court terme sur lesquels nous travaillons dur et nous percevons d'ores et déjà des premiers signes d'amélioration.
Boursier.com : Rappelez-nous les objectifs pour l'exercice en cours et à moyen terme ?
Nous sommes clairement dans un nouveau cycle de croissance illustré par la reprise du trafic aérien, la bonne santé financière des compagnies aériennes, et des carnets de commandes bien fournis chez l'ensemble des donneurs d'ordre. Avec tous les indicateurs de l'aéronautique civile au vert, nous avons une belle trajectoire devant nous. Aussi, nous sommes confiants de réaliser sur l'exercice en cours (clôture le 31 mars 2024) un chiffre d'affaires compris entre 375 MEUR et 390 MEUR, un EBITDA courant entre 48 MEUR et 53 MEUR et des free cash flows entre 16 MEUR et 20 MEUR. Comme déjà annoncé, sur l'exercice 2024/25, nous devrions retrouver nos niveaux pré-crise, avec un chiffre d'affaires entre 420 MEUR et 440 MEUR, et avec une rentabilité et une génération de cash améliorées avec un EBITDA courant entre 67 MEUR et 73 MEUR et des free cash flows entre 20 MEUR et 28 MEUR.
Boursier.com : Au-delà du rebond post Covid, les prises de commandes marquent-elles une véritable reprise structurelle ?
D'un point de vue général, le trafic aérien évolue désormais au-delà des niveaux d'avant-crise, et les compagnies aériennes sont ainsi désireuses d'accroître leur offre et de moderniser leur flotte. C'est ce qui a permis le retour d'une bonne tendance depuis le début de l'année - tendance confirmée par les quelques 1 100 appareils commandés à Airbus et Boeing lors du dernier salon du Bourget. C'est une excellente nouvelle puisqu'elles viennent soutenir la hausse prévue des cadences de production des avionneurs. Positionné sur les principaux programmes, nous profitons d'ores et déjà de cette dynamique avec un carnet de commandes qui s'élève à 3,4 MdEUR au 31 mars 2023, ce qui sécurise notre activité et nous assure 10 années de visibilité. Par ailleurs, nous remportons de nouveaux contrats, à l'instar du dernier annoncé avec Safran Nacelles d'un montant global de 140 MEUR. Avec une structure financière renforcée, une empreinte industrielle dimensionnée pour la croissance et des positions stratégiques au coeur de l'écosystème aéronautique mondial, nous sommes idéalement positionnés pour bénéficier à plein de la bonne orientation du secteur
Boursier.com : Quelle a été la conséquence de la hausse des taux sur vos frais financiers lors de l'exercice passé ? Qu'en sera-t-il pour l'exercice en cours ?
Notre charge d'intérêt s'est effectivement appréciée au cours du dernier exercice, à 8,1 MEUR, contre 4,8 MEUR en 2021/22. Cette évolution est le reflet de la restructuration financière finalisée en juin 2022 et de la hausse des taux. Avec un impact en année pleine de ces éléments sur l'exercice en cours, la charge d'intérêt se renchérira sur l'exercice en cours, même si vous devez noter que désormais plus de 80% de notre endettement est à taux fixe.
Boursier.com : Quelle est votre feuille de route pour diminuer l'endettement ?
Nous poursuivons une stratégie qui est focalisée sur la rentabilité de nos contrats, avec un travail de fond aussi bien sur les nouvelles affaires que les contrats arrivant à échéance, et la génération de cash, avec une discipline financière marquée par la maîtrise des investissements et du BFR. Cette stratégie nous permettra de diminuer notre levier à 4 d'ici mars 2025 et sous 3 rapidement après, un niveau que nous estimons normatif.
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