Wall Street corrige, alors qu'Israël frappe l'Iran
Les indices attendus en forte baisse sur la place américaine

Wall Street s'affiche en très forte baisse en première tendance, avant bourse ce vendredi, alors qu'Israël a frappé l'Iran, indiquant s'en être pris à des sites nucléaires, des usines de missiles balistiques et des commandants militaires iraniens afin d'empêcher Téhéran de développer l'arme atomique. Des explosions ont été signalées notamment à Natanz où se situe le principal site d'enrichissement d'uranium du pays. Les Gardiens de la révolution - armée idéologique du régime iranien - ont indiqué que leur commandant Hossein Salami avait été tué. Le QG du corps d'élite de l'armée iranienne à Téhéran aurait par ailleurs été ciblé... Un coup dur aussi pour Donald Trump, qui pensait encore parvenir à une solution diplomatique avec l'Iran et va réunir son conseil de sécurité nationale. Le président américain avait demandé à Israël de ne pas procéder à ces frappes, et Washington avait déjà réduit son personnel diplomatique dans la région.
Le S&P 500 s'affiche en déclin de 1,4% en pré-séance, le Dow Jones en baisse de 1,3% et le Nasdaq en recul de 1,5%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI flambe de plus de 5% à 71,5$. Le Brent de la mer du Nord grimpe aussi de 5% vers les 73$. Hier, la séance avait été compliquée, avec une flambée d'Oracle suite à ses perspectives, mais aussi une chute de Boeing suite au dramatique crash d'Air India près d'Ahmedabad.
La géopolitique fait donc son retour sur le devant de la scène, alors que plus tôt cette semaine, les investisseurs saluaient l'accord commercial entre Washington et Pékin suite aux rencontres de Londres. Le scénario d'une désescalade dans la guerre commerciale prend forme, après les échanges assez virulents entre USA et Chine qui s'accusaient réciproquement d'avoir enfreint la trêve conclue à Genève le mois dernier - marquée par un abaissement des droits de douane réciproques mis en place plus tôt par les deux pays. Selon Lutnick, les Chinois se sont engagés à accélérer les expéditions de métaux rares essentiels aux entreprises américaines de l'automobile et de la défense, tandis que Washington va assouplir certains de ses propres contrôles à l'exportation. Des progrès auraient donc été réalisés sur deux des questions les plus épineuses...
"Dans un deuxième temps, les deux parties devraient suivre le consensus et les exigences importants dégagés par les deux chefs d'État lors de leur entretien téléphonique et jouer un rôle actif dans le mécanisme de consultation économique et commerciale sino-américain", a déclaré le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Les deux parties devraient "faire preuve de bonne foi en respectant leurs engagements et préserver conjointement les résultats durement acquis du dialogue".
Donald Trump avait réagi sur Truth Social. "Notre accord avec la Chine est conclu, sous réserve de l'approbation finale du président Xi et de moi-même. Les aimants complets et les terres rares nécessaires seront fournis dès le départ par la Chine. De même, nous fournirons à la Chine ce qui a été convenu, y compris les étudiants chinois fréquentant nos universités et collèges (ce qui a toujours été une bonne chose pour moi !). Nous obtenons un total de 55% de droits de douane, la Chine 10%. Nos relations sont excellentes ! Merci de votre attention !", avait lancé Trump.
Trump a déclaré cependant avant-hier aux journalistes qu'il pourrait envoyer des lettres à ses partenaires commerciaux d'ici une ou deux semaines pour fixer des taux de droits de douane unilatéraux. "À un moment donné, nous allons simplement envoyer des lettres. Et je pense que vous comprenez que, nous dirons voici le deal, vous pouvez le prendre ou le laisser", a déclaré le président au Kennedy Center à Washington. Peu après avoir introduit de nouveaux droits de douane très élevés qui avaient perturbé les marchés, Trump avait instauré une pause des droits les plus contraignants qui expire le 9 juillet. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a également déclaré hier au Congrès qu'il était fortement probable que la suspension des droits de douane soit prolongée pour les pays qui négocient avec l'administration de bonne foi. "Il y a 18 partenaires commerciaux importants - nous travaillons à des accords sur ces derniers - et il est fort probable que pour les pays qui négocient de bonne foi, nous reporterons la date", a indiqué Bessent devant la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants.
Sur le front économique cette semaine, les chiffres de l'inflation américaine ont rassuré. L'indice des prix à la consommation du mois de mai est ressorti en hausse de 0,1% d'un mois sur l'autre et de 2,4% sur un an, contre des consensus respectifs de +0,2% et +2,5%. Hors alimentaire et énergie, le CPI a augmenté de 0,1% par rapport au mois antérieur et de 2,8% sur un an, deux lectures également moins élevées que prévu. Le président américain en a immédiatement profité pour livrer sur Truth Social un nouvel appel à la Fed. "L'IPC vient d'être publié. Excellents chiffres ! La Fed devrait baisser ses taux d'un point. Cela permettrait de payer beaucoup moins d'intérêts sur la dette à venir. Tellement important !" Le vice-président J.D. Vance a ajouté que "le refus de la Fed de baisser les taux" était "une faute monétaire".
L 'indice américain des prix à la production du mois de mai 2025 publié hier s'est établi en augmentation de 0,1% d'un mois sur l'autre et de 2,6% sur un an, contre respectivement +0,2% et +2,6% de consensus. Hors alimentaire et énergie cette fois, le "PPI" américain a progressé de 0,1% par rapport au mois antérieur et de 3% en comparaison de l'an dernier. Le consensus était de +0,3% d'un mois sur l'autre.
A moins d'une semaine de la réunion monétaire de la Fed des 17 et 18 juin, le consensus reste au statu quo. L'outil CME FedWatch donne plus de 97% de probabilité que les taux restent inchangés sur les fonds fédéraux entre 4,25 et 4,50%. Le même outil montre une probabilité d'un maintien des taux de plus de 73% au 30 juillet, pour la réunion suivante. Ce n'est donc qu'en septembre que la Fed pourrait recommencer à assouplir sa politique, en débutant par un geste d'un quart de point. Le baromètre FedWatch montre que la banque centrale américaine pourrait réduire ses taux une à trois fois cette année.
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Adobe a publié hier soir des résultats assez robustes et relevé ses prévisions de revenus, profitant du développement de l'intelligence artificielle et de l'adoption de ses nouveaux outils basés sur l'IA. Le groupe software américain prévoit un chiffre d'affaires compris entre 23,50 et 23,60 milliards de dollars pour l'exercice 2025, contre une fourchette précédente de 23,30 à 23,55 milliards. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice annuel est attendu entre 20,50 et 20,70$ par action, contre 20,20 à 20,50$ précédemment. Les revenus du deuxième trimestre ont été de 5,87 milliards de dollars, supérieurs aux attentes, tout comme la guidance du troisième trimestre. Adobe avait annoncé en avril qu'il intégrait des modèles d'IA de génération d'images d'OpenAI et Google dans son application Firefly.
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