Le pétrole chute malgré les craintes d'escalade au Moyen-Orient

Les cours pétroliers n'échappent pas à l'aversion au risque généralisée sur les marchés financiers. Les contrats à terme sur le Brent et le WTI évoluent nettement dans le rouge après avoir chuté de plus de 3% vendredi et aligné une quatrième semaine consécutive de repli. Les craintes d'une récession aux États-Unis, premier consommateur de pétrole, pèsent largement plus sur les cours que les inquiétudes liées aux tensions croissantes au Moyen-Orient, la plus grande région productrice de pétrole.

Les risques de récession aux Etats-Unis alimentées par la publication vendredi du rapport sur l'emploi en juillet "ne font qu'ajouter aux inquiétudes concernant la demande chinoise qui persistent sur le marché pétrolier depuis un certain temps", affirment les analystes d'ING. Le pétrole a également été mis sous pression par la décision de l'OPEP+ de s'en tenir à son plan visant à éliminer progressivement les réductions volontaires de production à partir d'octobre, ce qui signifie que les approvisionnements en brut augmenteront plus tard cette année. La production de pétrole de l'OPEP a par ailleurs augmenté en juillet malgré les restrictions de production du cartel, a montré vendredi une enquête de 'Reuters'.

Au Moyen-Orient, Israël et les Etats-Unis se préparent à une grave escalade dans la région après que l'Iran et ses alliés, le Hamas et le Hezbollah, se sont engagés à riposter contre Israël pour les meurtres du chef du Hamas et d'un haut commandant militaire du Hezbollah la semaine dernière. "Le risque d'une guerre régionale plus large, même s'il me semble toujours faible, ne peut être ignoré", indique Tony Sycamore, analyste de marché chez IG.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison octobre recule de 2,1% à 75,2$ à Londres tandis que le baril de WTI (échéance septembre) abandonne 2,3% à 71,8$ sur le Nymex. Les deux références évoluent au plus bas depuis sept mois.