Le pétrole chute encore, Ryad sur le point d'augmenter sa production

Le pétrole ne profite pas des annonces de relance en Chine... Pour la deuxième séance consécutive, les cours de l'or noir corrigent, affectés par la décision de l'Arabie saoudite d'augmenter à nouveau sa production et par la perspective d'un retour du brut libyen sur le marché. Le baril de WTI pour livraison novembre perd 2,7% à 67,8$ sur le Nymex tandis que le baril de Brent de la mer du Nord cède 2,6% à 71,6$ à Londres.

Ryad s'apprête à abandonner son objectif officieux d'un baril de pétrole à 100 dollars, le royaume étant sur le point de relever sa production afin de regagner des parts de marché, quitte à ce que les prix baissent encore, rapporte le 'Financial Times', citant des sources proches du dossier. Face à la chute des prix pétrolier, l'Opep+ a décidé, il y a quelques semaines, de repousser l'augmentation de sa production prévue en octobre et en novembre. Mais, selon les sources du quotidien britannique, le cartel a désormais décidé de relever sa production à compter du 1er décembre, même si cela doit se faire au prix d'un baril plus faible sur une plus longue période. Ryad ne veut pas continuer à céder des parts de marché à d'autres producteurs de pétrole et estime disposer de suffisamment d'options de financement pour faire face à une période de baisse des cours du brut, souligne le FT. Les membres de l'Opep+ réduisent actuellement leur production d'un total de 5,86 millions de bpj, ce qui équivaut à environ 5,7% de la demande mondiale de pétrole.

Les factions libyennes ont signé un accord sur le processus de nomination du gouverneur de la Banque centrale, une première étape pour résoudre le conflit sur le contrôle de la BC et des revenus pétroliers qui a réduit la production et les exportations pétrolières du pays. "Une résolution imminente de la crise de la banque centrale libyenne rétablirait une offre pétrolière importante, tandis que les interruptions de production dans le Golfe américain sont considérées comme très temporaires", indique à 'Reuters' Clay Seigle, stratège énergétique. Un ouragan menaçant la côte américaine du Golfe du Mexique a changé de cap, se dirigeant vers la Floride et s'éloignant des zones productrices de pétrole et de gaz près du Texas, de la Louisiane et du Mississippi.

L'Agence internationale de l'énergie a récemment déclaré que les marchés mondiaux du pétrole seront surapprovisionnés l'année prochaine, avec ou sans approvisionnement supplémentaire de l'OPEP+, grâce à une augmentation de la production en dehors du groupe. "Il n'y a pas de place pour plus de pétrole de l'OPEP+ sur le marché si le cartel veut un prix du pétrole proche de 80 dollars en 2025", expliquent les analystes d'A/S Global Risk Management. "Nous estimons que les Saoudiens tentent d'exercer une pression significative sur ceux qui ne respectent pas leurs quotas".