La BCE doit se méfier d'une baisse excessive des taux d'intérêt
L'approche réunion par réunion est toujours d'actualité pour l'économiste allemande...
La BCE doit se méfier d'une réduction excessive des taux d'intérêt car les coûts d'emprunt sont déjà proches d'un niveau qui ne freine plus l'économie et une baisse supplémentaire pourrait se retourner contre elle, selon Isabel Schnabel, membre du directoire. Dans une interview accessible sur le site de la BCE, la dirigeante explique : "compte tenu des perspectives d'inflation, je pense que nous pouvons progressivement nous rapprocher du neutre (ndlr : taux') si les données à venir continuent de confirmer notre scénario de base".
Alors que certains de ses collègues ont évoqué la possibilité de réduire les taux de 50 points de base, Isabel Schnabel indique ne "rien exclure" mais préfère "fortement une approche progressive". "J'aimerais insister sur le mot 'graduel', pour trois raisons. La première est l'inflation toujours élevée des services, donc une partie importante de la désinflation doit encore se matérialiser. La deuxième est que nous devons être attentifs à de nouveaux chocs. J'ai mentionné les prix de l'essence et de l'alimentation. Et la troisième est que nous nous rapprochons maintenant du territoire neutre. Bien sûr, personne ne sait où se situe le taux neutre. Nous disposons de nombreuses estimations de modèles différentes, chacune entourée d'une énorme incertitude".
L'approche réunion par réunion est par ailleurs toujours d'actualité pour l'économiste allemande: "je ne veux pas me sentir lié par des communications antérieures, je veux pouvoir ajuster la politique à chaque réunion". " Les marchés semblent supposer que nous devrons passer en territoire accommodant... compte tenu des perspectives actuelles, je ne pense pas que ce soit approprié", souligné également la dirigeante.
En ce qui concerne la croissance, Isabel Schnabel minimise la baisse surprise de l'activité du secteur privé en novembre, citant l'incertitude élevée découlant des troubles politiques en Europe et de la victoire électorale de Trump aux États-Unis. Les chiffres pourraient surestimer l'ampleur de la faiblesse, et une récession ne semble pas à l'ordre du jour : "la consommation au troisième trimestre, d'après les données disponibles, a été plus forte que prévu. Nous voyons dans les données des signes d'une reprise tirée par la consommation. Cela me donne confiance dans le fait que ce récit reste plausible".
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