Fed : Powell ne garantit plus un atterrissage en douceur...
"Un atterrissage en douceur signifie simplement ramener l'inflation à 2% tout en conservant un marché du travail solide. Et c'est assez difficile à réaliser en ce moment", a déclaré jeudi soir le patron de la Fed.

La lutte contre l'inflation risque de peser sur la croissance économique et l'emploi, a prévenu jeudi soir Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, qui s'est montré moins confiant que précédemment sur la capacité de la Fed à éviter une récession en relevant ses taux pour juguler l'envolée de l'inflation.
"Ramener l'inflation à 2% (l'objectif de moyen terme de la Fed : ndlr) ne se fera pas sans douleur", a ainsi déclaré Jerome Powell dans une interview à Marketplace, l'émission économique quotidienne de la radio publique américaine 'NPR'. Mais "le plus douloureux serait d'échouer à la contrer et que l'inflation reste ancrée dans l'économie à des niveaux élevés", a ajouté M. Powell, qui vient d'être confirmé jeudi pour un second mandat par le Sénat américain.
"Notre objectif, bien sûr, est de ramener l'inflation à 2% sans que l'économie n'entre en récession, ou en conservant un marché du travail assez solide", a indiqué le patron de la Fed. Mais les choses pourraient s'avérer plus compliquées qu'initialement anticipé : "la question de savoir si nous pouvons exécuter un atterrissage en douceur ou non, cela peut en réalité dépendre de facteurs que nous ne contrôlons pas", a-t-il reconnu...
"Un atterrissage en douceur signifie simplement ramener l'inflation à 2% tout en conservant un marché du travail solide. Et c'est assez difficile à réaliser en ce moment", a-t-il encore déclaré.
Des hausses de taux de 0,5 point privilégiées, mais 0,75 pt pas exclu
"Si l'économie évolue à peu près comme prévu, il serait approprié qu'il y ait des hausses supplémentaires de 50 points de base (un demi-point) lors des deux prochaines réunions", a-t-il ajouté, précisant que "si les choses se passent mieux que prévu, nous sommes prêts à faire moins. Si c'est pire que prévu, nous sommes prêts à faire plus", a-t-il dite ce qui n'exclurait donc pas un geste de 75 points de base.
Aux Etats-Unis, la hausse de prix à la consommation s'est élevée à 8,5% en mars et à 8,3% en avril sur un an, au plus haut depuis 40 ans, et très loin de l'objectif de moyen terme de la Fed. Celle-ci a commencé à relever ses taux en mars dernier avec un tour de vis d'un quart de point, suivi le 3 mai d'une nouvelle hausse plus forte, d'un demi-point, portant ainsi le taux des "fed funds" entre 0,75% et 1%.
Face à des critiques estimant que la Fed a tardé à reconnaître le caractère durable de l'inflation, la banque centrale s'est engagée à remonter rapidement ses taux à un niveau neutre pour l'économie, estimé autour de 2,5%. De nombreux experts estiment cependant qu'il sera nécessaire d'aller bien plus haut, au-dessus de 3%, voire à 4% ou 5% pour calmer l'envolée des prix, ce qui pourrait provoquer une récession aux Etats-Unis l'an prochain.
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