Fed : plus de 4 hausses de taux cette année ? (Goldman Sachs)
La réunion de mardi et mercredi devrait être l'occasion pour la Fed de préciser ses intentions face à un marché boursier très nerveux depuis le début 2022. Les investisseurs ont été surpris du ton plus "faucon" adopté récemment par la Fed.

La Fed pourrait être amenée à relever ses taux directeurs plus que quatre fois cette année pour juguler l'inflation, selon la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, qui s'attend aussi à un début de réduction du bilan de la banque centrale américaine à partir de juillet.
Dans son scénario de base, publié le 10 janvier, GS avait dit s'attendre à 4 hausses de taux lors des réunions de mars, juin, septembre et décembre. Mais désormais, la banque d'affaires n'exclut donc plus d'autres hausses, face au risque de poursuite de la flambé des prix, de perturbations prolongées de la chaîne d'approvisionnement, de forte croissance des salaires et des loyers, et de hausse des anticipations d'inflation à court terme.
"Nous voyons un risque que le comité de politique monétaire (FOMC) voudra procéder à une hausse de taux à chacune de ses réunions cette année jusqu'à ce que le tableau de l'inflation aura changé", a ainsi estimé l'économiste de GS David Mericle dans une note à ses clients.
Réduction du bilan attendue plus tôt que prévu
Outre ses réunions de mars, juin, septembre et décembre, qui sont accompagnées de la publication de projections économiques, la Fed se réunira aussi en mai, juillet et novembre. Elle peut aussi modifier ses taux directeurs en dehors des dates de réunion habituelles, si les circonstances le justifient.
Goldman Sachs prévoit en outre que la banque centrale américaine réduira son bilan de 100 milliards de dollars chaque mois à partir de juillet, en cessant de racheter des titres pour remplacer ceux qui arrivent à échéance. GS ne pense pas que la Fed ira jusqu'à vendre des titres sur les marchés, un signal qui pèserait lourdement sur les cours des obligations et risquerait de faire bondir les taux.
La crise du coronavirus a poussé la Fed à procéder à partir de mars 2020 à des achats massifs d'obligations d'Etat et de créances hypothécaires titrisées (achats qu'elle va interrompre fin mars), qui ont fait gonfler son bilan à un niveau record de 8.700 Mds$. Lors du précédent cycle de hausse des taux, en 2015, la Fed avait attendu deux ans avant de procéder à cette réduction, mais cette fois, elle a signalé qu'elle irait plus vite pour juguler l'inflation (7% aux USA en décembre pour les prix à la consommation).
La réunion de cette semaine très attendue
La mise en oeuvre simultanée de ces trois actions (fin des achats d'actifs, hausses de taux et réduction du bilan) représenterait un net resserrement monétaire en 2022, après deux ans d'"argent gratuit", ce qui est de nature à peser sur les conditions de crédit aux entreprises et sur leur valorisation boursière.
Ces dernières semaines, les marchés ont été surpris du changement de ton de la Fed : s'ils s'attendaient à un début de remontée des taux cette année, ils n'envisageaient jusqu'à récemment que trois tours de vis et ne prévoyaient pas de réduction rapide du bilan.
La réunion de ce mardi et mercredi devrait donc être l'occasion pour la Fed de préciser ses intentions face à un marché boursier en pleine correction depuis le début 2022. La Fed devra résoudre une équation difficile consistant à normaliser sa politique monétaire pour combattre l'inflation, sans pour autant casser le moteur de la reprise économique, dans un environnement où la pandémie est encore omniprésente, bien que moins meurtrière.
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