Etats-Unis : l'inflation a-t-elle atteint un pic en mars ?
Le gouverneur de la Fed Christopher Waller a estimé mercredi que l'inflation avait "quasiment" atteint un pic en mars aux Etats-Unis. Ce qui ne l'a pas empêché de prôner une hausse d'un demi-point des taux directeurs en mai.

L'inflation a atteint de nouveaux sommets en mars aux Etats-Unis, mais pourrait être désormais proche d'un pic, selon les experts. Les prix à la production, publiés mercredi, ont pourtant grimpé plus que prévu en mars, de 1,4% sur un mois et de 11,2% sur un an, alors que les marchés tablaient respectivement sur +1,1% et +10,5%.
Quant à l'indice des prix à la consommation (CPI), publié mardi, il était aussi ressorti plus haut que prévu, à 8,5% sur un an, au plus haut depuis... 1980. Cependant, les investisseurs ont trouvé une note d'espoir dans la lecture de l'indice "core CPI" qui exclut les éléments les plus volatils (alimentation et énergie).
Le "core CPI" a ainsi progressé un peu moins que prévu, de 6,5% sur un an (+6,6% attendu) et de 0,3% sur un mois (+0,5% attendu), ce qui laisse espérer que les prix pourraient avoir atteint leur pic, ce qui reste bien sûr à confirmer...
Mercredi, l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta pour avril est ressorti à 3,8%, comme en mars. Il mesure les anticipations d'inflation à un an du point de vue des firmes, et le fait qu'il soit stable depuis deux mois pourrait signaler que le pire pourrait être passé.
Du côté de la Réserve fédérale, les responsables continuent de faire savoir que l'inflation est leur priorité absolue du moment, et qu'ils comptent mener tambour battant une politique de normalisation monétaire pour freiner la hausse des prix, tout en tentant d'éviter de créer les conditions d'une future récession pour l'économie américaine, comme le craignent les marchés et certains économistes.
Juguler l'inflation, priorité numéro 1 de la Fed
Toutefois, le gouverneur de la Fed Christopher Waller, a un peu rassuré les marchés, mercredi soir, en estimant sur la chaîne 'CNBC' que les chiffres de mars constituent "quasiment un pic" pour l'inflation. Il s'est néanmoins prononcé en faveur d'une hausse d'un demi-point du taux des "fed funds" à la prochaine réunion des 3 et 4 mai, ajoutant même qu'une ou plusieurs autres hausses de même ampleur pourraient être nécessaires lors des réunions suivantes... Il a assuré que la Fed est en mesure de juguler la hausse des prix sans provoquer une récession, l'économie américaine étant selon lui assez solide pour supporter des taux plus élevés.
Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, s'est montré mercredi moins pressé que ses collègues de remonter les taux. Le responsable de la Fed (qui ne dispose pas d'un droit de vote cette année) a estimé que la banque centrale "a du temps" pour augmenter ses taux directeurs vers un niveau plus neutre. Les économistes estiment que ce niveau neutre pour l'économie se situerait autour de 2,5% mais plusieurs membres de la Fed n'excluent pas d'aller au-delà si l'inflation élevée persiste.
Légère détente des taux sur les marchés obligataires
A l'inverse, le président de la Fed de St. Louis, James Bullard (membre votant) a répété son opinion selon laquelle la Fed devait frapper fort et relever le taux des "fed funds" à 3% dès le 3e trimestre de cette année... Dans des propos rapportés par le Financial Times, M. Bullard a déclaré que c'était un fantasme de penser que l'augmentation des taux d'intérêt au niveau neutre suffirait à maîtriser l'inflation. Citant les chiffres de l'inflation en mars, il a fait valoir que la Fed était en retard sur la courbe et qu'elle devait accélérer le rythme du resserrement, avertissant que la Fed risquait d'éroder sa crédibilité si elle n'agissait pas avec hâte.
Sur les marchés obligataires, les taux d'intérêts se sont détendus mercredi pour le 2e jour après leur récente envolée, mais ils restent à des niveaux inconnus depuis début 2019. Le rendement du T-Bond à 10 ans a cédé 2 points de base (pb) à 2,70% (après avoir frôlé 2,8% lundi), et le taux à 2 ans américain est retombé à 2,35% (-5 pb). En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans, référence de la zone euro, a rendu 2 pb à 0,76%. Ces taux ont flambé depuis le début de l'année, qu'ils avaient commencée respectivement à 1,5% pour le "10 ans" US, à 0,72% pour le "2 ans" et à -0,18% pour le "10 ans " allemand.
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