Chine : l'économie ralentit, la banque centrale en soutien
Face à un ralentissement de la croissance, la Banque populaire de Chine a annoncé une baisse surprise de son taux de la facilité de crédit à moyen terme. Les ventes de détail ont déçu en décembre, même si la production industrielle est restée solide.

A contre-courant des autres grandes banques centrales, qui préparent une remontée des taux, la Banque populaire de Chine a effectué lundi une baisse surprise de ses taux directeurs. Cette décision a soutenu lundi les marchés d'actions, même si elle témoigne d'un ralentissement de l'économie chinoise, plombée par les déboires du secteur immobilier et les problèmes de chaîne d'approvisionnement.
La Banque populaire de Chine a ainsi annoncé dans la nuit de dimanche à lundi une baisse de 10 points de base, à 2,85%, du taux de la facilité de crédit à moyen terme à un an, qui sert de base pour le taux préférentiel des prêts des banques aux entreprises. Au vu des dernières statistiques économiques, les économistes attendent de nouvelles mesures monétaires et fiscales dans les semaines à venir pour soutenir l'activité.
La croissance chinoise au plus bas depuis un an et demi
"La décision de la BPC d'assouplir la politique monétaire au début du mois de janvier suggère que la pression à la baisse de l'économie s'est intensifiée fin 2021 et que la marge de manoeuvre pour des améliorations au premier trimestre de cette année n'est pas énorme", a déclaré Ken Cheung, responsable de la stratégie pour les devises asiatiques chez Mizuho Bank, cité par 'Reuters'.
Dans son rapport 2022 publié la semaine dernière, la Banque mondiale avait souligné ce ralentissement de l'économie chinoise et réduit ses prévisions de croissance du PIB pour 2022 à +5,3%, après +8,1% en 2021. Pékin a aussi annoncé lundi que la croissance avait ralenti à 4% au 4e trimestre 2021, après 4,9% au 3e trimestre. Même si ce chiffre est un peu supérieur aux attentes, il s'agit du rythme de croissance le plus lent depuis un an et demi.
Consommation moins dynamique, les valeurs du luxe à la peine
Les ventes au détail en décembre, également publiées lundi, ont déçu, avec une progression de 1,7% seulement sur un an, alors que le consensus s'attendait à une hausse de 3,8%. Autre signe de faiblesse de la demande, les prix à la consommation ont ralenti en décembre, passant en glissement annuel de 2,2% à 1,5%.
Cette faiblesse de la consommation a pesé depuis le début 2022 sur les valeurs du luxe à la Bourse de Paris, très dépendantes des ventes en Chine. Le segment a rebondi lundi, à l'instar d'Hermes International (+3,6%), Kering (+2,3%), Rémy Cointreau (+2,9%), L'Oreal (+1,5%) et LVMH (+1,6%). Mais depuis le début de l'année, ces titres reculent encore de 3,6% (Kering) à 12,4% (Hermès).
Pandémie et immobilier freinent la croissance
La Chine, deuxième économie mondiale, est confrontée à une résurgence de cas de coronavirus, à l'approche de l'ouverture des jeux olympiques d'hiver de Pékin, et doit gérer depuis des mois le risque d'un effondrement du géant de l'immobilier surendetté Evergrande, qui pèse sur l'ensemble du secteur immobilier chinois. Sur le front de la pandémie, la poursuite de la politique "zéro-Covid" mise en place en 2020 par le gouvernement chinois entraîne des confinements locaux et régionaux, ainsi que des restrictions de déplacement qui freinent la croissance.
Ces nouvelles perturbations de la "supply chain" pourraient se répercuter sur les entreprises européennes et américaines dans les prochains mois, alors que de nombreux chefs d'entreprises espéraient un début d'amélioration de leurs approvisionnements en provenance de Chine. Cependant, pour l'instant, la production industrielle chinoise a réservé de bonnes surprises en décembre, accélérant de 4,3% sur un an (après +3,8% en novembre), tirée par les secteurs technologiques et l'automobile, alors que les économistes tablaient sur une hausse de 3,6%.
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