BCE : nouvelles baisses de taux à venir

Une nouvelle réduction des taux de la BCE le mois prochain se dessine. Olli Rehn, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, affirme qu'une baisse des taux d'intérêt en décembre est probable et que d'autres réductions sont possibles, mais que les responsables doivent rester prudents et procéder étape par étape. La désinflation dans la zone euro est "en bonne voie" et les perspectives de croissance "semblent s'affaiblir", a déclaré le président de la Banque centrale finlandaise à 'Bloomberg Television'- et " cela renforce les arguments en faveur d'une baisse des taux en décembre".

En regardant plus loin, le dirigeant a indiqué que la direction des coûts d'emprunt était claire, "mais la vitesse et l'ampleur dépendront des informations entrantes et de notre évaluation globale, à chaque réunion, de trois facteurs : les perspectives d'inflation, la dynamique de l'inflation sous-jacente et la force de la transmission de la politique monétaire". O.Rehn a par ailleurs éludé une question sur une éventuelle baisse d'un demi-point en décembre, affirmant que la BCE doit avoir une "liberté d'action".

La BCE a abaissé son taux directeur de dépôt à trois reprises cette année, le ramenant à 3,25%. Une croissance plus forte que prévu au troisième trimestre et une légère surprise à la hausse de l'inflation - qui a encore augmenté à 2% en octobre - ont renforcé les arguments en faveur de la prudence face à un nouvel assouplissement. O.Rehn a néanmoins déclaré que la BCE "pourrait quitter le territoire restrictif au printemps".

D'autant que la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines et la crise politique allemande ont renforcé l'incertitude sur les perspectives économiques du bloc européen. "En ce qui concerne le calendrier de l'effet des tarifs douaniers américains, il s'agira de moyen à long terme, et nous ne pouvons réagir en matière de politique monétaire qu'aux évolutions économiques que nous connaissons, que nous voyons et que nous ressentons", a souligné le dirigeant finlandais . Il espère néanmoins qu'il n'y aura pas d'escalade entre les États-Unis et l'Europe : "la dernière chose dont nous avons besoin maintenant, c'est d'une nouvelle guerre commerciale".