Vinci : curseur ajusté
Pour de bon ?
Vinci campe sur les 101 euros ce mardi sur le marché parisien, après avoir été récemment sanctionné dans la foulée de revenus jugé un peu "justes" au troisième trimestre. Le géant des concessions et du BTP a fait état d'un chiffre d'affaires de 18,5 milliards d'euros sur la période, en progression de 1,4% à structure réelle (+0,3% à structure comparable). Le consensus de marché tablait sur des recettes de 19,17 MdsE. Le carnet de commandes au 30 septembre, d'un niveau élevé de 66,8 milliards d'euros, progresse de 6% sur un an. Il représente près de 14 mois d'activité moyenne des branches énergie et construction. Ainsi, la visibilité du Groupe sur ses perspectives d'activité reste bonne et lui permet de continuer à faire preuve de sélectivité dans ses prises d'affaires.
Vinci table pour 2024 sur une nouvelle hausse de son chiffre d'affaires, mais d'une ampleur moindre que celle réalisée en 2023, cette hausse s'accompagnant d'une progression de ses résultats opérationnels. Concernant le résultat net, le groupe indiquait précédemment qu'il pourrait être proche du niveau atteint en 2023, après prise en compte de la nouvelle taxe sur l'exploitation des infrastructures de transport de longue distance décidée par le gouvernement français, dont le montant a été estimé à environ 280 millions d'euros. Cette dernière perspective ne prend pas en compte l'impact négatif sur le résultat net du Groupe de l'instauration, en cours d'examen par le Parlement, d'une surtaxe applicable à l'impôt sur les sociétés. En première approche, si ce PLF était voté en l'état, une charge supplémentaire de l'ordre de 400 millions d'euros serait en effet reconnue sur l'exercice 2024 (son décaissement interviendrait en 2025).
Brokers en question
Parmi les avis de brokers, RBC Capital est à 'surperformer' avec une cible de 130 euros, tandis que Morgan Stanley ('surpondérer') a souligné un "raté rare" sur les revenus et "quelques fissures" à la marge, mais estime que le coeur de métier du groupe est toujours résilient et qu'il y a une bonne génération de trésorerie. La banque a déjà réduit ses estimations en lien avec les projets fiscaux français, ce qui laisse "un ménage limité aujourd'hui". Citi ('achat') a noté aussi le léger décalage au niveau du chiffre d'affaires du 3e trimestre, avec l'activité des concessions et de l'énergie en ligne, mais inférieure aux attentes dans la construction. Jefferies ('achat') a expliqué pour sa part que Cobra IS a enregistré un 'échec' après quatre trimestres de croissance "fulgurante" et a été la principale surprise en termes de bénéfices, tandis que la construction a également été faible qu'attendu. En dehors de cela, la dynamique se poursuit dans le reste de l'entreprise. Enfin, Barclays 'surpondère' toujours le dossier, mais avec un objectif ramené à 138 euros.
"Les ventes de Vinci au T3 constituent un revers rare", a commenté de son côté Stifel. "Les concessions ont été conformes et Vinci Energies à peine en deçà des attentes. Les prises de commandes et le carnet de commandes a dû être confronté à des rémunérations élevées, mais les perspectives de génération de trésorerie semblent prometteuses. Les perspectives pour l'exercice 2024 ont été confirmées. Le spread obligataire avec l'Allemagne semble atteindre un sommet, ce qui serait une bonne nouvelle pour le titre... Il reste un bon potentiel de hausse par rapport à notre objectif de prix de 129 euros, tandis que l'ambiance politique et le cycle d'activité pourraient progressivement s'améliorer" a conclu l'analyste qui reste acheteur sur le dossier.
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