Stellantis : entre transition et spéculation
Le bon dosage ?
Stellantis débute la semaine en repli de 2%, sous les 12 euros, alors que le groupe sort d'une séquence négative en bourse marquée par les annonces d'un remaniement de son organigramme pour tenter de faire face aux nombreux challenges qui se dressent devant lui : ses estimations de "facturations" consolidées pour le troisième trimestre accusent en attendant un recul de 20% sur un an à 1,15 million d'unités dans le monde. Une correction qui s'explique notamment par la transition de portefeuille et les initiatives de réduction des stocks des concessionnaires. "La baisse des facturations a été plus sévère que celle des ventes à client final sous-jacentes qui ont reculé de 15% au cours de la période, en raison des impacts temporaires liés à la transition du portefeuille de produits et des initiatives de réduction des stocks des concessionnaires", a précisé le constructeur.
La décroissance des "facturations" est particulièrement prononcée en Amérique du Nord (-36%) et dans la zone Chine, Inde et Asie Pacifique (-30%). En Amérique du Nord, les facturations sortie d'usine ont donc baissé d'environ 171.000 unités, à 299.000, "en conséquence des 100.000 unités de coupures de production déjà annoncées pour réduire les stocks des concessionnaires, et de l'absence temporaire de certains véhicules liée à la transition du groupe vers une nouvelle offre produits multi-énergie, dont le lancement commencera fin 2024 avec la Dodge Daytona et la Jeep Wagoneer S".
Cependant, la part de marché aux Etats-Unis a démontré une amélioration mois après mois au 3ème trimestre, de 7,2% en juillet à 7,9% en août et 8% en septembre, alors que le stock des concessionnaires était réduit de 50.000 unités (-11,6%) par rapport à la fin du trimestre précédent.
En Europe élargie, les facturations sortie d'usine ont diminué d'environ 103.000 unités par rapport à la même période en 2023, à 496.000 unités sur le troisième trimestre 2024, en raison des lancements retardés des véhicules sur la plateforme Smart Car, dont la Citroën C3 qui a commencé à être livrée en septembre. Les perspectives pour les nouveaux lancements "sont solides avec par exemple des commandes de 50.000 unités pour la nouvelle Citroën C3, et de 80.000 unités pour la nouvelle Peugeot 3008".
Troisième moteur
Dans le "troisième moteur" de Stellantis, les facturations sortie d'usine sont restées globalement inchangées, les augmentations en Amérique du Sud (+14%) ayant compensé les baisses dans les régions Moyen Orient et Afrique (-26%), Chine, Inde et Asie-Pacifique (-30%). Le troisième moteur fait référence à l'agrégation des segments Amérique du Sud, Moyen-Orient et Afrique, Chine et Inde et Asie-Pacifique.
Le constructeur s'attend par ailleurs à ce que les facturations consolidées de sa marque Maserati au troisième trimestre chutent de 60% à 2.100 unités dans le monde.
Rappelons que le groupe a revu à la baisse fin septembre ses prévisions de bénéfices pour 2024 et a averti alors qu'il allait consommer plus de cash que prévu sur fond de réduction de production et d'offres pour relancer ses activités aux Etats-Unis. Le constructeur automobile anticipe désormais une marge opérationnelle courante (AOI) entre 5,5 et 7%, contre une prévision précédente à "deux chiffres" tandis que le flux de trésorerie disponible industriel devrait être compris entre -5 et -10 milliards de dollars, contre un free cash-flow industriel "positif " visé auparavant... Parmi les derniers avis de brokers, HSBC conserve le dossier avec un objectif ajusté de 14 à 13 euros, tandis que RBC Capital est à 'performance sectorielle' avec une cible qui passe de 13 à 12 euros.
Dans ce climat adverse, en pleine transition énergétique et technologique, la consolidation dans l'industrie automobile est "loin d'être achevée", a estimé Carlos Tavares interrogé dans le cadre du Mondial de l'automobile à Paris. Le directeur général de Stellantis a commenté : "quand vous regardez les valorisations de marché et l'évolution des entreprises, il est évident que l'on assistera à davantage de consolidation au cours des cinq prochaines années". Et le dirigeant d'ajouter : "je considère que la consolidation est loin d'être achevée (...) parce que c'est une industrie intense en capital, en raison des réglementations et parce qu'on gère à la fois l'ancien et le nouveau monde, ce qui est très coûteux". Diverses rumeurs autour d'un rapprochement entre Renault et Stellantis ont circulé dans les salles de marché cette année. Des bruits de couloir qui ont été depuis démentis...
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