Renault et Stellantis plombés par Porsche

Dans le sillage de Porsche qui chute de près de 9%, au plus bas historique à Francfort, Renault perd 1,2% et Stellantis trébuche de 3% à Paris. Le constructeur automobile de luxe a revu à la baisse pour la quatrième fois cette année sa guidance 2025. Porsche a également mis vendredi un coup de frein au déploiement de nouveaux VE en raison d'une demande plus faible, de la pression sur le marché clé chinois et de la hausse des droits de douane américains. Le constructeur de la 911 a mis de côté un futur SUV de luxe à batterie et a déclaré qu'il ajouterait davantage de modèles à moteur à combustion et hybrides pour renforcer son portefeuille. Ce changement pèsera à hauteur de 1,8 milliard d'euros sur le bénéfice d'exploitation de Porsche.

Les acheteurs de voitures "accordent peu de valeur aux voitures électriques de luxe", indique à 'Bloomberg' Matthias Schmidt, analyste automobile indépendant basé près de Hambourg. "Porsche l'a désormais compris et se lance à nouveau dans les modèles à moteur thermique à forte marge". Les difficultés du constructeur de voitures de sport rattrapent de plus en plus celles de sa maison mère. Volkswagen, premier constructeur traditionnel à se lancer dans le marché des véhicules électriques, qui a déjà réduit certains de ses projets les plus ambitieux en matière de batteries et procède à une restructuration majeure pour réduire ses coûts.

Pour Oddo BHF, ce nouveau warning illustre la profonde rupture que traverse le groupe et les pressions de toute part auxquelles il fait face. Ce warning cristallise en outre les craintes du broker par rapport au risque d'exécution associé aux modifications du plan produit, un exercice risqué, coûteux, et qui pourrait, selon lui, toujours réserver de mauvaises surprises (cf les multiples retards sur les produits/plateformes du groupe ces dernières années). Au-delà, la révision à la baisse des objectifs moyen-terme illustre le changement structurel du profil de rentabilité de Porsche depuis l'IPO, alimentant le débat autour des multiples de valorisation qui doivent désormais lui être appliqués.