EDF : peu ou pas de corrosion sur les réacteurs les plus anciens
Les 32 réacteurs de 900 mégawatts (MW), les plus anciens et les plus nombreux du parc français qui compte 56 réacteurs, sont à ce stade peu ou pas concernés par ces défauts, selon l'ASN.

Les défauts de corrosion détectés dans certaines centrales nucléaires d'EDF ne semblent pas concerner la famille des 32 réacteurs de 900 mégawatts (MW), les plus anciens et les plus nombreux du parc français qui compte 56 réacteurs, a déclaré mardi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Selon le président du gendarme du nucléaire français, Bernard Doroszczuk, cité par 'Reuters', les problèmes de corrosion pourraient être liés à un problème de conception et non à l'usure du temps. Lors d'une présentation au Sénat du rapport 2021 de l'ASN, M. Doroszczuk a cependant une nouvelle fois qualifié ces défauts de "sérieux", soulignant que leur traitement passerait par un programme "de grande ampleur" et prendrait "plusieurs années".
12 réacteurs nucléaires français sur 56 à l'arrêt
Après avoir détecté des phénomènes anormaux de corrosion sur certaines tuyauteries, EDF a procédé ces derniers mois à l'arrêt ou à la prolongation d'arrêts de 12 réacteurs, sur les 56 que compte le parc français, pour réaliser des examens approfondis et procéder le cas échéant à des réparations.
Bernard Doroszczuk a indiqué que les quatre réacteurs de 1.450 MW du parc français (à Chooz et Civaux) étaient à ce stade les plus affectés par ces défauts, davantage que les 20 réacteurs de 1.300 MW. "Au vu des résultats d'expertises menées sur un certain nombre de réacteurs de 900 MW, il semble que ces réacteurs soient peu voire pas affectés par le phénomène à ce stade", a-t-il précisé.
Un design francisé par rapport à l'original de Westinghouse
Selon les analyses réalisées jusqu'à présent, a ajouté Bernard Doroszczuk, "une cause prépondérante" des défauts semble liée au "design francisé" des tuyauteries des circuits concernés par rapport à celui des réacteurs de 900 MW, qui est conforme au design initial de Westinghouse.
"Si cette hypothèse était confirmée, cela pourrait expliquer pourquoi les réacteurs les plus anciens ne sont pas ou peu affectés. Donc nous sommes face à un phénomène qui ne peut pas à ce stade être considéré comme un phénomène de vieillissement, puisque les réacteurs les plus récents - qui ont 20 ans - sont les plus affectés et les plus anciens pourraient ne pas l'être", a poursuivi Bernard Doroszczuk.
Les expertises se poursuivent sur les soudures
Selon l'ASN, EDF a jusqu'à présent procédé aux expertises de 35 soudures qui ont fait l'objet de découpes de tuyauteries et le groupe prévoit d'en réaliser quelque 105 supplémentaires d'ici fin juin, ce qui permettra d'avoir une meilleure connaissance du phénomène.
"Est-ce que les réacteurs de 900 MW seront encore en service (l'hiver prochain) ? Ça reste à voir. Pour l'instant il y a des signaux positifs, mais il y a un échantillon d'investigations qui est encore très faible sur les réacteurs de 900 MW", a déclaré Bernard Doroszczuk.
L'ASN a également indiqué avoir reçu vendredi de la part d'EDF la stratégie retenue par le groupe pour régler les défauts de corrosion, ajoutant que cette stratégie pourrait être ajustée et qu'il faudrait peut-être prévoir la mise à l'arrêt de réacteurs supplémentaires par précaution.
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote