Bourse : quels sont les gagnants à mi-parcours ?

En pleine torpeur estivale à Paris, il est l'heure de faire un bilan de 'mi-parcours'. Après un début d'année pied au plancher et un plus haut historique à 8.239 points, le CAC40 a été rattrapé par l'incertitude politique en France, la consolidation de la tech américaine sur fond de craintes d'erreur de politique monétaire de la Fed et de récession aux Etats-Unis, la panne de croissance en Chine (pays essentiel pour le luxe, secteur phare de la place parisienne) ou encore les craintes d'embrasement au Moyen-Orient. Résultat des courses, l'indice vedette parisien affiche un bilan négatif d'environ 3% au 15 août (autour des 7.300 points). Une contre-performance à relativiser toutefois puisque le CAC40 a gagné 16,5% l'an passé.

Côté valeurs, Safran est le grand gagnant de ces sept premiers mois avec une hausse de plus de 20%. L'équipementier aéronautique surfe sur la reprise du trafic aérien et bénéficie à plein de ses activités de maintenance pour moteurs civils. Il a confirmé ses objectifs annuels fin juillet après avoir enregistré une nette progression de ses résultats au premier semestre. Juste derrière, Schneider ne démérite pas avec une progression d'environ 19%. Fort de résultats intermédiaires historiques, l'équipementier électrique a relevé sa guidance 2024. Le groupe de Jean-Pascal Tricoire est porté par plusieurs facteurs structurels qui dope son activité (efficience énergétique, automatisation et data centers). EssilorLuxxotica complète le podium à la faveur d'un gain de 15,5%. "Avec une croissance du chiffre d'affaires, une expansion des marges et un flux de trésorerie record, les six derniers mois ont confirmé nos perspectives à long terme", affirmait le numéro un mondial de l'optique à l'issue de son premier semestre. Le titre a aussi bénéficié récemment d'une certaine spéculation puisque Meta Platforms, la maison-mère de Facebook, envisagerait de prendre une participation au capital.

Saint-Gobain (+11%) pointe en quatrième position. Le groupe de Benoît Bazin continue à profiter de sa transformation en profondeur malgré un environnement compliqué pour la construction en Europe. L'entreprise a dévoilé une marge opérationnelle record au premier semestre alors qu'elle continue de surperformer ses marchés grâce à la pertinence de son positionnement stratégique au coeur des enjeux énergétiques et de décarbonation, et à la force de son organisation locale par pays qui permet d'offrir des solutions complètes aux clients. Malgré un contexte qui reste difficile sur certains marchés, Saint-Gobain vise une marge d'exploitation à deux chiffres au second semestre et sur l'ensemble de l'année 2024, pour la quatrième année consécutive. Thalès (+11%) fait aussi partie des gagnants de cette première moitié d'exercice. Le groupe profite de la reprise de l'aéronautique civile, de la hausse des budgets consacrés à la défense, de l'attention portée à la cybersécurité où il est devenu un des cinq plus acteurs mondiaux.

Hors CAC40, Nexans a de quoi faire des jaloux (+55%). Le spécialiste des câbles industriels a relevé ses perspectives annuelles après une bonne performance semestrielle et l'intégration réussie du groupe italien La Triveneta Cav. Nexans reste porté par une des thématiques du moment : l'électrification de l'économie. Alstom (+52%) tire aussi son épingle du jeu après une année 2023 mouvementée. Rassurés par l'évolution de la situation et notamment le renflouement du bilan, les investisseurs ont plébiscité le titre ces derniers mois. Enfin, ID Logistics (+43%) poursuit son incroyable parcours boursier. La pertinence du business model du logisticien (croissance interne et externe, présence dans le e-commerce et aux USA...) continue à séduire les opérateurs.

Rendez-vous demain pour les mauvais élèves.