Banques : Société Générale à la fête, BNP Paribas à la peine
Grand écart !

C'est le grand écart entre BNP Paribas (-6%) et la Société Générale (+7,7%) ce matin. Les opérateurs sanctionnent les résultats de la banque dirigée par Jean-Laurent Bonnafé et, à l'inverse, saluent ceux de celle dirigée par Slawomir Krupa .
BNP Paribas a dévoilé des résultats globalement en ligne avec les attentes des analystes, portés par sa banque d'investissement alors que ses activités de crédit à la consommation et de crédit-bail automobile ont déçu. L'établissement a ainsi enregistré une hausse de 7,8% de son résultat net part du groupe au troisième trimestre en données publiées, à 2,87 milliards d'euros, pour un produit net bancaire en progression de 3,1% en données publiées à 11,94 milliards d'euros. Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes mises de côté pour couvrir les créances douteuses, s'est établi à 729 millions d'euros, inférieur aux 859 ME attendus en moyenne par les analystes.
La banque d'investissement (CIB) a enregistré une croissance de 9% sur un an de son produit net bancaire à 4,25 milliards d'euros. Les revenus en "equity & prime services", consistant à faciliter l'achat, la vente et le prêt d'actions et à fournir d'autres services à des clients tels que des fonds alternatifs, ont augmenté de 13,2% sur un an tandis que les activités de titres à revenu fixe, devises et matières premières (FICC) ont progressé de 11,8%. Les services de financement et de conseil aux entreprises à l'échelle mondiale ont progressé de près de 6%, a indiqué BNP. En revanche, la division de crédit commercial et à la consommation de BNP, CPBS, a vu ses revenus chuter de 2,6%, affaiblie par sa filiale de leasing automobile Arval, alors que le prix de vente des voitures d'occasion a continué de baisser.
La banque a confirmé ses objectifs pour 2024, qui incluent une croissance du chiffre d'affaires de plus de 2% par rapport à 2023 et un résultat net part du groupe de plus de 11,2 milliards d'euros. L'entreprise mettra à jour ses perspectives à moyen terme lors de la publication de ses résultats annuels, afin de " prendre en compte le redéploiement du capital ".
"BNP Paribas a publié des résultats décevants", affirment les analystes de Keefe, Bruyette & Woods. "Dans l'ensemble, nous avions espéré davantage. Des domaines tels que les marchés actions et la performance de la banque de détail seront remis en question". RBC Capital qualifie les résultats de mitigés mais note que le titre est bon marché. Jefferies déclare que CIB aurait dû faire mieux et souligne les performances décevantes de la banque de détail française, tandis que la concurrence des dépôts en Belgique " a clairement maintenant un impact sur les revenus dans ce pays".
Le marché salue le redressement de la situation chez la Société Générale
Du côté de la Société Générale, les résultats sont ressortis meilleurs qu'attendu au troisième trimestre, portés par le rebond de la banque de détail et la dynamique des métiers actions. Le résultat net part du Groupe s'établit à 1,367 milliard d'euros contre 295 ME un an plus tôt et 1,27 MdE de consensus pour un produit net bancaire de 6,8 milliards d'euros, en hausse de 10,5%, portés notamment par le fort rebond de la marge nette d'intérêt en France, conformément à l'estimation de fin d'année, et par une performance une nouvelle fois solide en Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs, en particulier sur les métiers Actions et de Transaction Banking.
La banque de la Défense a également annoncé un gros bouleversement au sein de sa direction avec le départ de son directeur général délégué, Philippe Aymerich, de sa directrice financière, Claire Dumas, et de sa directrice de la banque de détail en France, Marie-Christine Ducholet.
Morgan Stanley met en avant la forte performance de la banque de détail française avec des revenus supérieurs de 2% au consensus et des coûts inférieurs de 4%, même si les provisions sont ressorties plus élevées que prévu. Citi s'attendait à une réaction positive du titre avant l'ouverture et anticipe de légères améliorations du consensus, mais note que la réalisation des objectifs 2026 reste à prouver. Selon le courtier, le marché pourrait avoir besoin de plus de preuves de changement de vitesse dans un environnement macroéconomique difficile et le contexte politique. Il souligne néanmoins une amélioration dans la banque de détail nationale et une CIB plus forte.
KBW s'attendait aussi à une surperformance de l'action aujourd'hui grâce aux changements décisifs au sein de la direction, à une bonne performance de la banque de détail et à un contrôle solide des coûts. Enfin, Jefferies estime que ce 3e trimestre marque un tournant pour le dossier d'investissement de la banque, car la confirmation d'un redressement des revenus de détail en France devrait mettre cette controverse dans le rétroviseur. Les performances des revenus de CIB sont conformes à celles de ses pairs, mais la division a également connu une belle surprise en termes de coûts.
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote