La valeur du jour en Europe - GLENCORE se redresse avec le zinc

(AOF) - Glencore bondit de 6,92% à 129 pence à Londres. Les investisseurs saluent la décision du géant des mines et du négoce de réduire de 500 000 tonnes sa production de zinc, ce qui représente environ 4% de l'offre mondiale, face à la chute des cours des matières premières. Le zinc, qui est utilisé dans la fabrication d'acier galvanisé, grimpe de 7,7%, soit son plus important gain en une séance depuis 2009, à 1 795 dollars la tonne à Londres. Le zinc a chuté de 23% cette année, pénalisé par le ralentissement plus marqué que prévu de la Chine qui constitue la moitié de la consommation mondiale.
Avant l'annonce de Glencore, Morgan Stanley estimait le 29 septembre dernier que le marché mondial du zinc accuserait un déficit de 120 000 tonnes cette année, de 50 000 tonnes en 2016 et de 450 000 tonnes en 2017. Dans une note distincte publiée le 6 octobre, la banque d'affaires américaine tablait sur une hausse de 2,7% de la production et de 4% de la demande. Une évolution qui laisserait le marché en léger déficit.
En abaissant sa production, le groupe suisse espère creuser ce déficit et soutenir les prix. Dans cette perspective, Glencore tape fort : cette réduction représente environ un tiers de sa production annuelle, essentiellement dans des mines en Australie, où 535 emplois seront supprimés, ainsi que dans des mines en Amérique du Sud et au Kazakhstan.
Ces derniers jours, le groupe suisse a fermé sa mine de platine en Afrique du Sud, supprimant 818 emplois, en raison de la chute des cours et des difficultés d'exploitation et annoncé la fermeture de mines en Afrique représentant 2% de l'offre mondial de métal rouge.
Alors que les métaux ont généré 30% de son chiffre d'affaires l'an dernier, le défi est de taille pour le leader mondial du négoce de métaux dont la capitalisation a fondu de 57% depuis le 1er janvier. Le titre a plongé de 29% le 28 septembre pour toucher un plus bas historique de 66,67 pence après des propos d'analystes mettant en doute la capacité du groupe à réduire sa dette de 30 milliards de dollars assez vite pour résister à une chute prolongée des prix des matières premières.
L'action s'était ensuite reprise, soutenue par les rumeurs autour d'une cession d'une partie des actifs agricoles du groupe. La presse avait évoqué comme candidats : un fonds souverain saoudien, un singapourien, l'entreprise publique chinoise COFCO, et des fonds de pension canadiens.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
Les acteurs sont touchés par la baisse générale des cours des matières premières. En 2014 la baisse des investissements dans le secteur minier a significativement touché l'exploration. Le budget mondial consacré à l'exploration des métaux non ferreux a chuté de 25%, à 11,4 milliards de dollars. Après avoir dégringolé en 2014 (-49% en valeur,-23% en nombre), les transactions dans les secteurs mines et métaux ont poursuivi leur chute au premier trimestre (-18% en valeur). Contraints par la baisse des cours, les grands groupes prennent plutôt des mesures de réorganisation. Ainsi Rio Tinto va concentrer ses actifs en quatre spécialités : fer, aluminium, cuivre et charbon, diamants et minéraux. De même, le brésilien Vale pourrait séparer sa branche métaux industriels du reste du groupe. BHP Billiton a annoncé une scission de ses activités les moins stratégiques. La nouvelle société réunira 22 actifs du leader mondial de la production de matières premières. La nouvelle entité sera valorisée autour de 10 milliards de dollars. Le géant minier se focalisera désormais sur l'extraction de minerai de fer, de charbon, de cuivre, pétrole et de la potasse.

AOF